Edward Snowden, l’ex-analyste de la NSA, a évoqué la collaboration étroite entre les renseignements allemands et la NSA américaine lors de son interview à la chaîne de télévision allemande NDR, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Selon lui, le service fédéral allemand Bundesnachrichtendienst (BND) et la NSA "travaillent ensemble sur les individus d'intérêt commun". Snowden a qualifié cette coopération de relativement "étroite" et a souligné que les deux organisations partageaient non seulement des informations mais également leurs outils et leur infrastructure. De plus, Snowden pense qu'il est possible que la NSA ait placé sur écoute le portable de la chancelière Angela Merkel mais aussi celui d'autres membres du gouvernement allemand. Des millions de données de citoyens allemands se retrouvent ainsi à disposition de la NSA.
Snowden a également accusé la NSA d'espionnage industriel. Il possède des informations qui prouvent que si le groupe allemand Siemens dispose de données importantes pour les intérêts nationaux de l'Amérique mais qui n'ont rien à voir avec la sécurité nationale, cette information est tout de même utilisée par les Américains.
Dans son interview, Snowden a insisté sur le fait qu'il a toujours agi seul et n'a conclu aucun pacte avec d'autres gouvernements en échange de l'asile politique.
Après ses révélations retentissantes l'ex-analyste de la NSA est tout de même prêt à discuter de son retour aux USA. Cependant plusieurs causes le retiennent. Premièrement, selon certaines informations, les agents de la NSA et du Pentagone souhaitent la mort de Snowden. Selon lui, "il existe des menaces très concrètes mais elles ne l'empêchent pas de dormir". Le site BuzzFeed a notamment publié une interview avec des agents anonymes du Pentagone et de la NSA qui ont ouvertement déclaré qu'ils souhaiteraient tuer Snowden. Deuxièmement, le retour du fugitif est susceptible d'entraîner sa condamnation pénale pour trahison. Selon le journaliste allemand Hubert Seipel qui a recueilli les propos de Snowden, le fait est que son procès ne serait jamais public.
Par conséquent, la seule possibilité qui s'offre à Snowden consiste à rester en Russie : il a souligné que c’était le seul pays qui lui était venu en aide.
Rappelons qu'en juin 2013 Snowden avait transmis au Washington Post et au Guardian des informations secrètes sur les programmes de surveillance des télécommunications par les renseignements américains et britanniques. Selon la NSA, les journalistes ont obtenu jusqu'à 200 000 documents confidentiels. On estime qu'une infime partie a été dévoilée. Après leur partage Snowden est parti à Hong Kong avant de séjourner, à partir du 23 juin 2013, dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou. Au moins d'août il avait obtenu l'asile politique en Russie pour un an.
