Syrie: Vladimir Poutine veut convaincre les Saoudiens

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Obama est attendu au tournant par les analystes américains, qui espèrent de lui une révision profonde de sa stratégie syrienne. Pourquoi ? Les USA réalisent que le renforcement des djihadistes au Moyen-Orient constitue un sérieux danger, écrit jeudi 5 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Obama est attendu au tournant par les analystes américains, qui espèrent de lui une révision profonde de sa stratégie syrienne. Pourquoi ? Les USA réalisent que le renforcement des djihadistes au Moyen-Orient constitue un sérieux danger, écrit jeudi 5 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La radicalisation de la région préoccupe également les partisans de l'opposition syrienne : le Qatar et l'Arabie saoudite ont même entamé un dialogue au sujet de la conférence de paix Genève-2. Cependant les organisateurs de la conférence, John Kerry et Sergueï Lavrov, doivent faire face à de nouveaux problèmes venant de Damas.

Les combattants d'Al-Qaïda pourraient établir une base en Syrie et ainsi menacer Israël et l'Europe, affirme le New York Times d’après les services de renseignement américains.

Ayman al-Zawahiri, chef d'Al-Qaïda, a déclaré que la Syrie était un avant-poste prometteur pour le jihad. Il n'a pas tort : le nombre de radicaux y a atteint une "masse critique" qui n’avait pas été détectée par les stratèges occidentaux.

La situation a échappé à tout contrôle. Grâce à la vague des Printemps arabes qui ont commencé en 2011, les jihadistes ont obtenu de nouvelles opportunités au Moyen-Orient – du Mali à la Libye à l'ouest jusqu'au Yémen à l'est.

La composante européenne de cette question est tout aussi préoccupante. D'après les services de renseignement, au moins 1 200 musulmans du Vieux Continent sont partis faire la guerre en Syrie. Et ils reviendront bien un jour chez eux.

Dans une certaine mesure la menace des jihadistes est neutralisée par la lutte intransigeante entre le front al-Nosra et l'Etat islamique en Irak et au Levant. Le combat entre ces deux organisations liées à Al Qaïda a compliqué la vie des terroristes à tel point que le chef de l’organisation, al-Zawahiri, a envoyé son émissaire Abou Khalid al-Souri en Syrie. Les USA ignorent combien de temps durera la trêve et quand faut-il s'attendre à un nouvel élan de violence de la part des jihadistes.

Cette situation pourrait pousser l'administration Obama à adopter une position plus active à l'égard des islamistes radicaux. "Nous devons négocier avec le régime d'Assad pour lutter contre le terrorisme. Nos intérêts se rejoignent également sur d’autres sujets. Il faudra être très habile. Bien qu'Assad soit considéré comme le mal, il n'est rien comparé aux jihadistes qui s'installeraient en Syrie s’il quittait le pouvoir", a déclaré Ryan Crocker, un diplomate expérimenté qui a servi en Syrie, en Irak et en Afghanistan.

Les sponsors régionaux de l'opposition syrienne commencent à réaliser le danger de ce déchaînement du radicalisme. Le Qatar a envoyé son émissaire pour rencontrer le cheikh Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah chiite libanais - la rupture des relations entre Doha sunnite et les chiites libanais s’était produite au début du conflit syrien quand les chiites avaient soutenu Assad tandis que le Qatar sponsorisait généreusement ses opposants. Durant cet entretien le Libanais a annoncé au Qatari que la solution militaire du conflit n'avait aucun sens. Selon lui, les puissances occidentales et régionales "n'ont pas d'appétit" pour une guerre à grande échelle en Syrie.

A son tour, Moscou a entamé le dialogue avec Riyad. Le site kremlin.ru a annoncé dans la soirée du 3 décembre que le président russe Vladimir Poutine avait reçu dans sa résidence de Novo-Ogarevo le prince saoudien Bandar Ben Sultan, secrétaire général du Conseil de sécurité national et directeur du service des renseignements généraux.

A l'ordre du jour : la situation en Syrie et la conférence de paix Genève 2. La Russie estime que la participation de Riyad à cette conférence est primordiale mais la dynastie royale s'y oppose.

A l'heure actuelle, l'Arabie saoudite est pratiquement l'unique acteur influent de la crise syrienne qui refuse catégoriquement d'assister à Genève-2. Poutine a présenté au prince Bandar ses arguments et l'a écouté. Les deux dirigeants s'étaient déjà entretenus en juillet dernier. Selon les médias, le chef des renseignements saoudiens avait proposé au président russe un arrangement concernant la Syrie.

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