L’Iran prépare une percée diplomatique à l'Onu

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La veille de son départ à l'Assemblée générale des Nations unies, le président iranien Hassan Rohani a encore souligné qu'il était prêt à dialoguer avec l'Occident, écrit mardi 24 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La veille de son départ à l'Assemblée générale des Nations unies, le président iranien Hassan Rohani a encore souligné qu'il était prêt à dialoguer avec l'Occident, écrit mardi 24 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le dirigeant iranien espère convenir à New York d’une reprise des négociations sur le programme nucléaire en Iran ce qui, selon ses calculs, permettrait d'assouplir les sanctions économiques qui pèsent sur le pays. Les experts remarquent que cet échange ne devrait pas satisfaire Washington, d'autant qu'Israël ne cesse de dénoncer les ruses de Téhéran. Cependant, la rencontre supposée entre Rohani et Obama, qui pourrait avoir lieu aujourd'hui, serait clairement un progrès dans les relations américano-iraniennes.

Avant son intervention à l'Assemblée générale, Rohani a déclaré que si les USA et d'autres pays européens reconnaissaient les droits des Iraniens, cela ouvrirait la voie à la paix, l'amitié, la logique, la coopération et le règlement conjoint des problèmes régionaux - voire mondiaux. D'après lui, le règlement du litige autour du programme nucléaire permettrait aux parties d'atteindre un autre niveau de coopération sur un large éventail de questions comme la guerre civile en Syrie. "Le peuple iranien est prêt au dialogue et aux négociations avec l'Occident si aucune condition préalable n’est fixée, si les négociations se déroulent sur un pied d'égalité et dans une atmosphère de respect mutuel", a-t-il déclaré.

Ces derniers temps Téhéran envoie constamment des signaux dans ce sens. Depuis son élection, Rohani n'a pas cessé de correspondre avec Obama et récemment le Washington Post a publié un article où il s'est prononcé pour une approche constructive dans les relations
américano-iraniennes. Quelques heures seulement séparent les discours de Rohani et d'Obama à l'Assemblée générale et les observateurs attendent avec impatience la première rencontre personnelle entre les dirigeants de ces deux pays – une première depuis 1979. Rohani a ajouté lundi qu'il s'apprêtait à montrer au monde le "véritable visage" des Iraniens, celui d’une nation pacifique qui avance vers le progrès sans vouloir nuire aux autres, s'oppose à la violence et à l'extrémisme. "L'Iran est un centre régional de stabilité, qui a toujours aspiré à la paix dans la région", a-t-il souligné. Pour Rohani le peuple iranien a souffert des armes de destruction massive et n'a donc jamais voulu en posséder. C'est pourquoi la pression politique et économique sur Téhéran est selon lui "injustifiée et inadmissible".

Israël tentera de saper les efforts diplomatiques de l'Iran. Le premier ministre Benjamin Netanyahou compte mettre en garde l'Onu sur le fait qu'un accord avec l'Iran serait un piège similaire à celui posé par la Corée du Nord il y a huit ans. "Comme la Corée du Nord, l'Iran parle d'intentions pacifiques ; il mentionne la non prolifération pour assouplir les sanctions et gagner du temps pour son programme nucléaire", a déclaré une source chargée de la préparation du discours du dirigeant israélien, qui sera prononcé le 1er octobre. Netanyahou compte se concentrer sur l'histoire des négociations avec la Corée du Nord et mettre l'accent sur l'étape du prétendu progrès diplomatique de 2005, quand Pyongyang avait accepté de renoncer à son programme nucléaire en échange de garanties économiques, énergétiques et militaires. En 2006 le pays effectuait son premier essai nucléaire.

Le premier ministre israélien présentera à Téhéran une liste de conditions à remplir avant de pouvoir passer un accord : cesser l'enrichissement d'uranium et évacuer du pays l'uranium déjà enrichi ; démonter le site nucléaire près de Qom ; démonter la nouvelle génération de centrifugeuses à Natanz ; cesser la construction du réacteur à eau lourde à Arak. En comparant l'Iran et la Corée du Nord Netanyahou espère détruire l'image progressiste de Rohani. Cependant, si les présidents américain et iranien se rencontraient en marge de la session de l'Assemblée générale de l'Onu, ce serait incontestablement le clou du spectacle et rien ne permettrait à Netanyahou d'atténuer l'effet de cet événement historique.


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