UE: Londres veut restreindre la liberté de circulation

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Le premier ministre britannique David Cameron veut restreindre la liberté de circulation des immigrés des nouveaux pays membres de l’Union européenne. Cette proposition a indigné Bruxelles, la Roumanie et la Bulgarie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le premier ministre britannique David Cameron veut restreindre la liberté de circulation des immigrés des nouveaux pays membres de l’Union européenne. Cette proposition a indigné Bruxelles, la Roumanie et la Bulgarie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Cette annonce intervient alors que le 1er janvier 2014, les marchés du travail des Etats membres de l'Union européenne vont s'ouvrir aux Roumains et aux Bulgares, entrés en 2007. Cette ouverture des frontières va permettre aux travailleurs de ces deux pays de se déplacer et de chercher du travail dans les autres États membres. David Cameron réclame un durcissement des règles d'allocation des aides sociales aux migrants de l'Union européenne.

"Nous ne pouvons pas accepter d'être traités comme des Européens de seconde zone", a indiqué la semaine dernière le premier ministre roumain Victor Ponta, commentant les débats britanniques sur la nécessité de restreindre la libre circulation au sein de l'UE.

Soulignant le caractère inadmissible de la discrimination entre les citoyens européens, Ponta a dit espérer qu'au final David Cameron ne mettrait pas en péril les "principes fondamentaux de l'Union européenne". Les autorités bulgares ont également qualifié les actes du premier ministre britannique de discriminatoires.

Cameron s’est en effet exprimé la semaine dernière pour une restriction de l'immigration du travail. Selon le premier ministre britannique, il faudrait limiter l'accès des immigrés aux avantages sociaux, instaurer pour eux un revenu minimal acceptable et simplifier la procédure d'expulsion.

Les débats ont pris de l’ampleur après qu’il s’est prononcé sur le besoin de revoir le concept de libre circulation des Européens au sein de l'UE. D'après Cameron, seuls les citoyens des pays qui ont atteint un certain niveau du PIB par habitant devraient bénéficier de ce droit.

Le plan de Cameron a été rendu public au moment où les Britanniques s’attendent à une vague d'immigration de Roumanie et de Bulgarie dès le mois prochain. Jusqu'à présent les citoyens de ces pays qui ont adhéré à l'UE en 2007 venaient au Royaume-Uni uniquement pour des travaux saisonniers. A partir du 1er janvier ils bénéficieront des mêmes droits que les Britanniques autochtones. Selon les calculs des experts britanniques, plus de 50 000 immigrés roumains et bulgares viendront dans le pays chaque année.

Bruxelles ne cache pas non plus son indignation concernant la position de David Cameron. Laszlo Andor, commissaire européen chargé de l'emploi, a déclaré que le Royaume-Uni risquait de se transformer en pays "peu attirant, voire repoussant". Et sa collègue Viviane Reding, commissaire à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté, a déclaré que le Royaume-Uni devait "se résigner à la libre circulation s'il souhaite continuer à faire partie de l'UE".

Mais même cette réaction n'a pas affecté la détermination de Cameron. Il a rappelé que le Royaume-Uni était l'un des plus grands donateurs de l'UE - or les commissaires européens sont payés par le budget de l'UE. Les collaborateurs du parti de Cameron adoptent également une position intransigeante. Plus d'une cinquantaine de députés conservateurs ont signé l'initiative de prolongation des restrictions en vigueur à l'égard des Roumains et des Bulgares jusqu'en 2019.

Officiellement le gouvernement britannique et le premier ministre ne soutiennent pas l'adoption d'une telle loi, qui va clairement à l'encontre de la législation européenne.

Mais ce plan a déjà été publiquement soutenu par Chris Hopkins, ministre du Logement. Selon lui, la suppression attendue des barrières renforcerait les sentiments anti-immigration en
Grande-Bretagne et contribuerait à la popularité des forces d'extrême-droite.

Si cette loi était adoptée, la Commission européenne déposerait certainement une plainte contre Londres auprès de la Cour européenne. Mais cela n'inquiète pas les députés britanniques : le procès durerait des années et pendant tout ce temps le pays resterait protégé contre l'afflux d'immigrés.

Les autorités roumaines cherchent par tous les moyens à persuader Londres de changer d'avis. Victor Ponta affirme que ceux qui souhaitaient quitter la Roumanie l'avaient déjà fait, et des millions de Roumains ont choisi les pays d'Europe plus proches de par l'esprit et la mentalité – l'Espagne ou l'Italie. Mais pour l'instant ces arguments n'arrivent pas à convaincre les Britanniques.

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