Israël est prêt à attaquer l'Iran

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Le nouveau président iranien Hassan Rohani a dit être prêt à s'entendre sur son programme nucléaire avec les six médiateurs internationaux, écrit jeudi 8 août le quotidien Kommersant.

Le nouveau président iranien Hassan Rohani a dit être prêt à s'entendre sur son programme nucléaire avec les six médiateurs internationaux, écrit jeudi 8 août le quotidien Kommersant.

Néanmoins, Israël ne partage pas l'enthousiasme de l'Occident concernant les changements à Téhéran. Tel-Aviv est persuadé que la politique nucléaire de l'Iran restera inchangée avec le nouveau président. Dans ce sens, les experts estiment que la décision d'engager une opération militaire contre l'Iran pourrait être prise dans les prochains mois, car Téhéran s'approche rapidement de la "ligne rouge" fixée par Israël.

"L'Iran a suffisamment de volonté politique pour chercher une solution au conflit en sauvegardant les intérêts nationaux et les droits du peuple iranien", a déclaré Rohani lors de la première conférence de presse après son investiture concernant l'avenir des négociations avec les six médiateurs internationaux (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l'Allemagne). Selon lui, le dialogue reprendrait immédiatement après l'approbation de la nouvelle composition du gouvernement iranien, mais à condition de voir la "bonne foi des interlocuteurs".

De cette manière, Téhéran fait allusion à l'assouplissement des sanctions internationales, notamment celles qui ont été adoptées par le congrès américain à la veille de l'investiture de Rohani. Les Etats-Unis disent que la balle est dans le camp iranien et exigent de Téhéran de tenir ses engagements internationaux, en donnant avant tout l'accès de ses sites nucléaires aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Ainsi, la situation autour du programme nucléaire iranien continue à rappeler le tir à la corde, mais le changement de rhétorique avec l'arrivée de Rohani inspire un certain optimisme aux médiateurs. La haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton compte sur un règlement rapide du problème iranien, et Moscou perçoit dans la position de Téhéran un "véritable intérêt pour le progrès".

Cependant, Israël ne partage pas cet enthousiasme. D'autant que dans son discours d'investiture, Rohani a attaqué Israël en le qualifiant de " blessure infligée au corps du monde musulman".

"Le président Rohani a montré son véritable visage plus tôt qu'on ne s'y attendait", a déclaré à ce sujet le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Toutefois, il s'abstient pour l'instant d'employer une rhétorique belliqueuse en cédant à la pression des USA qui continuent à préférer la tactique des sanctions.

Selon les experts, les autorités israéliennes sont toujours face au même dilemme : agir seules contre l'Iran ou attendre des garanties de la part des USA. "Les chances du soutien américain, vu les manœuvres diplomatiques de Rohani, deviennent de plus en plus faibles, et la probabilité d'être condamné par la communauté internationale en cas d'opération unilatérale devient plus grande pour la même raison", a expliqué l'expert israélien de l'Iran David Menashri.

"Rohani est un homme souriant et intelligent, et il n'y aura pas de scandales comme à l'époque d'Ahmadinejad, estime Evgueni Satanovski, président de l'Institut du Proche-Orient. L'Occident pourra parler de succès diplomatiques, et l'Iran pourra continuer à fabriquer sa bombe nucléaire."

Selon une source du ministère israélien des Affaires étrangères, il existe actuellement dans l'establishment politique du pays un "solide consensus concernant la "ligne rouge" pour l'Iran, au-delà de laquelle Israël lancera une opération militaire quoi qu'il en soit". Selon les experts, l'Iran pourrait franchir cette "ligne rouge" d'ici quelques mois – pour cela il lui suffirait d'enrichir jusqu'à 20% 60 kg d'uranium.

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