Les gouvernements n’inspirent plus confiance

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La cote de confiance des pouvoirs en place a brusquement chuté à travers le monde. L'écart de cet indice avec les classements des entreprises atteint son record historique, selon le rapport annuel Edelman Trust Barometer présenté aujourd'hui à Davos en Suisse, écrit mercredi 22 janvier le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La cote de confiance des pouvoirs en place a brusquement chuté à travers le monde. L'écart de cet indice avec les classements des entreprises atteint son record historique, selon le rapport annuel Edelman Trust Barometer présenté aujourd'hui à Davos en Suisse, écrit mercredi 22 janvier le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ce Forum économique mondial réunit comme chaque année le gotha de la politique et du monde des affaires. La baisse de confiance la plus significative est enregistrée aux Etats-Unis, en France et à Hong Kong.

Le sondage spécial d'Edelman a été mené auprès de 6 000 personnes "assez influentes", diplômées d'université, âgées de 25 à 64 ans et originaires de 27 pays - le "public informé" selon les termes du sondage. Cette étude a commencé en 2001 et ses derniers résultats ont mis en évidence de nombreux records négatifs. Parmi les plus importants : l'écart record de 14% de confiance envers le pouvoir et les entreprises. Selon le directeur général de cette société de relations publiques, Richard Edelman, la situation a changé radicalement par rapport à 2009, quand l’écart n’était encore que de 5% et les milieux dirigeants et commerciaux payaient ensemble le prix de la crise financière. Aujourd'hui, seulement 44% des personnes interrogées font confiance au gouvernement, soit 4% de moins que l'an dernier. En 2011 cet indice était encore à hauteur de 52%.

Les Etats-Unis connaissent un déficit considérable de confiance envers le gouvernement. Ils ont perdu 16% par rapport à l'année précédente et la popularité du gouvernement est 7% en-dessous de la moyenne. En fin de compte l'Amérique affiche pratiquement le pire des résultats dans le monde occidental – elle est suivie de seulement quelques pays européens dont la France, l'Espagne et l'Italie.

Beaucoup de gouvernements européens ont également perdu des points aux yeux de l'opinion publique, créant un terrain fertile pour les politiciens populistes. La question est particulièrement sensible à l’approche des élections au Parlement européen en mai. Selon Edelman, la cause principale de cette défiance est la réaction peu convaincante des autorités à la crise de la dette. La fiabilité des gouvernements français, italien et espagnol s'est effondrée du point de vue du "public informé" (de 49 à 32%, de 35 à 24% et de 20 à 18% respectivement), et qui plus est aux yeux du grand public (de 33 à 20%, de 21 à 18% et de 19 à 14%). La Pologne a chuté de 30 à 19%, l'Irlande – de 32 à 21%. La baisse au Royaume-Uni est moins dramatique (de 47 à 42%), ainsi qu'en Suède (de 65 à 63%) et aux Pays-Bas (de 62 à 60%), et on constate même une hausse de confiance en Allemagne (de 48 à 49%).

Hong Kong affiche la plus grande chute de confiance envers le gouvernement (de 63 à 45%).

La popularité du gouvernement est particulièrement élevée aux Emirats arabes unis (de 73 à 88%), à Singapour (la chute de 82 à 75%) et en Chine (de 81 à 76%). Les Russes font moins confiance aux autorités mais il ne s'agit pas d'une baisse majeure – de 29 à 27%. Edelman constate que depuis trois ans le gouvernement est l’institution qui bénéficie de la confiance la plus faible parmi les quatre qui composent l’étude - les trois autres étant les ONG, les entreprises et les médias. C'est d’ailleurs dans cet ordre qu'elles se repartissent sur le podium.

Ces informations reflètent une tendance mondiale à la déception envers les élites, comme en témoigne un autre rapport de l'organisation humanitaire britannique Oxfam en prévision de Davos. Il affirme que les 85 hommes les plus riches de la planète possèdent la même richesse que la moitié la plus pauvre de l'humanité, soit 3,5 milliards de personnes, et 1% de la population détient la moitié des richesses mondiales, soit 110 000 milliards de dollars. Les auteurs du rapport estiment que l'élite mondiale écrit les lois en sa faveur, sape la démocratie et crée un cercle vicieux d'inégalités.

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