Moscou puise dans ses réserves pour construire autoroutes et chemins de fer

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Une réunion dirigée par le président russe Vladimir Poutine a décidé hier d’utiliser l’argent du Fonds de prospérité nationale (FNB) pour financer de grands projets, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Une réunion dirigée par le président russe Vladimir Poutine a décidé hier d’utiliser l’argent du Fonds de prospérité nationale (FNB) pour financer de grands projets, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La veille le gouvernement avait mis sur la table près de 7 milliards d'euros pour construire une nouvelle autoroute périphérique dans la région de Moscou et moderniser les voies ferrées du Baïkal-Amour et du Transsibérien. L'Etat compte sur le partenariat des investisseurs privés mais aussi sur un rendement minimal du FNB.

Seule une partie de l'argent du FNB sera transformée en investissements publics.

Au 1er novembre ce dernier s'élevait à plus de 66 milliards d'euros et dans les circonstances actuelles il est possible d'investir dans jusqu'à 40% de ce montant dans des projets nationaux. "Près de 16 milliards d'euros de ce fonds se trouvent sur des comptes chez Vnechekonombank, qu'il faut dépenser avec raison et avec profit. Nous avons déjà convenu d'investir une partie du fonds dans de grands projets de transports tels que la modernisation du Baïkal-Amour et du Transsibérien, ainsi que la construction de l'autoroute périphérique centrale dans la région de Moscou. Aujourd'hui nous parlerons d'autres options pour utiliser l'argent du FNB. Je veux parler avant tout du développement des aéroports de Moscou et du potentiel de la Sibérie et de l'Extrême-Orient", a déclaré le président russe.

L'Etat espère gagner de l'argent sur ces grands projets. La construction du périphérique central a été confiée à la société publique Avtodor et le programme de développement du Baïkal-Amour et du Transsibérien sera pris en charge par les Chemins de fer russes. Les compagnies impliquées reçoivent l'argent du FNB à titre de prêt. En ce qui concerne le projet de périphérique central, le rendement minimal des titres devra être à "inflation+1%" d'ici 2022 et de 2-3% d'intérêts pour le Baïkal-Amour et le Transsibérien à partir de la sixième année suivant la réalisation des projets.

Le contrôle des dépenses pour ces investissements publics sera confié au ministère des Finances. Sachant que l'argent du FNB ne sera pas le seul à être injecté dans des projets. L'Etat projette d'investir jusqu'à 1,8 milliard d'euros du budget pour la construction de l'autoroute périphérique centrale et compte sur 1,9 milliard d'euros d'investissements privés. Les investissements des Chemins de fer russes d'ici 2017 dépasseront 13 milliards d'euros. Selon les experts, ce projet sera amorti en 20 ans - le classement souverain des Chemins de fer russes garantit un risque minimal d'investissement et le rendement sera possible grâce aux dividendes boursiers.

Poutine pense qu’il n’y aura aucun problème du côté des investissements privés. Selon lui, le Fonds russe des investissements directs (RDIF) a préparé un solide portefeuille de projets d'infrastructure qui intéressent les grandes compagnies privées, y compris étrangères. De plus, le RDIF a fait venir près de 9 milliards de dollars étrangers dans des fonds d'investissement conjoints.

Les experts indépendants sont plus prudents dans leurs estimations. "Les investissements à long terme sont toujours une affaire risquée et ingrate. Bien que dans le cas présent l'Etat ait parfaitement raison – c'est dans les projets d'infrastructure qu'il faut investir car ces placements sont fiables et ce sont les générations futures qui en bénéficieront. Mais des questions se posent sur les projets. Qui a pensé à l'économie ? Quel est l'horizon des investissements et quelle est le rendement moyen escompté ? La participation du secteur privé dans ces projets dépendra des réponses à ces questions", déclaré Pavel Sakadynski, directeur de la filiale de Moscou d'Energotransbank. Selon lui il existe un autre risque. Dans les couloirs du gouvernement on entend déjà des propositions d'allouer 5 à 15 milliards d'euros pour le soutien direct des entreprises, la subvention des taux d'intérêts des prêts pour la modernisation technique de la production industrielle, etc. "C'est une route qui ne mène nulle part - ou plus précisément dans les offshores", affirme Pavel Sakadynski.

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