Russie: le prochain budget russe sous le signe de l'austérité

© RIA Novosti . Alexeï Koudenko / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Le budget fédéral 2014-2015 préalablement approuvé par le gouvernement a été présenté hier à Vladimir Poutine, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Le budget fédéral 2014-2015 préalablement approuvé par le gouvernement a été présenté hier à Vladimir Poutine, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

D'après les derniers calculs du ministère des Finances, les revenus du secteur secondaire dans les trois prochaines années diminueront de 1 700 milliards de roubles (près de 42 milliards d'euros) par rapport aux premiers plans budgétaires pour 2014-2015. En 2015 les revenus non pétroliers devraient toucher le fond pour atteindre 7 600 milliards de roubles (190 milliards d'euros) au lieu des 8 300 milliards (207 milliards d'euros) estimés par le gouvernement en juin. On s'attend également à une forte baisse du secteur secondaire en 2014 : ses revenus budgétaires diminueront de 611,9 milliards de roubles (soit près de 15 milliards d'euros) par rapport aux estimations de juillet.

Selon les pronostics du ministère des Finances, il ne faut pas s'attendre à un début de sortie de crise avant 2016. Paradoxalement, c'est à cette période que le gouvernement prévoit une forte diminution des investissements publics. Par ailleurs, les prévisions budgétaires divergent des estimations du ministère du Développement économique qui a revu à la baisse le pronostic macroéconomique au mois d'août. Selon les calculs de ce ministère, la baisse la plus importante des revenus des plus grandes entreprises est prévu pour 2016 – d'ici là, ils se réduiront de manière régulière par rapport aux anciennes prévisions. Le ministère des Finances indique également que la baisse des revenus non pétroliers ne sera pas aussi forte en 2016 qu'en 2014 et en 2015. Ainsi, ses prévisions pour 2016 ont été réduites à seulement 387,4 milliards de roubles (9,5 milliards d'euros), en comptant clairement sur l'effet de la crise de 2008 : en dépit des baisses de revenus, leur chiffre d'affaires avait augmenté et les recettes de TVA n’avaient pas diminué.

La régression du secteur secondaire affectera aussi le déficit budgétaire, qui sera de 0,1% en 2014 du PIB et de 0,5% en 2015. Et si en 2014, la modeste augmentation du déficit de 1,7 milliard d'euros s'explique par la mobilisation maximale des ressources pétrogazières, en 2015, le ministère des Finances prédit une augmentation de pratiquement 100% du déficit par rapport aux prévisions de juin, jusqu'à 22 milliards d'euros, soit 1,1% du PIB. Ces calculs se sont même avérés en-deçà des promesses du ministre des Finances Anton Silouanov, qui avait promis au sommet du G20 une réduction de 5% des dépenses budgétaires à l'exception des dépenses sociales, sans changer les principaux axes approuvés par le gouvernement en juillet.

Le Kremlin a évoqué hier une plus grande diminution des dépenses budgétaires au vu de la régression du secteur secondaire. Cette fois, le ministère des Finances suggère de multiplier par deux la réduction des dépenses. La réduction mentionnée de 5% tous les trois ans pourrait être en réalité de 10%. En effet, dans le texte du ministère, il est bien question d’une "diminution de 5%" mais les calculs sont clairement réalisés à partir d'une réduction de 10%. Simple calcul : en 2014, cette mesure permettrait de libérer près de 3,4 milliards d'euros. Compte tenu de l'ensemble des dépenses - 345 milliards d'euros – cette baisse est donc bien supérieure à 5%. Les réductions ne concerneront pas uniquement 16 lignes budgétaires dont les bourses étudiantes, les retraites des militaires, les salaires, les allocations de couverture sociale et le paiement des obligations internationales. Le ministère s'attend en trois ans à une économie de plus de 12 milliards d'euros et suggère de procéder à une autre réduction de 3% en 2016. Elle concernera les marchés publics, le programme de défense et d'autres dépenses dites non sociales. L'économie est estimée à 4,4 milliards d'euros – ce qui ne suffit pas encore pour équilibrer le budget.

Le ministère des Finances propose également de ne pas indexer les dépenses pour l'indemnisation des militaires en 2014.

Il est par ailleurs suggéré de respecter à part entière les décrets présidentiels et notamment l'alignement des salaires de certains fonctionnaires sur la moyenne du marché. En revanche, le texte propose d'économiser sur la stimulation des indemnités de "tous les retraités" : les dépenses à cet effet en 2015-2016 pourraient n’être que de 5,4 milliards d'euros.

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