L'Occident menace d'adopter des sanctions contre Moscou

© RIA Novosti . Andrey Stenin / Accéder à la base multimédiaIzvestia
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Une véritable guerre diplomatique est en cours contre Moscou après que Vladimir Poutine a décidé d'envoyer des troupes russes en Ukraine pour "normaliser la situation sociale et politique" – sa décision a été validée le 1er mars par le Conseil de la Fédération de Russie, écrit lundi le quotidien Izvestia.

Une véritable guerre diplomatique est en cours contre Moscou après que Vladimir Poutine a décidé d'envoyer des troupes russes en Ukraine pour "normaliser la situation sociale et politique" – sa décision a été validée le 1er mars par le Conseil de la Fédération de Russie, écrit lundi le quotidien Izvestia.

Le Canada a décidé de rappeler son ambassadeur et celui de Russie à Londres a été convoqué au ministère britannique des Affaires étrangères. Ottawa, Paris, Londres et Washington ont suspendu leur préparation au sommet du G8 prévu en juin à Sotchi.

L'Occident évoque également d'éventuelles sanctions politiques et économiques contre Moscou. En particulier, le site de la Maison blanche a commencé à réunir des signatures pour exclure la Russie de l'OMC, annuler les visas des membres du gouvernement russe et de leurs familles, et bloquer leurs comptes dans les banques américaines. Cette pétition a déjà été signée par plus de 5 800 personnes. L'Union européenne a également promis de préparer sa réponse pour Moscou : les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent d'urgence le 3 mars à Bruxelles.

La Russie répond coup pour coup. En réaction aux déclarations d'Obama les sénateurs russes ont proposé de faire revenir l'ambassadeur de Russie à Washington. Des mesures appropriées seront également prises pour réagir à d'autres propos de l'Occident.

"Pour l'instant la Russie fait face à des assauts diplomatiques, c'est-à-dire des actions ostentatoires et symboliques. Il est fort à parier que la Russie ne sera pas soutenue sur la question ukrainienne", estime Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et de défense.

L’expert remarque que ni les USA ni l'UE ne comptent faire de parallèle avec leur propre ingérence, "au nom de la paix", dans les affaires internes de l'Irak ou de la Libye, ainsi que les appels à rétablir l'ordre en Syrie.

"Les doubles-standards ont toujours été la base des relations internationales. Les puissances occidentales interprètent le droit international à leur manière, en fonction du profit à en tirer", explique Fedor Loukianov.

Guidés par ces notions Washington et Bruxelles ont soutenu jusqu’à un certain stade le nouveau gouvernement pro-occidental de l'Ukraine, tout en fermant les yeux sur l'aspect juridique du changement de gouvernement, souligne le spécialiste en droit international Iouri Nikolaev.

Il souligne que ni la Russie ni l'Union européenne n'ont encore présenté aucun document officiel pour reconnaître le nouveau gouvernement comme légitime et unique. Par conséquent, Viktor Ianoukovitch demeure le président légitime de l'Ukraine. Il a donc formellement le droit de demander de l'aide, y compris militaire, à ses voisins.

Il ne faut pas compter sur l'Onu en tant qu'arbitre. Même si d'autres pays tentent de faire adopter des sanctions contre la Russie via l'Onu, Moscou dispose du droit de veto et empêchera toute décision sur l'Ukraine. Selon les spécialistes, l'Onu montre aujourd'hui une nouvelle fois son incapacité à régler les questions de ce genre.

La principale question qui se pose concerne le genre des sanctions économiques qui pourraient être adoptées par les Etats-Unis et l'UE contre Moscou.

Selon le sénateur russe Andreï Klimov, les Etats-Unis n'ont pas d'échanges commerciaux significatifs avec la Russie et par conséquent les sanctions de Washington n'aurait aucun impact sérieux pour Moscou.

"Par ailleurs, les pays européens dépendent de la Russie au moins tout autant que Moscou de Bruxelles, voire davantage", déclare Andreï Klimov.

En particulier, l'Europe ne pourra pas remplacer le gaz fourni par la Russie. Pour cette raison l'UE pourrait tout à fait entamer des négociations avec la Russie séparément des Etats-Unis. Et on ne constate pas non plus de cohésion en UE concernant les événements en Ukraine.

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