Des cellules clandestines d’Al-Qaida ont commis une série d'attentats pendant les fêtes de fin d'année à Bagdad et d'autres villes irakiennes, écrit vendredi 27 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Selon les autorités du pays, l'Etat islamique en Irak et au Levant a installé des bases en Syrie et envoie des terroristes de l’autre côté de la frontière irako-syrienne, notamment des kamikazes. 8 000 personnes ont été victimes d'attentats en Irak en 2013. Le gouvernement irakien achète d'urgence des armes américaines pour ses troupes.
Trois explosions ont retenti mercredi dans les quartiers chrétiens de la capitale irakienne, emportant 34 vies. L’une d’elle provenait d’un attentat à la voiture piégée devant une église d'où sortaient les croyants après la messe de Noël. Trois autres attentats se sont produits dans d'autres villes irakiennes dans lesquels ont péri les pèlerins chiites en visite dans la ville sacrée de Karbala, ainsi que des policiers.
Ces attentats sont tous associés aux branches de l'Etat islamique en Irak et au Levant, dont l’activité s'est intensifiée en 2013. Ces jihadistes constituaient auparavant le noyau de la clandestinité sunnite et avaient combattu activement en 2006-2007. A l'époque, des dizaines de milliers de personnes avaient péri en raison du conflit ethnique entre les sunnites et les chiites. Cette insurrection n’avait pu être empêchée que grâce aux renforts du contingent américain et de l'armée irakienne, ainsi que la création d'une milice tribale sunnite créée avec l'argent américain. Mais le réseau clandestin terroriste n'avait pas été éradiqué.
Cette branche locale d'Al-Qaïda s'est réactivée avec la guerre en Syrie, où ses hommes combattent du côté de l'opposition antigouvernementale. Dans un premier temps les hommes de l'Etat islamique en Irak et au Levant ont pénétré sur le territoire syrien pour créer des unités financées par les monarchies du Golfe. Par la suite, les rebelles ont commencé à envoyer de plus en plus de terroristes et d’armes en Irak en utilisant leurs bases créées en Syrie - selon la presse américaine, qui cite des sources irakiennes, les jihadistes basés en Syrie envoient en Irak 30 à 40 kamikazes par mois. L'ampleur de l'activité de cette organisation clandestine est telle qu'elle contrôle des quartiers entiers dans les villes irakiennes, organise des attaques en voiture contre des agglomérations et extorque de l'argent aux commerçants pour assurer son autonomie financière.
En face, les autorités emploient des forces militaires de plus en plus conséquentes pour agir contre le réseau terroriste clandestin. Elles cherchent à bloquer la frontière avec la Syrie mais manquent des armements nécessaires pour lutter contre les rebelles. Les pertes de l'armée irakienne augmentent : il y a une semaine un kamikaze a éliminé un groupe d'officiers de la 7ème division de l'armée irakienne et son commandant. Au total, selon les autorités, 8 000 personnes ont été tuées en Irak en raison du conflit et des attentats, dont 952 militaires et policiers. A en juger par ces chiffres, on assiste bien à une reprise de la guerre en Irak.
Selon les médias américains, Bagdad est contraint de demander de l'aide aux Américains pour obtenir des armes supplémentaires. Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'était rendu à Washington en novembre et selon le New York Times, il avait demandé une quantité significative d'armes et de matériel militaire. En particulier, les Irakiens auraient besoin de drones - de reconnaissance et d'attaque - ainsi que de missiles air-sol, d’hélicoptères d'attaque et d’avions de combat.
Selon le quotidien américain, l'administration américaine a accédé à une partie de cette requête. Les Irakiens recevront ainsi des missiles air-sol Hellfiren, qui seront embarqués sur les avions légers Cessna pour attaquer les camps des jihadistes. Enfin, ils recevront les informations sur la localisation des terroristes de la part de la CIA.
