Ukraine: les politiques européens mettent de l’huile sur le feu

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Les Etats-Unis comptent demander à leurs partenaires européens d'accorder immédiatement aux Ukrainiens un régime sans visas, selon les propos de Vilija Aleknaite-Abramikene, vice-présidente de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), relayés lundi 9 décembre par le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Les Etats-Unis comptent demander à leurs partenaires européens d'accorder immédiatement aux Ukrainiens un régime sans visas, selon les propos de Vilija Aleknaite-Abramikene, vice-présidente de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), relayés lundi 9 décembre par le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L'UE accédera sans aucun doute à cette demande pressante de Washington mais à certaines conditions, qui ne seront pas dévoilées au grand public - à la façon des banques qui cachent les informations contraires aux intérêts du client dans des clauses imprimées en lettres minuscules en bas du contrat.

Le vice-premier ministre ukrainien Sergueï Arbouzov a récemment révélé des détails très curieux sur les négociations entre l'UE et l'Ukraine concernant leur accord d’association. Selon lui l’Ukraine se serait vue promettre à maintes reprises 10 milliards de dollars sous forme d'emprunts pour compenser les dégâts causés à Kiev après l'intégration européenne et la perte de ses anciennes relations économiques. L'Ukraine avait fortement besoin de cet argent : à quelques semaines de la signature d'un accord d'association, les échanges commerciaux entre Moscou et Kiev avaient chuté de 25%.

Bruxelles a promis oralement d'allouer 10 milliards de dollars à l’Ukraine mais a refusé de fixer cette entente par écrit. "C'était une erreur de notre part", a reconnu Sergueï Arbouzov. Finalement, les autorités ukrainiennes ont rappelé cette promesse aux commissaires européens, qui ont feint de ne pas comprendre de quoi il s'agissait. Et ils ont accepté d'accorder un prêt de 600 millions d'euros. Sachant que l'Ukraine aurait obtenu cette somme par tranches.

Les Ukrainiens seront forcément confrontés à ce genre de "magouilles" s’ils négocient un régime sans visas avec l'UE. Seront-ils autorisés à travailler légalement sur le territoire européen après l'annulation du régime de visas ? Non. Pourront-ils circuler librement dans les pays de l'UE ? Non. Bruxelles craint l'immigration clandestine et l'afflux de criminalité. En revanche, les débats sur l'annulation des visas pour l'Ukraine donneront à beaucoup de politiciens européens l'occasion d'améliorer leur image.

Aujourd'hui ce n'est pas l'opposition ukrainienne qui fait descendre les gens dans les rues de Kiev et bloque les établissements publics. C’est l'UE et les institutions liées aux opposants du pouvoir actuel qui organisent en coulisses les manifestations.

A peine la réunion ministérielle de l'OSCE s'était-elle achevée à Kiev que ses participants occidentaux, de la sous-secrétaire d'Etat américaine Victoria Nuland aux représentants de l'Europe de l'est, se sont rendus sur la place centrale pour montrer leurs "visages éclairés" aux partisans de l'opposition ukrainienne. Et pour poser devant les caméras et se faire passer pour les promoteurs des valeurs européennes. Plus tôt, Nuland avait annoncé qu'en 2013 la Maison blanche avait accordé 100 millions de dollars au soutien de la démocratie en Ukraine et allouera des sommes tout aussi conséquentes aux partisans de l'intégration européenne l'an prochain.

Enthousiasmée par l'attention de l'Occident, l'opposition brandit la menace de représailles et de sanctions de l'UE face aux dirigeants, qui appellent les manifestants à respecter la loi. "Nous réagirons immédiatement à de telles menaces dans le cadre légal", a promis Vitali Zakhartchenko, ministre ukrainien de l'Intérieur.

Aujourd’hui il semblerait donc que ce n'est pas la Russie qui fait du chantage à l'Ukraine en lui indiquant comment vivre. Que ce n'est pas la Russie qui dicte à Kiev ce qu’il doit ou ne doit pas faire et quelles conditions il doit remplir pour devenir une annexe de l'UE. Ce sont les politiciens polonais et les dirigeants de la Commission européenne, derrière lesquels on aperçoit l'ombre des Etats-Unis.

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