Le chef du Pentagone a visité les unités militaires stationnées sur la ligne de démarcation coréenne. Les discussions officielles entre les ministres de la Défense américain et sud-coréen se tiendront mercredi, après quoi une déclaration commune sur la menace nord-coréenne devrait être adoptée, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Arrivé à bord d’un avion spécial avec des journalistes en Corée du Sud, le chef du Pentagone Chuck Hagel a commencé son séjour par la zone coréenne démilitarisée (DMZ). En visitant les quartiers des unités sud-coréennes sur la ligne de défense avancée et après avoir observé le territoire nord-coréen aux jumelles, le secrétaire à la Défense américain a souligné l'importance stratégique de la péninsule coréenne pour Washington.
L'entretien officiel entre Hagel et son homologue sud-coréen Kim Kwan-jin est prévu mercredi. Les présidents des Comités des chefs d’États-majors interarmées des deux pays ont pour leur part commencé leurs consultations. La presse sud-coréenne a immédiatement rapporté une nouvelle importante : selon elle, Washington a en principe reconnu la nécessité de revoir les délais de passation du commandement des forces interarmées des USA à la Corée du Sud.
Jusqu'à présent, conformément aux accords bilatéraux, en cas de guerre sur la péninsule coréenne les Américains commanderaient les troupes sud-coréennes et le contingent américain en Corée. Cependant il y a quelques années les Coréens ont commencé d’insister sur le passage du commandement à Séoul. Ce transfert était d’abord prévu pour fin 2012, puis avait été reporté à décembre 2015. Cette fois les Coréens reculent de nouveau en prétendant ne pas encore être prêts à endosser une telle responsabilité et demandent aux Américains de prendre le commandement en cas de conflit.
Si les communiqués de presse s'avéraient exacts, cela pourrait signifier que les Américains accéderont à la demande des Sud-coréens et continueront à commander les forces interarmées en cas de conflit sur la péninsule. Les déclarations des deux ministres de la Défense ont remis en question les conclusions des journalistes.
Le chef du Pentagone leur a fait remarquer que "les conditions permettant de régler définitivement cette question n'étaient pas encore réunies". Autant qu'on sache, les USA ne sont pas favorables à ce nouveau report des délais. Les représentants du ministère de la Défense
sud-coréen ont également souligné que cette question devait être convenue avec le parlement ainsi que d'autres structures - et ne pouvait pas être réglée uniquement selon la volonté des militaires.
Quoi qu'il en soit, la situation devrait s'éclaircir mercredi après l'entretien entre les deux ministres. Ils devraient adopter une déclaration commune centrée sur la réaction à la menace nucléaire nord-coréenne, ainsi que les mesures pour le renforcement de l'alliance militaire américano-sud-coréenne. Les parties devraient également signer un programme d'action, véritable plan de conduite détaillé pour les troupes américaines et sud-coréennes dans la neutralisation des arsenaux balistiques et nucléaires de la Corée du Nord.
