La Banque mondiale veut éradiquer la pauvreté en 17 ans

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Il ne devra pas rester plus de 3% de gens pauvres sur la planète d'ici 2030 : tel est du moins l'objectif ambitieux de la Banque mondiale (BM), écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Il ne devra pas rester plus de 3% de gens pauvres sur la planète d'ici 2030 : tel est du moins l'objectif ambitieux de la Banque mondiale (BM), écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L’institution commencera par faire elle-même des économies en réduisant ses propres dépenses de plusieurs centaines de millions de dollars. Cette démarche lui permettrait de délivrer 1 milliard de dollars de prêts supplémentaires par rapport à aujourd'hui, a expliqué hier aux journalistes Bertrand Badré, directeur général et directeur financier du Groupe Banque mondiale.

La Banque mondiale ambitionne d'améliorer le niveau de vie pratiquement dans le monde entier. "Nous voulons que les pauvres soient les moins nombreux possible sur la planète.

Les statistiques et les démographes du monde entier ont défini l'extrême pauvreté comme la situation dans laquelle un individu vit avec moins de 1,25 dollar par jour", précise Badré.

Ce chiffre est tout à fait juste bien que la notion de "seuil de pauvreté" soit assez conditionnelle et diffère considérablement entre des pays comme la Suède et l'Ethiopie.

"Au final nous voulons que la part de ces personnes par rapport à l'ensemble de la population ne dépasse pas 3% d'ici 2030. D'ici là nous serons déjà 8-9 milliards de personnes sur Terre.
Cela signifie que le nombre total de pauvres ne doit pas dépasser 250 millions d'individus", prévoit Badré.

A première vue, 250 millions de personnes démunies à travers le monde reste un chiffre assez élevé. Mais cela dépend par rapport à quoi. Selon Badré, on considérait en 1990 que 40% de la planète vivait dans l'extrême pauvreté. Aujourd'hui, à peine plus de 15% vivent avec moins de 1,25 dollar par jour. Cette forte dynamique de réduction de l'extrême pauvreté est notamment due à l'amélioration du niveau de vie en Chine, le pays le plus peuplé de la Terre. A une époque, près de 90% de la population chinoise vivait en-dessous du seuil de pauvreté. "A terme notre travail concernera avant tout les pays d'Afrique et d'Asie du Sud", note le directeur de la BM.

Selon lui, le niveau de vie de la population augmentera en partie naturellement, grâce à la croissance économique. "Et en partie grâce aux actions collectives des Etats : nous aiderons ensemble certains pays à ce que le plus grand nombre d'habitants puisse profiter des fruits de la croissance économique. Avant tout les plus pauvres", a-t-il ajouté. L'Onu et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement assisteront la BM dans cette tâche d'éradication de la pauvreté.

Pour libérer de l'argent afin d'augmenter le niveau de vie de tous les habitants de la planète, une option serait de réduire les dépenses excessives. La BM, comme d'ailleurs de nombreux pays, compte en passer par là. "Nous réduirons nos dépenses de 400 millions de dollars d'ici trois ans. Soit 8% de l'ensemble des dépenses de l'organisation. Après tout, nous devons prendre nous-mêmes le médicament prescrit pour nos propres clients", a déclaré Badré.

Si la BM parvenait à réduire proportionnellement ses dépenses de 100 millions de dollars par an au cours de la prochaine décennie, elle pourrait délivrer 1 milliard de dollars de prêts supplémentaires, a-t-il ajouté. Evidemment, cela nécessite des changements dans le travail de la BM elle-même mais le temps de ces changements est venu : la dernière réforme de la BM remonte à 1997. Selon Badré, l'organisation fera appel non seulement à l'argent public mais aussi aux capitaux privés.

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