L'Europe nie l'échec de la monnaie unique

© RIA Novosti . Mikhail Koutouzov  / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Selon l'économiste Tim Dai, l'échec de l'euro est tout à fait impossible, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 30 avril 2013.

Selon l'économiste Tim Dai, l'échec de l'euro est tout à fait impossible, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta du 30 avril 2013.

Il y a déjà beaucoup trop d'histoire, beaucoup trop de fortes déclarations, beaucoup trop d'ambitions attachées à l'euro pour que ceux qui sont impliqués dans sa création reconnaissent leur erreur. Même tout se soldait par un échec cuisant, ils insisteraient en disant que ce n'est pas l'euro qui a fait défaut à l'Europe mais l’inverse.

Il serait utile de se pencher sur les raisons de la souffrance de l'Europe et les éventuelles solutions.

Commençons par l'Europe de la fin des années 1990. C'était un continent avec de nombreux problèmes mais aucune crise n'y était observée. Aucun signe n'indiquait qu'elle était sur le mauvais chemin. Puis l'euro est apparu.

Première conséquence : un élan d'euphorie. Soudainement les investisseurs ont cru que toutes les dettes européennes étaient équitablement fiables. Les taux d'intérêt ont chuté sur toute la périphérie européenne, provoquant un afflux de capital en Espagne, en Grèce, etc.

Ces flux ont alimenté d'énormes bulles dans le secteur immobilier et, dans l'ensemble, ont entraîné un boom dans les pays bénéficiaires.

A son tour, ce boom a conduit à une inflation déséquilibrée : les frais et les prix dans les pays périphériques ont augmenté largement plus qu'en Allemagne ou en France et leur économie a perdu en compétitivité. Cela ne posait pas problème tant que l'afflux de capital se poursuivait. Mais la crise menaçait, si le flux du capital cessait.

C'est exactement ce qui s'est produit. Résultat des courses : un déclin important dans les pays périphériques où la demande intérieure a chuté, alors que la demande extérieure était restée faible en raison de la perte de compétitivité.

Cela a mis en évidence un grave problème de la monnaie commune : un pays membre de la zone euro ne peut pas facilement corriger la situation en découvrant que ses frais sont trop importants. Dans le meilleur des cas, les économies périphériques risquaient une longue période de chômage élevé pendant une étape de lente "dévaluation intérieure".

La situation s'est significativement aggravée lorsque la baisse des revenus, couplée à la perspective d'une longue faiblesse économique, a entraîné l'apparition d'importants déficits budgétaires et de doutes sur la solvabilité. Les pays qui sont entrés dans la crise avec un excédent budgétaire et une faible dette n’ont pas été épargnés. L'Espagne en est un bon exemple.

Le marché des obligations a cédé à la panique alors que les puissances européennes exigeaient de faire des économies en échange d’une aide aux pays en difficulté.

L'économie, à son tour, a provoqué davantage de déclins à la périphérie. Comme la situation n'a pas été compensée par une hausse de dépenses dans les pays du centre, toute l'économie européenne a chuté. Avec pour conséquence, entre autres, une plus forte croissance de la dette par rapport au PIB.

Tout cela menaçait de provoquer un crash en Europe, accompagné d’une instabilité politique, d’une perte de confiance financière, d’une crise de la dette et d’une crise bancaire, ce qui aurait entraîné une nouvelle instabilité et un cercle vicieux de problèmes. Pour l'instant la Banque centrale européenne (BCE) arrive à contenir l'effondrement grâce à des interventions directes et indirectes pour aider les pays endettés. Cependant même si la panique financière a pu être empêchée, la situation macroéconomique continue de s'aggraver.

Que pouvait faire l'Europe pour empêcher une telle dégradation ? Depuis le début de la crise les critiques appelaient à faire trois choses. Premièrement, la BCE devait intervenir pour stabiliser le coût des emprunts. Deuxièmement, il fallait une expansion créancière et budgétaire dans les pays du centre afin de faciliter le processus de correction interne à l’UE. Enfin, il était nécessaire d'assouplir les exigences d’austérité à l'égard des pays périphériques pour minimiser les conséquences négatives pour la population. Les deux derniers points n’ont pas été entendus.

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