Les investisseurs boudent les BRICS

© RIA NovostiVedomosti
Vedomosti - Sputnik Afrique
S'abonner
Les économies de nombreux pays émergents ralentissent et doivent faire face aux problèmes non résolus quand leur croissance montait en flèche au début des années 2000, écrit le quotidien Vedomosti du 11 juillet 2013.

Les économies de nombreux pays émergents ralentissent et doivent faire face aux problèmes non résolus quand leur croissance montait en flèche au début des années 2000, écrit le quotidien Vedomosti du 11 juillet 2013.

Des protestations massives ont déjà touché deux pays du groupe BRICS qui réunit le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud: le premier est en pleine tourmente et la Russie a déjà connu des évènements comparables fin 2011-début 2012. La croissance du PIB chinois - qui entraînait une demande élevée en matières premières et profitait donc à leurs fournisseurs les plus importants comme la Russie et le Brésil - pourrait cette année être la moins élevée depuis 1990, notamment à cause d'une crise de liquidités. Enfin, la Réserve fédérale des Etats-Unis a annoncé en juin sa volonté d'arrêter le programme de stimulation financière, forçant les investisseurs du monde entier à vendre leurs titres de créance - surtout dans les pays émergents dont les marchés obligataires s'étaient jusqu'à présent alimentés avec de l'argent étranger peu cher. Si en 2005-2012 l'afflux de fonds sur les marchés des BRICS s'est chiffré selon EPFR Global à 52 milliards de dollars, dès début 2013 elles ont sorti 26,7% de cette somme, soit 13,9 milliards de dollars.

Selon Bloomberg, le deuxième trimestre s'est soldé par une chute simultanée des actions, des obligations et des devises des pays du groupe BRICS : l'indice MSCI BRIC a diminué de 12%, les monnaies des quatre Etats ont perdu 4,1% par rapport au dollar, alors que leurs obligations se sont dévaluées de 0,6%.

Les pays émergents ont connu une croissance sans précédent dans les années 2000, indique Ruchir Sharma, directeur pour les marchés émergents chez Morgan Stanley Investment Management. "Les économies des pays émergents se trouvent d'habitude à des étapes différentes du cycle économique mais en 2007 pratiquement toutes ont connu un boom (le PIB n'a diminué que dans 3 pays sur 150). Aujourd'hui un cycle normal s'est rétabli : les uns se trouvent à l'étape de crise et d'autres à celle des réformes, du boom ou du calme", écrit-il dans le Financial Times.

Selon lui, chaque décennie possède un sujet irrésistible pour les investisseurs: l'or a régné dans les années 1970, le Japon lui a succédé dans les années 1980, pour céder sa place aux entreprises technologiques dans les années 1990. Les BRIC ont quant à eux dominé les années 2000 mais ce dernier sujet est pratiquement épuisé.

Aujourd'hui les pays du BRIC avancent encore de manière synchronisée mais se dirigent de fait vers une direction inverse : les quatre économies du groupe subissent un ralentissement. Selon un récent rapport du FMI, la croissance de l'économie mondiale est plus lente que prévu, alors que les risques les plus importants concernent notamment les pays émergents, ce qui s'explique par l'insuffisance de l'infrastructure et d'autres limitations de production, les matières premières moins chères, une croissance des exportations peu élevée, des craintes en matière de stabilité financière et même un affaiblissement du soutien de la part des structures monétaires et de crédit.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала