Le cours du pétrole redevient fatidique pour Moscou

© RIA NovostiVedomosti
Vedomosti - Sputnik Afrique
S'abonner
Le prix du baril de pétrole Urals (98,2 dollars mardi 16 avril) s'approche de près du tarif de référence sur lequel est basé le budget russe pour 2013 (97 dollars), écrit mercredi le quotidien Vedomosti.

Le prix du baril de pétrole Urals (98,2 dollars mardi 16 avril) s'approche de près du tarif de référence sur lequel est basé le budget russe pour 2013 (97 dollars), écrit mercredi le quotidien Vedomosti. Le baril de Brent se négocie également à 99,54 dollars. "Même avec le cours actuel, on manque déjà de financement pour les programmes publics", se plaint un collaborateur du gouvernement. Et si les prix se stabilisaient à 80-90 dollars, il faudrait renoncer à toute nouvelle dépense. La semaine dernière, le ministre du Développement économique Andreï Belooussov a averti que l'économie pourrait entrer en récession d'ici l'automne.

Lundi, lorsque le baril d’Urals est descendu sous la barre des 100 dollars, Vladimir Poutine a dénoncé une nouvelle fois le facteur extérieur: la crise prend des formes de plus en plus dangereuses pour l'économie mondiale, ce qui affecte inévitablement la Russie.

Et de poursuivre: "L'industrie d'extraction et le secteur minier commencent à se relever ce qui est, en principe, un bon signe en général et pour la Russie en particulier". Vladimir Poutine espère que le premier ministre Dmitri Medvedev "prendra soin de ces nouvelles pousses, notamment dans le secteur minier, afin que leurs résultats puissent se répandre sur toute l'économie".

Au contraire, beaucoup d’experts répètent depuis longtemps que la Russie doit abandonner son modèle basé sur le secteur minier. Pendant que Vladimir Poutine prononçait ce discours, les actions des compagnies minières s'effondraient sur les bourses mondiales : les investisseurs craignaient que l'économie ralentisse à nouveau, avant tout au sein de la principale locomotive des prix sur les matières premières depuis le début du siècle : la Chine. A l'heure actuelle la demande en matières premières augmente lentement tandis que l'offre a significativement augmenté : en période de prix élevés les compagnies ont énormément investi dans l'augmentation de la production. Depuis trois mois, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) revoit à la baisse les pronostics de consommation pétrolière mondiale en 2013 - la demande en Europe sera la plus basse depuis les années 1980. Pendant ce temps les Etats-Unis augmentent activement leur production d’hydrocarbures - grâce aux nouvelles technologies de travail sur les gisements de schiste et de plateau - et devrait atteindre la première place mondiale dans la seconde moitié de cette décennie. Etant donné la présence de nombreux autres revenus le pays ne réduira pas, comme les membres de l'OPEP, sa production pour maintenir des prix élevés. Et Poutine aura une nouvelle raison d'annoncer que les Américains ont fait du tort aux Russes.

Contrairement à la période soviétique tardive, l'économie a une bien plus grande réserve de solidité - elle est marchande. D'autant que les tarifs pétroliers ne chuteront pas considérablement et devraient stagner. Mais le secteur public et les dépenses publiques en Russie sont si importants que leur réduction affecterait sérieusement l'économie et la population, tandis que leur hausse ferait grimper l'inflation et serait inefficace. C'est pourquoi la poursuite de la dégradation est pratiquement assurée.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала