En tant que chancelière allemande Angela Merkel ne s’est encore jamais rendue à des Jeux olympiques. Elle pourrait faire sa première apparition à Sotchi, écrit jeudi le quotidien Izvestia.
Bien que ce voyage ne soit pas encore inscrit dans son emploi du temps Angela Merkel réfléchit à la question, a déclaré Annekatrin Gebauer, porte-parole du gouvernement allemand.
"En huit ans de mandat je n'ai jamais assisté aux JO, dans aucun pays. Néanmoins, je n'ai pas encore pris de décision et réfléchis encore à la question", a expliqué Angela Merkel par l’intermédiaire de sa porte-parole.
Si la chancelière ne pouvait pas se rendre à Sotchi, le gouvernement fédéral serait représenté de toute façon, a ajouté Annekatrin Gebauer.
"Aux derniers JO d'hiver l'Allemagne était représentée par les ministres de l'Intérieur et de la Défense. Cette fois l'Allemagne sera sans doute représentée par un ministre fédéral", a-t-elle souligné.
Plus tôt, plusieurs politiciens occidentaux avaient annoncé qu'ils n'assisteraient pas à la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver de Sotchi, dont le président allemand Joachim Gauck, le président français François Hollande et le président américain Barack Obama.
Edouard Lozanski, président de l'université américaine de Moscou, est convaincu que la décision de Barack Obama et de Joe Biden a été influencée par les efforts de la communauté LGBT, qui a déployé une puissante campagne antirusse aux USA et en Europe.
Selon l'expert, une pression est également exercée sur Angela Merkel et d'autres dirigeants européens mais dans le cas de la chancelière allemande, compte tenu de ses bonnes relations avec Vladimir Poutine et sa cote de popularité élevée auprès des Allemands, elle peut se permettre d'ignorer la pression des représentants du mouvement LGBT et se rendre à Sotchi, ajoute Edouard Lozanski.
"Je pense qu'il y a 70-80% de chances que Merkel assiste à la cérémonie. Et je voudrais souligner que la Russie n'a pas à s'inquiéter de l'absence d'Obama et de Biden à Sotchi car leur popularité aux USA est inférieure à celle de Poutine. Poutine est presque un héros pour la frange conservatrice de la société américaine", explique l'expert. Et de citer en exemple le commentateur politique Patrick Buchanan, qui a déclaré dans un récent article qu'en matière de valeurs familiales traditionnelles, de religion et de morale les opinions de Poutine étaient plus proches des mœurs conservatrices américaines que celles d'Obama.
Sergueï Markov, vice-recteur de l'Université russe d'économie Plekhanov, pense également que la venue d'Angela Merkel et du premier ministre britannique David Cameron est fort probable.
"Deux membres du Conseil de sécurité, les USA et la France, ont prévenu qu'ils n'assisteraient pas à la cérémonie. Je pense qu'il est évident pour tout le monde que ces décisions sont politiquement motivées, ce qui va d'ailleurs à l'encontre des principes de l'olympisme. En même temps, on s'y attendait de la part de Hollande, qui fait partie des "nains politiques". Quant à Obama, c'est très dommage qu'il se soit laissé convaincre. Beaucoup d'espoirs reposaient sur lui, or cette décision paraît mesquine, comme une minable vengeance envers un dirigeant puissant", affirme le politologue.
Cependant, l'absence de ces dirigeants influencera surtout le mental des sportifs américains et français plus qu’elle offensera le président russe, conclut l'expert.
