Qu'attendre de la rencontre entre Poutine et le pape François?

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Le pape François recevra pour la première fois le 25 novembre le président russe Vladimir Poutine. L'événement pourrait se révéler plus surprenant et moins formel qu'il n'y paraît, écrit lundi le quotidien Vedomosti.

Le pape François recevra pour la première fois le 25 novembre le président russe Vladimir Poutine. L'événement pourrait se révéler plus surprenant et moins formel qu'il n'y paraît, écrit lundi le quotidien Vedomosti.

Poutine a déjà rencontré le chef de l'Eglise catholique à trois reprises - à chaque fois il s'agissait plutôt de gestes de politesse. Après l'invitation imprudente du pape Jean-Paul II par Mikhaïl Gorbatchev en Russie, les présidents russes ont préféré éviter la question centrale à laquelle ces réunions sont censées être consacrées : la situation des catholiques russes et le dialogue interconfessionnel. C'est logique, car l'Eglise orthodoxe considère la Russie comme son "territoire canonique" et préfère limiter son dialogue avec Rome aux formalités.

Mais ces derniers temps le Vatican acquièrent un intérêt politique particulier pour les autorités, compte tenu de l'orientation de la Russie vers les valeurs traditionnelles. Malgré son image de réformateur, voire de libéral, le pape prône inconditionnellement la famille traditionnelle et s'oppose au mariage homosexuel. Dans ses déclarations politiques on remarque même une attitude critique, inhabituelle pour les libéraux occidentaux, à l'égard du Printemps arabe, qui a notamment provoqué ces dernières années la plus forte vague de persécutions contre les chrétiens au Proche et au Moyen-Orient.

Le Vatican et la Russie ont même soudainement trouvé un terrain d'entente à la veille du G20 de septembre, quand le pape avait envoyé à Poutine - qui présidait le sommet - une lettre lui demandant de trouver une solution pacifique au conflit syrien. Moscou suit de près les actions du pape, comme en témoigne la lettre envoyée à Barack Obama par le patriarche Cyrille quelques jours plus tard, pour la commémoration du 11 septembre.

Mais les positions de ces deux dirigeants pourraient également se rapprocher sur des questions d'ordre plus général. On attend en effet de François, premier pape non européen de l'histoire, une orientation vers l'Amérique latine, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie, au lieu de l'Europe. Cela intéresse forcément Vladimir Poutine qui cherche à jouer la carte de médiateur entre l'Occident et l'Orient.

Toutefois, cette proximité est en grande partie illusoire. Le pape ne s'intéresse pas tant à la politique qu'à la vie et à la liberté des catholiques à travers le monde, et son attention pour l'Orient ne signifie pas du tout une inimitié pour l'Occident. Le pape François, qui a vécu sous la junte militaire argentine, n'est certainement pas enclin à idéaliser la dictature et a parfaitement conscience de l'importance des libertés politiques.

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