La Russie a réduit le territoire de la Géorgie

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L’armée russe a rogné une partie du territoire géorgien en Ossétie du Sud : le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe se réunira aujourd'hui à Strasbourg pour en discuter, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 30 mai 2013.

L’armée russe a rogné une partie du territoire géorgien en Ossétie du Sud : le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe se réunira aujourd'hui à Strasbourg pour en discuter, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 30 mai 2013.

Le ministère des Affaires étrangères géorgien a exprimé sa protestation à la Russie via l'ambassade de Suisse. Selon le communiqué de Tbilissi, le régime frontalier a été renforcé sur la parcelle daghestanaise de la frontière russo-géorgienne. Cependant au cours des pourparlers russo-géorgiens qui se tiendront à Prague début juin, la "question frontalière" ne sera pas évoquée – les parties soulèveront l'éventualité d’un assouplissement du régime de visas pour les citoyens géorgiens.

Zourab Abachidze, représentant spécial du premier ministre géorgien pour les relations avec la Russie, a déclaré que pendant l'entretien avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine la question du déplacement de la frontière ou encore de la mise en place d'une séparation en fil barbelé ne serait pas évoquée.

Il a précisé que Karassine serait mis au courant des événements en bonne et due forme, bien qu'on ne doute pas de ses compétences en la matière.

Le diplomate géorgien note que Tbilissi et Moscou ont convenu de discuter dans un format bilatéral des questions qui pourraient être réglées et permettraient d'améliorer les relations intergouvernementales. Parmi elles : l'assouplissement du régime de visas pour les citoyens géorgiens.

Selon Abachidze, les "questions graves" sont plutôt examinées lors des consultations multilatérales de Genève pour prévenir la tension dans le Caucase ou dans un autre format de pourparlers. Dans le cas présent, le déplacement de la frontière et la mise en place d'un fil barbelé dans les villages de Ditsi et de Dvani dans la zone du conflit sud-ossète, selon le vice-ministre géorgien des Affaires étrangères David Zalkaniani, sera évoquée à Strasbourg pendant la réunion du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe. Le secrétaire général du Conseil de l'Europe Torbern Yagland y présentera également le rapport semestriel sur les conflits en Géorgie.

La mission de surveillance de l'UE en Géorgie a constaté le déplacement de la "ligne d'occupation" (formulation géorgienne) de 100 mètres en moyenne sur le territoire géorgien et la mise en place d'une barrière. Le communiqué publié sur le site officiel de la mission évoque le caractère inadmissible de tels actes. "Cela pourrait contribuer au désespoir, à engendrer des protestation, et pourrait déstabiliser cette région sensible", estime Andjei Tishkevich, responsable de la mission. Le chef de la représentation de l'UE en Géorgie Philipp Dimitrov est du même avis. La Russie et l'Ossétie du Sud se refusent pour l'instant à tout commentaire concernant les actions des militaires.

Les députés géorgiens du Mouvement national uni (MNU) Guivi Targamadze et Guigui Tsereteli se sont rendus à Ditsi où le fil barbelé est passé "dans le vif" en laissant du côté de Tskhinvali toutes les dépendances utilisées par les paysans locaux. Cependant, personne ne les a accueillis les bras ouverts – les habitants ont exigé qu'ils quittent le village. Convaincus que les députés sont guidés par des notions conjoncturelles, les habitants de Ditsi accusent de tous les maux l'ancien gouvernement, à l'époque duquel avait éclaté la guerre de 2008.

Toutefois, cela n'a pas empêché le représentant du MNU Chota Malakhchia de critiquer le nouveau gouvernement. Selon lui, la négligence des patrouilles dans la zone contrôlée a permis aux "occupants russes d'étendre le territoire occupé". Le président du comité parlementaire pour la défense et la sécurité Irakli Sessiachvili a reconnu que Ditsi et Dvani étaient contrôlées par le ministère de l'Intérieur géorgien, tout en précisant que "la police géorgienne n'aurait jamais osé opposer résistance sans recevoir d'ordres" et que "le gouvernement du pays n'a pas l'intention de céder aux provocations".

Le ministre géorgien de la Réintégration Paata Zakareichvili rejoint ce point de vue. Selon lui, il est possible que les militaires russes cherchent à impliquer la Géorgie dans un litige frontalier, ce qui doit être évité à tout prix – ce genre de discussions déboucherait forcément sur des questions concernant la souveraineté des anciennes autonomies géorgiennes.

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