Ukraine : ni guerre, ni paix

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Malgré leur promesse, les institutions européennes continuent de s'ingérer dans les affaires ukrainiennes en donnant leur avis et leurs conseils même si Kiev n’a rien demandé, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Malgré leur promesse, les institutions européennes continuent de s'ingérer dans les affaires ukrainiennes en donnant leur avis et leurs conseils même si Kiev n’a rien demandé, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le Parlement européen, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et d'autres établissements "compétents" en politique ukrainienne ne changent pas de discours : tous exigent du président Viktor Ianoukovitch qu’il poursuive les négociations avec l'opposition, ne recoure pas à la force contre les manifestants qui ont érigé des barricades sur la place de l’Indépendance (ou Maïdan) à Kiev et revienne à l'accord d'association avec l'UE. Ils menacent d'adopter des sanctions si les autorités ukrainiennes ne respectaient pas ces demandes. Les premiers ministres du groupe de Visegrad - Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie - ont par ailleurs signé une déclaration commune appelant les belligérants à "cesser immédiatement la spirale de la violence" en Ukraine.

On constate également des nouveautés dans les discours de l'Occident. Le groupe de Visegrad est notamment préoccupé par le rôle des groupuscules extrémistes dans les événements actuels. Dans une interview accordée à Reuters, des membres du congrès américain ont pour leur part déclaré avoir évoqué avec l'administration Obama la possibilité d'adopter des sanctions contre les autorités ukrainiennes mais également contre l'opposition. Washington semble avoir bien étudié les rapports qu’on lui a préparés sur la situation en Ukraine. L'opposition, de son côté, a rompu les consultations avec la Maison blanche.

En refusant la proposition qui leur a été faite d’entrer au gouvernement, mais aussi de libérer les bâtiments administratifs qu’ils occupent et en renonçant à l'amnistie présidentielle pour les manifestants, les leaders du Maïdan s'approchent de plus en plus de la ligne derrière laquelle tout dialogue deviendrait inutile. Mais les militants nationalistes actuels cherchent-il vraiment une solution pacifique ?

Une trêve fragile semble se maintenir pour l'instant au centre de Kiev, très certainement temporaire. De retour de la Rada (le parlement ukrainien), le leader de l'opposition

Vitali Klitchko a averti les autorités que la loi d'amnistie "ferait monter la température dans la société". Les opposants comptaient apparemment sur ce scénario afin de motiver leurs partisans à organiser de nouvelles manifestations.

Selon le document adopté par les députés, les routes et les bâtiments administratifs occupés par les manifestants devront être débloqués d'ici deux semaines. Exception faite pour une grande partie des territoires occupés par les manifestants à Kiev, dont la Maison des syndicats et le Palais d'Octobre, le Maïdan et Krechtchatik, la rue principale de Kiev. L'amnistie serait annulée si ces conditions n'étaient pas respectées.

"Le président comprend la partie radicale des manifestants. Il mène personnellement des négociations avec celle-ci car les leaders de l'opposition sont clairement incapables de répondre de leurs actes", remarque Vladimir Oleïnik, député du Parti des régions au pouvoir. Il pourrait s'agir d'un nouveau tournant de la situation en Ukraine : c'est la première fois qu'on parle de contacts directs du chef de l'Etat avec les représentants du groupuscule d'extrême-droite Pravy Sektor (Secteur Droit).

Dans l'impossibilité de trouver un compromis sur le projet de loi sur l'amnistie, la Rada, le Maïdan et les autorités sont figés dans une attente inquiétante. Les deux parties ont conscience des conséquences d'une action imprudente et de leur caractère imprévisible. De son côté l'Occident continue d’insister sur le dialogue en Ukraine, sans préciser qui pourrait participer aux négociations entre les autorités et l'opposition dans cette situation et qui serait, par la suite, responsable de la mise en œuvre des décisions prises.

 

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