La Moldavie et la Transnistrie jouent des muscles

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La sortie de crise en Transnistrie sera discutée à Bruxelles le 3 octobre, écrit le lundi 30 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La sortie de crise en Transnistrie sera discutée à Bruxelles le 3 octobre, écrit le lundi 30 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le thème central des pourparlers sera les mouvements de population par le Dniestr, a annoncé Andreï Dechtchitsa, représentant spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Mais le député du Conseil suprême de Transnistrie Dmitri Soïne a ajouté que l'ordre du jour serait plus large car la Moldavie fait entrer des groupes mobiles de police des frontières dans la zone de sécurité contrôlée par les casques bleus russes, et Tiraspol y projette des soldats.

La Transnistrie veut évoquer les règles qui régissent les migrations moldaves lors de ces négociations à 5+2 (Moldavie et Transnistrie – parties, la Russie, l'Ukraine et l'OSCE – médiateurs, l'UE et les USA – observateurs), ainsi que l'installation et l'aménagement des points de contrôle migratoire moldaves à la frontière avec la Transnistrie. Seront enfin mises sur la table les perspectives de travail des groupes mobiles de police des frontières: Andreï Dechtchitsa a déclaré qu'il ne connaissait pas l’existence de ces groupes mais la délégation transnistrienne de la Commission de contrôle unifiée (CCU), qui contrôle la zone de sécurité sur le Dniestr, a demandé à Chisinau des explications concernant l'entrée unilatérale de groupes mobiles de police des frontières dans la zone de travail des casques bleus russes. Cela signifierait le début du remplacement de la mission de maintien de la paix militaire par la police – une perspective évoquée depuis longtemps dans la capitale moldave et soutenue par les dirigeants européens. Les représentants de Tiraspol demandent à Chisinau d'expliquer ce que l'apparition de ces groupes dans la zone de sécurité a à voir avec le processus de maintien de la paix.

"Le 21 août 2013, le gouvernement moldave a adopté un projet de décret, avant d’approuver le 4 septembre 2013 ce dispositif concernant les groupes mobiles de police des frontières de la Moldavie, prévoyant l'établissement institutionnel de formes de contrôle frontalier et migratoire entre la Moldavie et la Transnistrie. Ce texte modifie également les règles de circulation routière en prenant en compte la patrouille frontalière.  Ce document accorde au Département moldave de la police des frontières le pouvoir de participer à l'identification et à l'enquête sur les crimes transfrontaliers en élargissant sa zone de responsabilité à l'ensemble du territoire du pays. Il est évident que la création et le travail des groupes mobiles de police des frontières mentionnés concerne directement la zone de sécurité du conflit entre la Moldavie et la Transnistrie",  souligne la déclaration de la CCU. D'après la délégation transnistrienne, ces mesures visent à "aggraver sciemment la situation dans la zone de sécurité du conflit et à saper les mécanismes de coopération établis sur la ligne de contact, basés sur les accords et documents existants".

Les représentants transnistriens sont surpris d'apprendre que ce document a été adopté sans consultations préalables, alors que les formats d'interaction entre les parties sont nombreux.

Selon Dmitri Soïne, "cette situation ressemble à un état d'avant-guerre: la Moldavie entreprend des mesures de renforcement de la frontière avec la Transnistrie sans l'accord de Tiraspol, et les Transnistriens la renforcent de leur côté avec des garde-frontières et des soldats". Plus tôt, le président transnistrien Evgueni Chevtchouk avait menacé d'adopter des mesures symétriques en cas d'installation de postes migratoires sur le Dniestr et d’instaurer des amendes pour les Transnistriens qui ne posséderaient pas de passeport moldave. C'est précisément ce qui a poussé les organisateurs des négociations à inscrire cette question à l'ordre du jour des rencontres de Bruxelles.

"Cette question concerne les Russes (160 000) et les Ukrainiens (plus de 100 000) qui vivent en Transnistrie. Les postes de migration moldaves en cours d'installation sur la frontière avec la Transnistrie ont déjà provoqué un scandale – les Transnistriens ont conscience qu'on les pousse à prendre la citoyenneté moldave, sinon ils ne pourraient pas quitter le pays. Cette mesure concernera en fait principalement les Russes. Les mesures de Chisinau n'affecteraient pas les Ukrainiens si Kiev signait en novembre l'accord d'association avec l'UE à Vilnius", a déclaré Dmitri Soïne. Selon lui, la Moldavie renforce cette frontière en prévision du sommet du Partenariat oriental à Vilnius, où Chisinau a l'intention de parapher l'accord de libre échange avec l'UE.

 

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