Le G8 à Sotchi pourrait se transformer en G7 à Londres

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Isoler la Russie en raison de la situation en Crimée: cette idée avancée par Washington est désormais à l'ordre du jour de la diplomatie et de la propagande occidentale, écrit lundi 17 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Isoler la Russie en raison de la situation en Crimée: cette idée avancée par Washington est désormais à l'ordre du jour de la diplomatie et de la propagande occidentale, écrit lundi 17 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Il est question de renoncer au sommet du G8 prévu à Sotchi en juin pour organiser une réunion séparée réduite du G7. Selon le journal allemand Der Spiegel hier, se référant à des sources du gouvernement allemand, les Occidentaux sont déjà à la recherche d'un lieu alternatif pour cette réunion, qui se tiendra probablement à Londres.

Selon la revue, la Russie risque de perdre son statut de membre du club "d'élite" des pays industrialisés du monde. A leur époque, Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine avaient fait beaucoup d'efforts pour y adhérer mais les Etats-Unis et leurs alliés proches laissaient souvent entendre qu'ils préféraient la formule 7+1.

Dans le cadre de la mondialisation ces réunions annuelles au sommet ne pouvaient plus se passer de la Chine ni d'autres pays prenant rapidement du poids dans le monde. Par conséquent, du point de vue de la realpolitik, l'idée d'isoler la Russie du G7 est un non-sens.

De toute évidence, même ceux qui ne sympathisent pas à Moscou en sont conscients. "Qu'il s'agisse de l'Union soviétique ou de l'Etat de Poutine, la Russie est trop grande et trop puissante pour être chassée ou laissée de côté", rappelle Jacques Schuster dans l'hebdomadaire Welt am Sonntag. Cependant, le recours à diverses démarches politiques ainsi qu'aux sanctions contre la Russie n'est plus vraiment lié aux insistances des USA et aux décisions de l'UE.

La chancelière Angela Merkel avait conditionné sa venue à Sotchi à la situation en Ukraine et en Crimée. Cette question reste encore en suspens mais une initiative nationale a été prise avec le refus de Berlin d'organiser les 15e consultations intergouvernementales russo-allemandes au sommet, convenues par Poutine et Merkel en février, qui devaient se dérouler en avril à Leipzig. Elles pourraient être annulées si Moscou ne faisait aucune concession en Crimée.

La presse a déjà annoncé la préparation de nouvelles sanctions antirusses qui, toutefois, préoccupent ceux-là mêmes qui voudraient les adopter - à cause des répercussions qu’elles pourraient avoir sur eux, notamment en matière économique. En Allemagne de nombreux politiciens du groupe CDU/CSU s'y opposent. Tous les médias citent le chef de la commission économique du Bundestag Peter Ramsauer, qui estime que les "sanctions économiques sont un élément absolument inapproprié en politique étrangère". Elles provoqueraient des mesures de rétorsion de la part de Moscou, préjudiciables surtout pour l'Allemagne. Alors que la Russie pourrait toujours trouver des voies commerciales vers le marché mondial via la Chine.

Le député et vice-président du CSU Peter Gauweiler rappelle que l'Ukraine et la Crimée ont fait partie de la Russie pendant des siècles et sont étroitement liées. Et Bruxelles a poussé l'Allemagne vers une escalade de menaces qui ne font que compliquer la crise. Eckhard Cordes, Président du Conseil allemand pour les relations économiques avec l`Europe de l’est, et d'autres représentants du milieu d'affaires allemand s'opposent également à l'adoption de sanctions.

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