La Russie: nouvel Eldorado pour les investisseurs étrangers ?

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La stagnation économique fait douter les experts russes, qui remettent en cause les perspectives du pays. Ce scepticisme contraste pourtant avec les estimations positives des entreprises étrangères, publiées lors du troisième forum d'investissement russo-européen en fin de semaine dernière à Milan, écrit le mercredi 13 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La stagnation économique fait douter les experts russes, qui remettent en cause les perspectives du pays. Ce scepticisme contraste pourtant avec les estimations positives des entreprises étrangères, publiées lors du troisième forum d'investissement russo-européen en fin de semaine dernière à Milan, écrit le mercredi 13 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Quels avantages l'économie russe a-t-elle à leurs yeux ? L'absence de déclin flagrant, une dette publique basse et une solvabilité correcte de la population qui se reflète dans les statistiques de Tax free. Mais il existe également en Russie des difficultés traditionnelles inhérentes au milieu d'affaires.

Des chercheurs de l'institut Bocconi ont même mentionné les principaux défis de l'économie russe, entre problèmes de diversification, d’innovation et d’enseignement.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l'économie russe pourrait pourtant devenir un morceau de choix pour les investisseurs européens car jusque-là elle ne chute pas, ne souffre pas d'une dette publique élevée et a un grand potentiel de consommation.

La Russie prévoit une croissance du PIB à hauteur de 1,8% pour 2013 et une dette publique avoisinant 12% du PIB. Les indices de croissance économique en Russie sont certes modestes - et témoignent de la dérive du pays vers la stagnation. Cependant, cette stagnation est certainement préférable au déclin économique chronique, estiment les investisseurs européens.

A titre de comparaison, l'économie italienne connaîtra une dépression de 1,8% en 2013 – et ce déclin n’est pas nouveau. La dette publique de la péninsule est proche de 130% du PIB. Dans ces conditions les compagnies italiennes sont nombreuses à regarder vers l'étranger, dans des pays où il existe encore une marge de croissance économique et qui sont intéressés par des investissements extérieurs.

Les entrepreneurs européens sont assez optimistes concernant le potentiel de consommation en Russie. En dépit d'une augmentation souvent instable des revenus, les Russes sont prêts à acheter toute sorte de produits, notamment étrangers.

Le marché russe est encore loin d'être parfait mais lors du forum les investisseurs italiens ont souligné les changements positifs en Russie, notamment en matière de qualité du service public et de transparence du marché.

Les économistes de l'institut Bocconi ont présenté au forum une étude sur la Russie en énumérant les principaux défis qui attendaient le pays.

Premièrement l'économie russe n'est toujours pas diversifiée : les hydrocarbures représentent les deux tiers des exportations russes et un tel déséquilibre entraîne un déclin du secteur secondaire. Bien que le gouvernement ait reconnu la nécessité d’une diversification, aucun changement majeur n'a encore eu lieu.

Deuxièmement, l'introduction de productions high-tech reste difficile en Russie. Le climat d’investissement dans les hautes technologies est défavorable, les stimulations pour le développement des innovations sont absentes et l'infrastructure n'est pas au point.

Mais le principal défi annoncé par les chercheurs reste la qualité douteuse de l'enseignement.

A première vue, il existe des spécialistes qualifiés en Russie mais les établissements d'enseignement supérieur du pays n'entrent même pas dans le top-200 mondial des universités et se retrouvent toujours à la fin des classements internationaux.

Les classements internationaux des universités ne sont pas le seul critère d'appréciation de la qualité de l'enseignement. L'Onu calcule notamment l'indice de développement humain qui prend en compte le niveau d'alphabétisation de la population et la prévalence de divers types d'enseignement dans le pays. Selon les dernières études, en termes d'alphabétisation et de prévalence de l'enseignement la Russie se positionne à la 55ème place sur 186 pays. Elle se retrouve dans la catégorie de pays ayant un "niveau de développement humain élevé" sur de nombreux indices.

Selon Agvan Mikaelian, directeur général de FinExpertiza, la croissance rapide de l’écart entre l'enseignement secondaire et supérieur est aujourd'hui le principal problème de l'éducation en Russie : "Le système actuel de tests fait que les bacheliers n'ont plus le niveau de préparation suffisant pour intégrer une université".

L'expert ajoute que dans les conditions d'enlisement économique et d'absence de développement des hautes technologies en Russie, la demande en chercheurs qualifiés ne croît pas non plus.

 

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