Entrée à l'OMC : les entreprises russes n'ont senti aucun effet positif

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Alexandre Chokhine, président de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs, a rédigé avec ses collègues une étude au sujet de l'influence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le marché russe, écrit le quotidien RBC Daily du 15 juillet 2013.

Alexandre Chokhine, président de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs, a rédigé avec ses collègues une étude au sujet de l'influence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le marché russe, écrit le quotidien RBC Daily du 15 juillet 2013.

Près d'un an après l'adhésion de la Russie à l'OMC, la moitié des entreprises russes n'a senti aucun résultat notable et un quart des sociétés souligne les effets négatifs de cette démarche. Alexandre Chokhine a annoncé ces données lors du salon industriel international Innoprom-2013.   

La plupart des entreprises est au courant de la compensation gouvernementale suite aux conséquences négatives de l'adhésion à l'organisation - des subventions de crédits, des engrais etc. - mais pratiquement aucune n'y a recours. "Cela pose deux questions : soit ces compensations sont difficilement accessibles, soit ces mesures sont peu efficaces", analyse Alexandre Chokhine. Selon lui, la Russie ne possède toujours pas les outils nécessaires pour travailler avec ses concurrents dans le cadre de l'OMC, notamment pour régler les divergences qui se font jour. Ainsi, l'Union européenne a récemment demandé à l'OMC d'intervenir dans le litige commercial qui l'opposait à la Russie au sujet de la taxe sur le recyclage des voitures importées.   

Un certain nombre de mesures protectionnistes interdites par l'OMC étant déjà en vigueur en Russie, les instruments légitimes de protection restent toujours inactifs, souligne Alexandre Chokhine. Ces derniers concernent notamment la politique fiscale et les mécanismes d'accès aux ressources financières et aux commandes des pouvoirs fédéraux et locaux. Quant aux entreprises russes, elles n'ont toujours pas un accès équitable aux marchés européens, qui sont souvent fermés par des mesures protectionnistes. Si les parties arrivaient à signer un accord anti-protectionniste en décembre prochain, les sociétés russes seraient en mesure de s'introduire sur de nouveaux marchés.    

Les résultats finaux de l'étude seront publiés d'ici fin-juillet, a expliqué à RBC Daily un représentant de l'Union russes des industriels et des entrepreneurs. En ce qui concerne les répercussions négatives de l'adhésion à l'OMC pour certains secteurs industriels, Alexandre Chokhine les avait déjà pronostiquées il y a an. D'après lui, ces difficultés auraient pourtant dû stimuler l'amélioration de l'économie russe. Ce qui n'est pas le cas pour le moment.

L'adhésion de la Russie à l'OMC n'a pas encore influé sur le commerce extérieur de la Russie d'une manière significative. Selon la Chambre d'industrie et de commerce et le Centre de commerce international, les exportations et les importations russes ont augmenté respectivement de 5,7% et 8,2% au premier semestre 2012, alors qu'en 2013 ces indices se chiffrent à +3,9% et -2,6%. Les importations de l'étranger lointain pour la période de septembre 2012 à avril 2013 ont diminué en glissement annuel dans des secteurs tels que les équipements mécaniques (-1%), les véhicules terrestres (-3%), les fibres et les fils chimiques (-4% et -6% respectivement), le textile (-6%), les bateaux et le matériel flottant (-50%). Les spécialistes notent pourtant une croissance des importations dans les domaines des locomotives ferroviaires (94%), de la couture (18%), du coton et des appareils optiques (16%), de la pharmacie et du prêt-à-porter (13%), des polymères, du caoutchouc, des chaussures, du savon et des détergents (11%).

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