En Irak, un besoin urgent d’armes américaines

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Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki rencontrera demain le président américain à Washington pour lui demander des armes, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki rencontrera demain le président américain à Washington pour lui demander des armes, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Bagdad a besoin de toute urgence d'hélicoptères Apache, de drones et de chasseurs bombardiers F-16 pour combattre la branche locale d'Al-Qaïda et d'autres groupes extrémistes. Le premier ministre irakien a également fait comprendre à Washington qu'il pourrait être le meilleur médiateur du conflit syrien et du problème nucléaire iranien.

Le gouvernement irakien ne parvient pas à empêcher les migrations des unités d'Al-Qaïda entre la Syrie et l’Irak. Ils traversent librement les frontières et combattent aussi bien contre Assad que contre l'Armée syrienne libre d'opposition. De retour en Irak ils terrorisent les chiites, les Kurdes et la population sunnite pacifique. Selon Reuters, cette menace figure en tête de liste du gouvernement irakien. "Al-Qaïda cherche à affaiblir le gouvernement Maliki car ses membres pensent que cela accélérerait la chute du régime syrien", explique le général à la retraite Chakir Salman, conseiller du ministère irakien de la Défense.

En Irak les conflits interconfessionnels (chiites-sunnites) et interethniques (Arabes-Kurdes) vont croissant depuis l'invasion américaine du pays en 2003 et le renversement de Saddam Hussein, sous qui le pouvoir appartenait majoritairement au parti sunnite Baas.

La coalition nationale, sous l'égide des Américains, a soutenu les chiites et les Kurdes. Elle a permis aux premiers de dominer le gouvernement et aux seconds – d’atteindre une autonomie proche de la souveraineté. Les sunnites, restés sans ressources et sans pouvoir, s'opposent à leur marginalisation et la situation a conduit à une hausse de l'influence des groupes terroristes sunnites. Au final, des attentats entraînant beaucoup de victimes sont perpétrés presque tous les jours. Près de 500 personnes ont été tuées en octobre et environ 7 000 depuis le début de l'année, aussi bien parmi les civils que les représentants des forces de l'ordre.

Le chiite Maliki a été nommé premier ministre en 2006 et en 2010 après les élections législatives. En 2010 la Liste irakienne - le bloc civil d'opposition, vainqueur – n’était pas parvenue à former de gouvernement pendant 8 mois. Nouri al-Maliki avait réussi avec le soutien des USA et des voisins chiites et sunnites. Aujourd’hui le premier ministre est souvent accusé de méthodes autoritaires.

Au cours de sa visite de trois jours aux USA, Maliki a l'intention de rencontrer Obama, le vice-président Joe Biden, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel et d'autres représentants de l’administration. Les Américains ont laissé entendre qu'ils aideraient l'Irak mais pas trop vite.

Safa al-Cheikh Hussein, adjoint du conseiller du premier ministre pour la sécurité nationale, a déclaré la veille de la visite que l’Irak voulait "recevoir ces armes immédiatement". Il a averti que si les USA ne fournissaient pas ces armes à l'Irak, il pourrait demander de l'aide à d'autres pays comme la Russie, rapporte la chaîne iranienne Press TV.

Maliki ne part pas aux USA uniquement pour demander des armes mais aussi pour proposer ses services comme médiateur dans le conflit syrien. D'après Reuters, les hauts fonctionnaires américains ont l'intention d'évoquer cette question car un homme de Bagdad pourrait être un médiateur plus convenable pour Washington que des représentants de Moscou ou de Téhéran.

De la même manière, il pourrait devenir médiateur entre Téhéran et l'Occident pour régler le problème nucléaire iranien. Ces deux rôles renforceraient certainement les positions de l'Irak dans la région ainsi que celles de Maliki, politicien ayant des liens étroits avec Washington, à l'intérieur de son pays. Maliki ne laissera certainement pas passer cette chance: les élections irakiennes se tiendront en 2014 et il rêve de briguer son troisième mandat de premier ministre.

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