Bientôt une politique pro-russe à Berlin ?

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Le gouvernement allemand pourrait remplacer son coordinateur pour la coopération germano-russe Andreas Schockenhoff, qui critique la Russie, par un candidat plus loyal envers Moscou, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Le gouvernement allemand pourrait remplacer son coordinateur pour la coopération germano-russe Andreas Schockenhoff, qui critique la Russie, par un candidat plus loyal envers Moscou, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Selon Der Spiegel il pourrait s'agir du social-démocrate Gernot Erler, ancien vice-président de la fraction du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) au Bundestag chargé de la politique étrangère et de la défense. Des sources à Berlin indiquent qu'aucune décision définitive n'a été prise.

"Le gouvernement allemand est aujourd’hui le théâtre d’une lutte pour un éventuel changement dans la politique étrangère du pays. Le choix du coordinateur pour la coopération germano-russe détermine également l'orientation de la politique allemande à l'égard de la Russie : Erler, qui faisait partie du MAE dans le premier gouvernement de Merkel, prône une politique amicale. Schockenhoff, au contraire, adopte une position ferme à l'égard de l'administration du président Poutine", écrit Der Spiegel.

Il existe cinq coordinateurs pour la politique étrangère en Allemagne : pour la Russie,
les Etats-Unis, la France, la Pologne et les droits de l'homme. Selon les sources de Berlin, ils resteront à leur poste au moins jusqu'au 31 décembre. Après cette date leur mandat sera prolongé ou ils seront remplacés, selon ce que décideront la chancelière Angela Merkel et le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

Schockenhoff, qui occupe le poste de coordinateur pour la Russie depuis 2006, est connu pour sa position ferme envers la politique de Moscou en matière des droits de l'homme. Il a critiqué à plusieurs reprises les actions du gouvernement russe et fin 2012 il avait même remis en question la nécessité de continuer à organiser le forum Dialogue de Saint-Pétersbourg. Il a également soumis au Bundestag la résolution la plus ferme de ces dernières années concernant les lois adoptées en Russie l'an dernier.

Erler par contre, qualifié par Der Spiegel de "personne de confiance" du nouveau ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, est historien slaviste de formation et auteur de plusieurs livres sur la Russie, membre du Dialogue de Saint-Pétersbourg et du Forum russo-allemand. "Il est temps de cesser les attaques contre la Russie !", avait-il exigé plus tôt dans un article pour Die Zeit.

Toutefois, une source proche des pourparlers entre le MAE et l'administration de la chancelière affirme que "beaucoup d’informations du Spiegel sont inexactes". "Il est injuste d'affirmer que le SPD n'a pas soutenu la résolution de Schockenhoff sur la Russie en raison de sa ferme critique du Kremlin – simplement le SPD avait sa propre version de la résolution, également assez critique envers la Russie, et c'est cette dernière qui a été votée", explique la source.

Selon cette source, Andreas Schockenhoff voudrait conserver son poste, d'autant que Steinmeier a été déjà critiqué sur les relations avec la Russie, notamment par Die Zeit : les journalistes craignent qu'il soit trop conciliant avec Moscou. "Schockenhoff défend sa cause, il a de bonnes relations de travail avec le nouveau ministre des Affaires étrangères, par conséquent ils travailleront très bien ensemble. Si Steinmeier remplaçait Schockenhoff, cela serait interprété comme un fléchissement devant le Kremlin, où ce dernier est loin d'être apprécié", explique la source.

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