Géorgie : le parti de Saakachvili menace le pays d'un nouveau "Maïdan"

© RIA Novosti . Alexei KudenkoIzvestia
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Le président géorgien Gueorgui Margvelachvili a fixé les élections municipales au 15 juin. Le parti de l'ex-président Mikhaïl Saakachvili, le Mouvement national uni (ENM) considère ce vote comme sa dernière tentative de revanche après sa défaite aux législatives en 2012 et à la présidentielle en 2013. L'ENM trace même un parallèle avec les événements en Ukraine, écrit lundi le quotidien Izvestia.

Le président géorgien Gueorgui Margvelachvili a fixé les élections municipales au 15 juin : pour la première fois les maires de 12 villes seront élus au suffrage direct. Jusque là, seule l'élection de la capitale se déroulait de cette manière et ailleurs, les maires étaient élus par les députés locaux. Pour apporter davantage de légitimité aux élus, la barre limite a été élevée de 30 à 50%, écrit lundi le quotidien Izvestia.

Le parti de l'ex-président Mikhaïl Saakachvili, le Mouvement national uni (ENM), qui conserve encore le contrôle de la mairie de Tbilissi, considère le vote de juin comme sa dernière tentative de revanche après sa défaite aux législatives en 2012 et à la présidentielle en 2013. L'ENM trace même un parallèle avec les événements en Ukraine.

"La persécution de nos partisans en régions a déjà commencé. Des activistes de Batoumi, de Khoni et de Doucheti ont été interpelés sans aucune raison. Si le peuple était privé de ses droits, le Rêve géorgien passerait un mauvais quart d'heure", a déclaré Nougzar Tsiklaouri, député et idéologue de l'ENM.

La revue des troupes de l'ENM commence le 24 février avec la conférence du parti dans le centre de la Géorgie occidentale – Zougdidi - où leurs positions sont traditionnellement fortes. Le 1er mars, l'ENM organisera une réunion à Tbilissi.

"Après la victoire de l'opposition à Kiev, on peut parler de changements géopolitiques. C'est devenu une nouvelle impulsion pour nos patriotes", a déclaré Nougzar Tsiklaouri.

Les partisans de l'ENM continuent de critiquer le Rêve géorgien au pouvoir pour son ton constructif dans les relations avec la Russie, en affirmant que cela constituait un écart avec les intérêts nationaux.

En mars, l'ENM organisera une élection primaire pour choisir les candidats aux postes de maires et de députés municipaux. Le Mouvement national uni a prévu de mener en avril et en mai des manifestations à Tbilissi et en régions. Nougzar Tsiklaouri espère que ces manifestations seront également rejointes par les déçus de la coalition au pouvoir.

Saakachvili est actuellement aux Etats-Unis où il a été invité pour tenir des conférences et, ces derniers jours, il accorde activement des interviews aux chaînes américaines et ukrainiennes pour commenter les événements en Ukraine. L'ex-président géorgien insiste sur le fait que la confrontation a été inspirée par le Kremlin et s'est soldée par la "destruction de l'Empire russe".

"L'activité de Saakachvili montre qu'il projette de revenir en Géorgie. L'ex-président semble dire : je suis un réformateur pro-occidental qui a été forcé de quitter sa Patrie parce qu’il luttait contre le Kremlin. Mais ses ambitions politiques se mélangent à la crainte du retour, car Saakachvili a peur d'être poursuivi", a déclaré Petre Mamradze, directeur de l'Institut géorgien de gestion stratégique.

En ce qui concerne les parallèles tirés par l'ENM entre l'Ukraine et la Géorgie, l'analyste les considère comme "cyniques".

"C'est absurde que des gens qui ont maltraité leur propre peuple pendant neuf ans fassent l’apologie de la liberté et de la démocratie. Si la cote de popularité du Rêve géorgien chute, cela ne signifie pas automatiquement que les positions de l'ENM se renforcent", a déclaré Petre Mamradze.

David Berdzenichvili, leader de la fraction républicaine au parlement géorgien (coalition Rêve géorgien au pouvoir), a déclaré que selon les études des organisations internationales et les sondages nationaux, la popularité des autorités dépassait 60%. D'après lui, l'ENM n'a pas la force de soulever un nouveau "Maïdan". Si l'opposition obtenait à Tbilissi plus de 20%, ce serait déjà un succès phénoménal.

Le fait est que le scrutin à venir est une opportunité pour certains politiciens connus, actuellement dans l'ombre, de revenir dans le grand jeu. Par exemple, selon certaines informations, l'ex-ministre de la Défense Irakli Okrouachvili qui avait fui Saakachvili en France et était revenu en Géorgie après le changement de gouvernement, aurait l'intention de se présenter au poste de maire de Gori. L'ex-ministre de la Défense, qui était également à la tête du Parquet et du ministère de l'Intérieur, ne réfute pas ses informations.

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