Personne n’a encore confirmé ni démenti les changements qui seraient à l’œuvre au sein de l’équipe de direction de l'Agence spatiale russe Roskosmos. Selon une source, le nouveau dirigeant de la branche spatiale pourrait être annoncé aujourd'hui, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Depuis quelques jours la presse évoque les éventuels candidats à la présidence de Roskosmos et du holding spatial ORKK. Selon les rumeurs, le président actuel de l'agence spatiale Vladimir Popovkine aurait été écarté de son poste, notamment après la chute de la fusée Proton-M le 2 juin 2013. Popovkine a très mal vécu cet accident et a failli perdre la vue suite à un surmenage nerveux, selon les médecins.
Il a subi plusieurs opérations des yeux mais ne pourra pas reprendre pleinement son travail dans un futur proche. Sa démission est donc inévitable, pas à cause de la qualité de son travail mais de son état de santé. Dans le cas présent il ne s’agit pas de la formule standard pour le limogeage de hauts responsables, d'autant que la formulation pourrait être, dans son cas, objectivement différente.
Roskosmos et l'ensemble du secteur spatial entrent dans une période de restructuration profonde qui demandera de la part du nouveau dirigeant des connaissances professionnelles et des compétences d'organisation, mais aussi une santé de fer.
L'agence spatiale continuera d’être l’organisme de contrôle et d'orientation du pouvoir exécutif. Par ailleurs, ses effectifs passeront très probablement de 190 à 450 personnes.
Tout le travail pratique de conception, de construction et de lancement d'appareils spatiaux sera pris en charge par la Corporation unifiée balistique et spatiale. Toutes les entreprises présentes dans l'industrie spatiale, à l'exception des celles qui travaillent uniquement pour la défense, seront intégrées dans ce groupe.
Comme l'a déclaré le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, la création de la corporation et l'adhésion de la société spatiale RKK Energia permettra de mener une politique technique unie. Cela évitera à l'industrie de créer en parallèle plusieurs systèmes identiques. D'après Rogozine, cette politique permettra d'occuper les entreprises non pas à 40%, comme aujourd'hui, mais de placer la barre bien plus haut.
Roskosmos sera très probablement présidé par le vice-ministre de la Défense, le général Oleg Ostapenko, qui supervise l'orientation scientifique dans son ministère. Et il a de l'expérience : Ostapenko a commandé les troupes spatiales russes et la défense aérienne et spatiale.
Enfin, il est plus que probable que le holding ORKK soit dirigé par un homme qui n'ait rien à voir avec les hautes technologies spatiales, mais qui est considéré comme l'un des meilleurs gestionnaires de crise en Russie : le président du conseil d'administration de GM-AvtoVAZ, Igor Komarov.
