Immigrés en Russie: amnistie ou interdiction de travailler?

© RIA Novosti . Andrey SteninRossiïskaïa gazeta
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Il n'y aura pas d'amnistie pour "ceux qui errent dans les rues sans but précis ou enfreignent les lois", a déclaré le chef du Service fédéral russe des migrations (FMS) Konstantin Romodanovski, commentant l'idée d'une amnistie migratoire pour les clandestins, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Il n'y aura pas d'amnistie pour "ceux qui errent dans les rues sans but précis ou enfreignent les lois", a déclaré le chef du Service fédéral russe des migrations (FMS) Konstantin Romodanovski, commentant l'idée d'une amnistie migratoire pour les clandestins, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le délégué russe aux droits des entrepreneurs Boris Titov a écrit plus tôt sur son blog que la sortie de l'ombre des immigrés serait bénéfique pour le pays et a proposé de régulariser tous les clandestins. Il rappelle que l'amnistie est possible dans deux cas : la signature d'un contrat de travail entre l'employeur et le travailleur étranger, ainsi que l'instauration d'une caution qui pourrait être utilisée en dernier recours pour le renvoi de l'immigré.

Boris Titov est certain qu'en expulsant du pays tous les immigrés l'économie russe s'effondrerait – actuellement les étrangers occupent un emploi sur 15 et à terme le besoin de main d'œuvre ne fera qu'augmenter.

Irina Iarovaïa, chef du comité pour la sécurité et l'anticorruption à la Douma (chambre basse du parlement), a qualifié cette idée d'amnistie de "signal très dangereux". "Les employeurs qui respectaient la loi en engageant des étrangers se retrouveront dans une situation défavorable par rapport à ceux qui ont utilisé ou utiliseront une main d'œuvre clandestine", a-t-elle averti.

"Toute amnistie peut être saluée en tant qu'acte d'humanisme. Et l'amnistie pour les étrangers n'aurait rien de négatif si les travailleurs immigrés montraient de l'intérêt pour l'histoire nationale, la culture du droit, y compris le paiement des impôts, déclare le juriste Ivan Soloviev. Mais malheureusement, aujourd'hui, ils enfreignent souvent la loi."

Cette amnistie, selon Titov, s'appliquerait à un cercle très large de personnes.

Selon les informations officielles, 13 millions d'immigrés vivent aujourd'hui en Russie, dont 3 millions de clandestins. Les sources officieuses estiment le nombre de clandestins en Russie autour de 10 à 12 millions de personnes.

D'après un récent rapport de l'Onu, la Russie occupe la deuxième place dans le monde en termes de nombre d'immigrés résidant sur son territoire. "Dans ces conditions, il est inhumain à l'égard de sa propre population d'adopter une amnistie à part entière", conclu Ivan Soloviev.

L'expert pense que l'initiative de Boris Titov vise à aider les grands employeurs russes à continuer de profiter d'une main d'œuvre bon marché.

Les militants des droits de l'homme indépendants soutiennent l'idée de Titov. Ils soulignent entre autres que dans les pays comme les USA les clandestins sont également nombreux.

Très récemment les autorités américaines ont également suggéré une amnistie pour les individus qui ont vécu pendant 10 aux USA de manière illégale sans commettre de crimes.

"Dans ce cas il s'agit d'autres principes fondés, sur une politique temporisatrice", réfute Ivan Soloviev.

Par ailleurs, les autorités russes ont l'intention d'interdire le travail des immigrés illégaux sur les chantiers publics.

Dans les conditions de ralentissement de la croissance économique le recrutement de la main d'œuvre étrangère pour les commanditaires publics des chantiers pourrait être interdit, a déclaré hier aux journalistes la vice-première ministre Olga Golodets.

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