Courrier des lecteurs Simon, 2014-10-15 17:51

Stephan Bandera est avant tout un produit de la propagande. Jusqu'en 1941 sa "légion ukrainienne" rattachée à  la Wehrmacht (sans lien avec la division Waffen SS Wiking) a combattu avec l'Allemagne pour s'opposer à son attribution à  la Pologne. Cette attribution était intervenue lors du démantèlement de l'Empire autrichien en 1918. Pour s'opposer aussi à sa réattribution   l'Union soviétique, convenue dans le pacte Molotov-Ribbentrop (pacte germano-soviétique). C'est de cela que se souvient la Russie. Mais il faut savoir que dès 1942, la légion ukrainienne de la Wehrmacht a été dissoute. Elle a pris le nom d'"armée insurrectionnelle ukrainienne" et a combattu les Allemands, les Polonais et les Russes, qui se disputaient ce territoire. C'est que la région située à l'ouest de l'Ukraine était devenue un sorte de no-man's land après le Traité  de Versailles (et de Saint-Germain).
Bandera est moins un pro-nazi qu'un nationaliste. Il a été  interné  au camp allemand de Sachsenhausen.  Il est vrai, cependant, qu'il partageait avec les Polonais et les Allemands les sentiments antisémites et que certains membres de la Légion ukrainienne ont fait le choix malheureux de préférer se rallier aux Einsatzgruppen. Les Juifs étaient très présents dans le processus d'occupation par la Russie, dès la mise en application, très répressive, du pacte germano-russe en Ukraine, ce qui a faisait d'eux, dans l'imagerie populaire, les exécutants du régime de Moscou. L'Holodomor de 1933, qui a eu comme chef-exécutant Lazare Moisseévitch Kaganovitch a laissé des traces dans les mémoires. La référence à Bandera est donc une mauvaise idée de la part des indépendantistes. La référence à l'athman Simon Petlioura serait beaucoup plus correcte. Pourquoi cette erreur de la part des mouvements indépendantistes ukrainiens ? Mystère. Ce choix est bien sûr une provocation pour la Russie à cause de la publicité  pro-allemande faite par la Russie autour de Bandera. Faire l'éloge de Bandera ne peut qu'affaiblir la position des indépendantistes ukrainiens face au monde, comme toute référence au régime nazi, d'ailleurs. En réalité, en Europe et dans le Monde, tout le monde se moque bien de ce Bandera qui n'appartient qu'aux coulisses de l'histoire et dont l'action n'arrive qu'aux chevilles de l'athman Simon Petlioura. Une maladresse de plus de l'intelligentsia ukrainienne...