600.000 Moldaves devraient retourner dans leur pays si la Russie instaurait des restrictions pour les travailleurs immigrés, selon Radu Podgorean, secrétaire d'Etat roumain, cité jeudi 12 décembre par le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
L’ambassade de Moldavie à Moscou a déjà déclaré que des places seraient réservées dans les trains moldaves en provenance de Russie pour les ressortissants du pays s’ils étaient interdits de séjour en Russie.
Le député moldave Kiril Lucinschi espère qu'on ne verra pas de wagons de type stalinien transportant des déportés. Il déplore par ailleurs l'impossibilité d'évoquer ce problème au niveau interparlementaire en raison de l'absence de dialogue avec la Douma. Le député du parti libéral-démocrate ajoute que la presse de Chisinau a déjà fait état de situations où des citoyens moldaves descendaient du train à la frontière russe.
Certains observateurs pensent que cette agitation découle du sommet du Partenariat oriental à Vilnius, où la Moldavie a paraphé des accords d'association et de libre-échange avec l'UE. Cependant, selon le député Kiril Lucinschi, le parlement moldave n'a pas examiné cette question car le ministère des Affaires étrangères n'avait pas reçu de signal dans ce sens.
Selon lui, il n'est pas question de débarquements massifs de trains en Moldavie mais si cela se produisait, le problème serait soulevé par le parlement. Luchinski a souligné qu'il serait possible d'en parler au niveau interparlementaire mais qu'à l'étape actuelle il n'existe aucune interaction entre la Douma (chambre basse du parlement russe) et le parlement moldave. Il existe bien une commission et son président du côté moldave mais ce n'est pas le cas à la Douma.
D'après le rapport du Bureau national des statistiques de Moldavie, près de 700.000 immigrés moldaves travaillent aujourd'hui en Russie.
La Roumanie estime que jusqu'à 600.000 Moldaves resteraient sans travail si la Russie instaurait des restrictions pour les travailleurs immigrés, comme l'a annoncé Radu Podgorean. Il a déclaré que selon Bucarest, l'UE devrait offrir une alternative aux chômeurs moldaves potentiels. Cependant il n'a pas indiqué de mesures concrètes pour réaliser ce plan.
D'autres sources roumaines prévoient également une période difficile pour la république moldave. Victor Chirila, directeur exécutif de l'Association des Affaires étrangères de Roumanie, souligne que dans les six mois à venir la Moldavie devait s'attendre à subir des pressions et un chantage de la part de la Russie, qui ne souhaite pas que les pays du Partenariat occidental rejoignent l'UE.
Le leader des libéraux-démocrates et ex-premier ministre Vlad Filat a déclaré lors du congrès de son parti qu'il faudra s'armer de patience lorsque la Russie commencera à faire pression sur Chisinau.
Le gouvernement moldave aidera les Moldaves refoulés à la frontière russe à rentrer chez eux, annonce un communiqué de l'ambassade de Moldavie à Moscou.
"Tous les jours des citoyens moldaves sont refoulés à la frontière russe sous prétexte qu'ils sont interdits de séjour", annonce l'ambassade. Pourquoi? Notamment à cause des dysfonctionnements dans le système informatique du Service fédéral russe des migrations.
D'autres facteurs viennent aggraver la situation. Personne n'explique aux citoyens moldaves pourquoi ils sont interdits d'entrée en Russie. Or plus de 10 établissements russes ont le droit d'imposer ces restrictions: en fin de compte les Moldaves se retrouvent dans une situation difficile et doivent eux-mêmes régler leurs problèmes à la frontière. A cet effet, le gouvernement moldave a lancé un mécanisme qui prévoit des places libres dans les transports terrestres pour le retour des citoyens qui sont restés bloqués à la frontière russe.
