Ces derniers jours la France a les yeux rivés sur l'élection cantonale de Brignoles, dans le Var. Pourquoi ? Le Front national (FN) a enregistré son meilleur résultat dans ce type de scrutin. La gauche, dont le candidat s'est incliné, parle d'une "menace fasciste". Marine Le Pen déclare que son parti est devenu la principale force politique en France, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.
L'élection cantonale de dimanche dernier à Brignoles n'est pas passée inaperçue : le nom de cette ville est désormais connu dans toute l’Europe car d’après les résultats publiés hier, Laurent Lopez du FN a recueilli 40,4% des voix. En y ajoutant le résultat d'un autre candidat indépendant d’extrême-droite, qui avait récemment quitté le FN, cette partie de l’échiquier politique a obtenu pratiquement la moitié des voix (49,5%). Lopez au second tour : le FN n'avait encore jamais connu un tel succès au niveau local. On a toujours pensé que le FN obtenait de plutôt bons résultats aux élections nationales grâce au charisme de Jean-Marie Le Pen, puis de sa fille, Marine Le Pen. Il s'avère aujourd'hui que le FN est tout aussi fort au niveau local, où les Français sont plus enclins à soutenir des programmes sensés et non des personnalités marquantes.
Lopez est suivi par un autre candidat de droite (UMP) mais avec seulement 20,9% des voix – il peut quand même passer au second tour le 13 octobre. Aucun candidat ne représentait le PS à l'élection. Les socialistes ont appelé à voter pour Laurent Carratal du Parti communiste français (PCF), qui n'a obtenu que 14,6% des voix. Au second tour les socialistes invitent leurs partisans à voter pour le candidat de l'UMP pour empêcher le FN d'entrer au conseil départemental. Cependant les chances d'empêcher la victoire du Front national sont minces.
Le FN a des positions traditionnellement fortes dans le sud de la France mais on ne s'attendait pas à un résultat aussi élevé. Suite à la victoire écrasante au premier tour et l'appel des socialistes à voter pour le candidat de l'UMP, Marine Le Pen a déclaré lors d'un rassemblement de ses partisans que le FN était devenu le principal parti français. Elle ajoute même que si les politiciens qui traitaient de marginaux les partisans du FN n'arrivaient pas à les vaincre, cela signerait le début d’une nouvelle ère. Les prochaines élections municipales en mars 2014 montreront si c'est le cas. Elles se dérouleront dans une dizaine de villes françaises, dont Marseille. D'après les sondages, le FN pourrait y recueillir 16% des voix. Le nombre de sympathisants FN augmenterait certainement si Lopez était élu dimanche.
