Canada et Russie coopéreront dans la construction d'avions régionaux

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Le holding public de hautes technologies Rostec a enfin trouvé son partenaire étranger pour produire des avions régionaux: il construira en Russie le Q400 du canadien Bombardier, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Le holding public de hautes technologies Rostec a enfin trouvé son partenaire étranger pour produire des avions régionaux: il construira en Russie le Q400 du canadien Bombardier, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Une autre proposition, plus souple, avait été formulée par la société franco-italienne ATR mais le choix s’est finalement porté sur les Canadiens à la demande des clients potentiels.

Le rétablissement des taxes douanières élevées sur les avions régionaux pourrait contribuer au soutien de ce projet.

La direction de Rostec examinera aujourd'hui la mise en place en Russie de la construction d'avions régionaux à turbopropulseurs. Selon certaines sources proches du dossier, le partenaire étranger de la compagnie sur ce projet devrait être Bombardier. Ces deux sociétés créeront une coentreprise pour la production d'avions Q400.

Rostec et la représentation de Bombardier en Russie se sont refusés à tout commentaire.

Bombardier n'était pas le seul prétendant : au salon de l'aviation MAKS-2013, Rostec avait également signé un accord-cadre avec ATR Aircraft (coentreprise d'EADS et de l'italien Alenia Aermacchi) pour une éventuelle production de l'ATR 72 en Russie.

Fin novembre, le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine avait exigé de la Compagnie aéronautique unifiée (OAK) et de Rostec de prendre une décision définitive. Rostekh avait alors promis de choisir entre Bombardier et ATR avant décembre pour produire des avions jusqu'à 80 places.

Le choix de Bombardier s'explique surtout par les exigences des clients potentiels. Les Canadiens ont été soutenus, entre autres, par Avrora (transporteur long-courrier appartenant à Aeroflot) et les clients publics, selon une source. Cette dernière a expliqué que le Q400 était capable d'atterrir sur une piste non aménagée, de supporter des températures allant jusqu'à -50°C et qu'il consommait moins de carburant par passager". En revanche, il est plus difficile de s'entendre avec Bombardier sur les paramètres de la collaboration. L'été dernier la société avait insisté sur l'inclusion dans l'accord de 150 commandes fermes, alors que Rostec était prêt à en proposer 50 au maximum. Les négociations se poursuivent et "un compromis pourrait être trouvé".

"La position d’EADS est plus souple: il lui manque des capacités de production malgré la demande pour l'ATR, alors que les Canadiens doivent faire marcher leurs chantiers qui sont disponibles", a noté la source. EADS n'a fait aucun commentaire à ce sujet.

Une autre source est convaincue que les Canadiens devront faire des concessions car la Russie est un "nouveau marché clé d'écoulement".

"L'ATR occupe cette niche en Europe, quant à la Chine – il est difficile de s'entendre sur le respect des accords sur les licences", a-t-elle expliqué. Les recettes de Bombardier ont chuté de 10% en 2012 pour atteindre 16,8 milliards, et le bénéfice – de 40%, soit jusqu'à 598 millions de dollars. Au troisième trimestre 2013, le nombre de commandes est descendu de 83 à 26 appareils.

En 2014, Rostec construira une usine dans la zone économique spéciale (ZES) portuaire d'Oulianovsk. Bombardier apportera à la coentreprise la propriété intellectuelle et les technologies. Les investissements s'élèveront à 100 millions de dollars. Dans un premier temps, il s'agira uniquement d’un montage en kit. La construction sera localisée à partir de 2015 et celle des pièces du jet à partir de 2016. La capacité maximale de production sera de 24 appareils par an et d'ici 2030 la coentreprise pourrait sortir 250 avions.

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