La guerre d'Iran n'aura pas lieu

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Téhéran va réduire son programme nucléaire et les puissances mondiales vont assouplir leurs sanctions économiques: tels sont les termes de l'accord temporaire entre les six médiateurs internationaux et l'Iran, écrit lundi 25 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Téhéran va réduire son programme nucléaire et les puissances mondiales vont assouplir leurs sanctions économiques: tels sont les termes de l'accord temporaire entre les six médiateurs internationaux et l'Iran, écrit lundi 25 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La prochaine étape devrait déboucher sur un accord à part entière qui lèvera tout soupçon sur la fabrication de l'arme nucléaire en Iran. Les signataires de l'accord le qualifient d'historique, tandis qu'Israël le considère comme une erreur historique.

Conformément à cet accord intermédiaire l'Iran va suspendre la construction de son réacteur à eau lourde d'Arak (capable de produire du matériau pour une bombe à plutonium) et renoncer à la construction de nouvelles centrifugeuses d'enrichissement d'uranium. Téhéran s'engage également à ne pas mettre en service ses centrifugeuses de nouvelle génération, ainsi que près de la moitié des centrifugeuses installées à Natanz et trois quart de celles-ci à Fordo, près de Qom. Enfin l'Iran suspend la production d'uranium enrichi à plus de 5% et neutralise ses 200 kg d'uranium enrichi à 20%. Il conserve néanmoins le droit de produire de l'uranium enrichi de 3,5 à 5% et de l'utiliser comme combustible pour ses réacteurs nucléaires. De plus, l'Iran accorde à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le droit d'accéder à ses sites nucléaires pour des inspections plus minutieuses.

Les inspecteurs pourront quotidiennement accéder aux sites de Natanz et de Fordo. Ils auront accès aux centrifugeuses en construction, ainsi qu'aux sites d'exploitation et de transformation du minerai d'uranium. L'AIEA aura également accès aux informations jusque là fermées sur la construction du réacteur à Arak et les inspections y seront plus fréquentes. L'Iran s'engage enfin à répondre aux questions de l'agence sur le complexe militaire de Parchin où les Iraniens sont soupçonnés de développer leur programme nucléaire.

En échange de ces concessions la communauté internationale va assouplir ses sanctions économiques. Selon la Maison blanche, l'Iran accèdera ainsi directement à 6-7 milliards de dollars, dont 4,2 milliards, selon le New York Times, sont des recettes pétrolières actuellement bloquées dans des banques étrangères. L'Iran est désormais autorisé à vendre du pétrole ainsi que de l'or et des métaux précieux, ce qui rapportera à Téhéran 1,5 milliard de dollars. Sans oublier la facilitation du commerce pétrochimique et automobile. Certaines compagnies aériennes iraniennes pourront également être entretenus et vérifiés par des spécialistes occidentaux. Téhéran est aussi autorisé à utiliser 400 millions de dollars pour soutenir ses étudiants à l'étranger. Les canaux d'aide humanitaire seront ouverts au profit des Iraniens, y compris en ce qui concerne les livraisons de nourriture et de médicaments. Cependant, 100 milliards d'avoirs iraniens resteront inaccessibles, selon la Maison blanche.

Cet accord ne reconnaît pas à l'Iran le droit d'enrichir de l'uranium, les sanctions seront maintenues, soulignent des diplomates occidentaux cités par Reuters. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rappelé que ledit accord ne prévoyait pas une production d'uranium enrichi à plus de 5% et que ces travaux ne seraient possibles "qu'en cas d'accord mutuel" avec la communauté internationale. D'après son homologue iranien Javad Zarif, le plus important est la reconnaissance du droit d'enrichir de l'uranium et le rétablissement de la confiance.

"L'Iran ne pourra pas profiter des négociations pour couvrir le développement de son programme nucléaire, a déclaré dimanche matin le président américain Barack Obama. Si l'Iran ne respectait pas les accords, il se retrouverait confronté à la montée de la pression et à l'isolement."

Les congressistes républicains critiquent Obama. "On ne pourra pas parler de réussite tant que les accords ne prévoiront pas le démantèlement des centrifugeuses", a écrit sur Twitter Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud. En apprenant la victoire commune des Six et de l'Iran, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a pour sa part déclaré : "L'accord conclu à Genève la nuit dernière n'est pas un accord historique, mais une erreur historique".

 

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