Aviation : l'électronique russe pourrait s’exporter dès 2015

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D'ici 2015 les équipements électroniques de bord russes pourraient être vendus pour la première fois sur le marché international, écrit vendredi 28 février le quotidien Izvestia.

D'ici 2015 les équipements électroniques de bord russes pourraient être vendus pour la première fois sur le marché international. Le ministère de l'Industrie et du Commerce vient d’annoncer le résultat de l’appel d’offres pour les essais des équipements de bord en vue d'obtenir le certificat international EASA. L'unique participant était la société Technologies radioélectroniques (KRET, succursale du groupe public Rostekh). 3,2 milliards de roubles (65 millions d'euros) seront nécessaires pour l'ensemble des essais, dont 625 millions (12 millions d'euros) seront déboursés par la société, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

"Nous espérons qu'à terme les équipements de bord, les moteurs et les systèmes de nos avions et hélicoptères seront d'origine russe, et qu'ils pourront concurrencer leurs analogues étrangers. C'est un pas de plus vers la formation d'une plus grande valeur ajoutée dans la production d'appareils en Russie", a déclaré Andreï Boguinski, directeur du département de l'industrie d'aviation au ministère de l'Industrie et du Commerce.

Mikhaïl Bogatyrev, chef du département de conception et de production  du matériel aéronautique civil au ministère de l'Industrie et du Commerce, a déclaré que le ministère prévoyait de se passer d’importations, mais envisageait aussi d’exporter ces équipements électroniques.

Le porte-parole de KRET a expliqué que la société préparait déjà une requête pour obtenir un certificat au Comité interétatique de l'aviation (MAK).

Il s'agirait avant tout de l'électronique pour le futur avion de ligne russe moyen courrier MS-21. Son concepteur, Irkout, espère que les premiers modèles seront lancés sur le marché en 2016 et que la production en série commencera en 2020. Sur les 332 contrats signés pour la livraison de ces avions, plus de 50 ont été conclus avec des compagnies aériennes étrangères. Le coût d'un appareil avoisinera les 78 millions de dollars.

"Aujourd'hui, plus de la moitié de l'avionique du Ms-21 est d'origine russe, à l’exception des systèmes de navigation et de transmissions. Certains systèmes sont fabriqués par des compagnies étrangères – Rockwell Collins, Honeywell.

Selon une source, un autre avion russe prometteur – le Superjet 100 – ne contient aucun élément électronique russe et tous les équipements de bord sont fabriqués en France. D'ici le début des années 2020 les deux tiers des 830 Superjet prévus seront vendus sur les marchés étrangers pour près de 35 millions de dollars pièce.

Les développeurs de l'électronique pour le MS-21 espèrent, à l'avenir, utiliser ses éléments dans d'autres modèles, notamment sur l'avion de transport militaire Be-200.

Cependant, le rédacteur en chef de l'agence AviaPort, Oleg Panteleev, souligne que l'électronique d'un avion civil ne pourra pas être utilisée sur un avion militaire sans mise au point. Les exigences de fonctionnalité et d'opérationnalité en cas de dommages sont différentes.

"Les militaires auront besoin d’équipements de bord différents, sans composants étrangers, ainsi que de logiciels avec des fonctions spécifiques. Le complexe unifié Coupole 3 est actuellement développé pour les avions de transport militaires", a déclaré Oleg Panteleev.

Quoi qu'il en soit, le choix définitif de l'électronique pour l'aviation militaire reste entre les mains du ministère de la Défense et la Compagnie aéronautique unifiée (OAK), fait remarquer l'expert.

 

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