L'Ukraine va aider ses citoyens en Transnistrie

© RIA Novosti . I. Zenin / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Le groupe de députés chargé des relations avec la Transnistrie à la Rada suprême (chambre basse du parlement ukrainien) a envoyé au premier ministre du pays Mykola Azarov et au ministre des Affaires étrangères Leonid Kojara une requête sur le respect des droits des Ukrainiens dans la région transnistrienne de Moldavie, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le groupe de députés chargé des relations avec la Transnistrie à la Rada suprême (chambre basse du parlement ukrainien) a envoyé au premier ministre du pays Mykola Azarov et au ministre des Affaires étrangères Leonid Kojara une requête sur le respect des droits des Ukrainiens dans la région transnistrienne de Moldavie, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Selon les parlementaires ukrainiens, cette démarche s'explique par l’initiative de Chisinau prévoyant de créer des postes de contrôle à la frontière transnistrienne et d'infliger une amende aux citoyens russes et ukrainiens qui y habitent sans passeport moldave. "Il s'agit d'une tentative de transformer la Transnistrie en réserve", affirme Dmitri Soïne, chef de l'Union des Transnistriens d'Ukraine.   

La Rada suprême prévoit d'organiser en septembre une séance spéciale consacrée à la Transnistrie pour "examiner les questions inquiétantes pour la population de la région", où habitent près de

150 000 citoyens ukrainiens. Contrairement à la législation moldave, la loi ukrainienne ne prévoit pas la citoyenneté double. C'est pourquoi les Ukrainiens transnistriens, qui ont choisi de vivre dans leur patrie historique - la Transnistrie a fait partie de l’Ukraine jusqu'à la proclamation de l'indépendance de la Moldavie en 1991 - sont de fait devenus sans papiers, voire même SDF car ils n'ont pas de permis de séjour dans la République moldave, exigé aujourd’hui par les autorités. 

Chisinau n'explique pas pourquoi les gens qui sont nés et ont toujours vécu sur le territoire moldave - la Transnistrie fait partie de jure de la Moldavie - sont obligés d'obtenir un permis de séjour comme les étrangers. Les autorités ne répondent pas non plus à la question suivante : est-ce que cette démarche ouvertement hostile des autorités moldaves ne contredit pas leur déclaration sur la consolidation de la confiance mutuelle des parties, position adoptée au cours des négociations sur le règlement du conflit transnistrien ? Cette volonté avait été soutenue par tous les participants des négociations à 5+2 (la Moldavie et la Transnistrie étant des parties contractantes, la Russie, l'Ukraine et l'OSCE les intermédiaires, l'UE et les Etats-Unis les observateurs).   

Selon le député du Conseil suprême de Transnistrie Dmitri Soïne, "la situation est effectivement à la limite de l’explosion". Qui plus est, elle fait souffrir les Transnistriens qui "ne sont pas coupables de la séparation de la Moldavie en deux Etats, bien qu’un deuxième n’en soit pas reconnu". "Suite aux mesures discriminatoires de Chisinau, Tiraspol a adopté une loi sur la frontière nationale de la Transnistrie pour se détacher un peu plus de la Moldavie", fait-il remarquer. "Compte tenu de la gravité du moment et du fait qu'un tiers de la population de la région soit ukrainienne et que tout le transit venant de l'est passe par l'Ukraine, nous sommes prêts à saluer n'importe quel groupe parlementaire de la Rada suprême qui s'occupera des problèmes de la population", explique Dmitri Soïne.  

Le programme de ce groupe parlementaire de la Rada suprême "prévoit de créer un consulat ukrainien en Transnistrie et des passages frontaliers supplémentaires, veut résoudre des questions dans les domaines de l'éducation, du déplacement des citoyens et du travail des transporteurs sur le territoire du pays voisin", annonce le service de presse du Conseil suprême. 

Dirk Schuebel, représentant spécial de l'UE en Moldavie, a salué la volonté de Chisinau de créer des postes de contrôle le long de la frontière transnistrienne. Selon lui, "il s'agit d'une composante importante de la lutte contre le terrorisme, qui garantit la sécurité générale et résout des questions de migration".

"Les explications des autorités locales et des fonctionnaires européens au sujet de ces postes de contrôle sur la frontière administrative avec la Transnistrie constituent tout simplement un embarras politique", commente le politologue Alexeï Tulbure, ex-représentant de la Moldavie à l'UE et l'ONU. D'après lui, "cela ressemble plutôt à une tentative de séparer la Transnistrie de la rive droite du Dniestr". "Dans le cas contraire ces postes auraient été créés le long de la frontière moldavo-ukrainienne et pas à intérieur du pays", écrit Alexeï Tulbure sur un réseau social. Le gouvernement moldave juge ce filtrage "tout à fait nécessaire" mais n'est pas du tout prêt à accepter des mesures similaires de la part de Tiraspol.

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