Le bouclier anti-missile américain en Roumanie dès 2015

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L'Otan se rapproche de plus en plus des frontières russes, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

L'Otan se rapproche de plus en plus des frontières russes, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Les travaux pour le déploiement d’une partie du bouclier antimissile (ABM) européen des USA et de l'Otan ont commencé lundi dernier sur la base de Deveselu, au sud de la Roumanie, en présence du sous-secrétaire à la Défense américaine James Miller, des autorités roumaines et de plusieurs représentants haut placés des pays de l'Otan.

Le déploiement de l'ABM en Europe est une pierre d'achoppement dans les relations de l’Alliance avec la Russie. Le ministre roumain de la Défense Mircea Dusa a pourtant déclaré que la construction d'une base à Deveselu avait commencé "malgré l'absence d'entente avec la Russie". Selon le ministre, les constructeurs roumains réaménageront bientôt une ancienne base de l'armée de l'air avant qu’une compagnie américaine commence à installer le système de défense antimissile.

Selon les informations préliminaires, le coût du système d'interception des missiles de courte et moyenne portée s'élève à 134 millions de dollars. C'est une somme conséquente, notamment au vu des problèmes financiers de la Maison blanche ainsi que des divergences au sein de l'Otan sur la perte de confiance envers les USA, dont les renseignements espionnaient activement leurs alliés. Le déploiement de l'ABM et sa mise en service est prévu d'ici 2015.

Selon les experts, ce passage à l’acte des USA et de l'Otan pourrait faire grimper la température dans les relations entre Moscou et Washington. Ce sujet est central en effet dans les relations bilatérales mais s’était limité jusqu'à présent à de simples débats. Aujourd’hui un pas est franchi — et les USA comme l'Otan continuent d’affirmer que l'ABM européen n'est pas dirigé contre la Russie sans pour autant fournir d'arguments tangibles.

Pour l'Otan, la construction de l'ABM en Roumanie est une partie de son approche adaptative phasée en Europe (European Phased Adaptative Approach). Ce plan implique la mise en place de l'ABM en quatre étapes: en Turquie, en Roumanie, en Pologne, puis par un rééquipement de tous les systèmes avec des antimissiles plus modernes d'ici 2020.

En 2012, le lancement de la première phase de l'EuroABM avait été annoncé au sommet de l'Otan à Chicago. Cependant au printemps 2013 les USA avaient renoncé à la quatrième étape du déploiement de l'ABM en Europe. Washington avait tout de même confirmé que les plans de déploiement des éléments de l'ABM en Pologne et en Roumanie n'avaient pas changé. La Russie avait considéré ces plans corrigés comme une menace pour ses forces nucléaires stratégiques et s'était exprimée contre le déploiement du système, même avec l'abandon de la quatrième étape.

Le système de défense antimissile nationale des USA est un complexe de radars d'alerte haute fréquence et de missiles intercepteurs au sol et en mer. Le système de défense vise avant tout à protéger l'Amérique, mais aussi tous ses alliés et bases militaires, contre des frappes de puissance limitée, notamment des attaques balistiques depuis les Etats-voyous — la Syrie, l'Iran et la Corée du Nord. La Libye et l'Irak ont également fait partie de cette liste par le passé.

Selon les experts internationaux, le fait de déployer des éléments de l'ABM américain en Europe de l'Est est curieux car on a du mal à voir le lien entre le déploiement de l'ABM en Roumanie et le danger émanant d'Iran et de Corée du Nord.

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