Procès de Manning, les motivations de l'informateur de WikiLeaks

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Le tribunal militaire de la base militaire de Fort Meade (Maryland) a reconnu mardi l'ex-militaire Bradley Manning coupable d'espionnage et de vol de biens de l'Etat, écrit le mercredi 31 juillet le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le tribunal militaire de la base militaire de Fort Meade (Maryland) a reconnu mardi l'ex-militaire Bradley Manning coupable d'espionnage et de vol de biens de l'Etat, écrit le mercredi 31 juillet le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Manning a transmis à WikiLeaks près de 700 000 documents confidentiels, y compris sur les opérations américaines en Afghanistan et en Irak.

Le monde entier savait pertinemment que cet informateur de 25 ans serait condamné à une très lourde peine de prison. L'intrigue demeurait uniquement autour du chef d'inculpation "collusion avec l'ennemi", pour lequel il a été finalement disculpé.

Le major Ashden Fein a examiné le dossier et a conclu : "Manning n'est pas une jeune âme perdue ou un humaniste, c'est un anarchiste et un traître. En transmettant des informations confidentielles, il avait conscience que l'ennemi, y compris les organisations terroristes, pourrait mettre la main sur ces informations de haute importance via WikiLeaks.

Mais alors, qui est Bradley Manning – un héros de la jeunesse libérale américaine?

La biographie de cet ancien militaire et les souvenirs des personnes qui l'ont connu à diverses étapes de sa vie montrent qu'il ne s'inscrit pas du tout dans l'image traditionnelle du héros avec une réputation irréprochable et des idées nobles.

Quand il était enfant, son père informaticien voyageait souvent, sa mère avait des problèmes d'alcool, le laissant livré à lui-même. Après le divorce de ses parents, il a vécu tantôt avec son père, tantôt avec sa mère. Un jour, pendant une dispute, il menaça avec un couteau la deuxième femme de son père. Il n'arrivait pas à trouver de travail stable et bien rémunéré, et il connaissait périodiquement des problèmes d'argent.

Dans l'armée américaine, Manning ne se sentait pas non plus dans son assiette. Il ne cherchait pas à cacher son homosexualité ni sa relation avec Tyler Watkins, étudiant à l'université de Brandeis.

En octobre 2009, il part en mission à Bagdad, où il avait accès aux bases de données confidentielles. Dès novembre 2009, il transmet la première partie des documents à WikiLeaks. Dans son journal et ses lettres aux USA, Manning reconnaissait qu'il se sentait être une femme, qu'il portait parfois des robes, s'appelait Breanna et songeait à faire une opération pour changer de sexe. Sur son profil Facebook, il écrivait être "seul et déprimé".

Pas étonnant que les réalités de la guerre en Irak aient été un choc pour un Manning émotif et psychologiquement instable. On ne peut que s'interroger pour savoir comment avec son "palmarès", Manning a eu accès aux grandes bases de données confidentielles. De toute évidence, les Américains se sont mis en porte à faux en raison de leur aspiration au libéralisme, y compris concernant l'homosexualité.

La "collaboration" de Manning avec WikiLeaks a été la plus grande fuite d'informations confidentielles de ce genre. Elle s'est achevée en 2010, lorsque dans une correspondance avec un ami hacker – Adrian Lamo, Manning a avoué avoir transmis des informations à WikiLeaks.

Et Lamo l'a dénoncé au FBI. En mai 2010, Manning a été arrêté et traduit en justice.

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