L'UE sort les gros moyens contre l’immigration clandestine

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La marine italienne vient de lancer une mission militaro-humanitaire en Méditerranée, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

La marine italienne vient de lancer une mission militaro-humanitaire en Méditerranée, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Les autorités veulent prévenir les tragédies humaines comme celles qui ont déjà coûté la mort à plus de 400 immigrants clandestins depuis le début du mois au large de Lampedusa. Mais ce n’est pas tout : l'UE devra également protéger plus efficacement ses frontières extérieures.

Deux porte-hélicoptères Mistral avec hôpital embarqué, deux patrouilleurs San Giorgio, deux hélicoptères EH101, un avion P180 avec des équipements de vision nocturne et des drones ont été envoyés en Méditerranée. Les avions et les navires militaires contrôleront le détroit de Sicile, situé entre l'Italie et la Tunisie. Cette mission a été déployée suite à la tragédie survenue près des côtes de Lampedusa, où le naufrage d'une chaloupe transportant des immigrants africains début octobre a fait plus de 350 morts.

Cette mission vise à renforcer la sécurité frontalière et côtière en empêchant les navires transportant des clandestins d'entrer dans les eaux territoriales. Les militaires pourront également arrêter un navire, interpeller son équipage et raccompagner les migrants dans un centre d'hébergement provisoire. En présence d'un accord de réadmission, que l'Italie a signé avec la Tunisie, la Libye et l'Egypte, les migrants seront rapatriés. Le ministre italien de la Défense Mario Mauro a déclaré que le coût mensuel de la mission s'élèverait à 1,5 million d'euros, mais la presse italienne avertit qu'en réalité cette somme pourrait atteindre 4 millions d'euros.

Alors qu’augmente le nombre d'immigrés d'Afrique et du Moyen-Orient, la protection des frontières extérieures de l'UE fait déjà l'objet de débats enflammés. Des solutions seront examinées par les dirigeants des pays membres pendant la réunion du Conseil européen à Bruxelles la semaine prochaine. L'instauration accélérée d'un système paneuropéen de contrôle frontalier – Eurosur - et l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne – Frontex, créée en
2005 - pourraient figurer à l'ordre du jour.

Pour l'instant le contrôle est assuré par les services frontaliers des Etats membres. Frontex vise à recueillir des informations, évaluer les risques et coordonner la coopération 24h/24. "Cependant Frontex ne remplace pas le contrôle frontalier national – on ne fait qu'apporter aux Etats un soutien supplémentaire, explique Izabella Cooper, porte-parole de l'agence. Nous ne disposons pas de nos propres moyens techniques et à la fin de l'année fiscale nous sommes contraints de redistribuer l'argent. A tel point que nous devons renoncer à certains aspects de nos activités."

"Seul un système paneuropéen de contrôle frontalier pourrait éviter que la Méditerranée se transforme en cimetière d'immigrés", estime le député européen Jan Mulder. La mise en place du système Eurosur devrait commencer en décembre et coûterait aux pays de l'UE 35 millions d'euros par an.

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