L'affaire de la vente du gaz de schiste US à l'Europe porte un éclairage nouveau sur les objectifs réels du projet de Traité de libre échange avec l'Europe. On sait que les USA veulent continuer à prétendre "diriger le monde" (W.Bush "USA rule the world"). A cet effet, ils estiment qu'il faut entraver l'Europe dans un développement qui leur fait clairement concurrence. A terme l'objectif est d'imposer le système normatif US. Les normes européennes ne s'appliqueront qu'à titre subsidiaire aux autres exportateurs vers l'Europe, qui ne peuvent pas bénéficier du même Traité.
Cela devrait normalement entraîner une atteinte sérieuse au système de production européen, au profit du "système de production" US fondé sur le dollar-hélicoptère et l'exploitation de la main-d'oeuvre asiatique. L'ennui est que les bénéfices à long terme de ces opérations menées tambour battant ne sont nullement garantis, voir hautement hasardeux. Les USA sont mentalement bloqués. Ils ne comprennent pas l'impérieuse urgence qu'il y a à partager leur pouvoir avec l'Europe, de la Californie au Kamtchatka (union occidentale), faute de quoi le risque pour eux est de se marginaliser et de marginaliser leurs alliés face à un monde désormais mené par les BRICS, Russie en tête.
Au lendemain de l'échec définitif de l'Union occidentale, qui était la seule alternative raisonnable. Pour leur développement, les BRICS ont besoin d'énergie à bon marché, à un prix INFERIEUR au coût de production du gaz de schiste. Il s'agit d'un changement de paradigme auquel se prépare d'ailleurs la Russie, en réponse à sa mise hors-jeu par l'Occident. Or, les USA se sont sérieusement fâchés avec pratiquement tous les détenteurs de gaz: Russie, Iran, Quatar, etc.
La facture qui sera adressée à l'Europe pour soutenir les coûts de production américains sera donc salée, tout en mettant l'Europe dans l'impasse. En effet, les principaux contrats et moyens de distribution des pays détenteurs de gaz vers d'autres destinations seront déjà bouclés lorsque l'Europe voudra se retourner vers ces fournisseurs-là, le jour venu où le coût de production du gaz de schiste cessera (inéluctablement) d'être compétitif.
Rappelons que le coût du gaz de schiste doit être augmenté a)de celui du transport par bateau. b) En outre, les bateaux gaziers, extrêmement dangereux, ont besoin de point de débarquement spécifiques. Il faut encore c) financer des lieux de stockage et d) les réseaux de distribution doivent être réaménagés en conséquence et f) la distribution réorganisée.
Les européens vont avoir de quoi s'occuper pendant des années pour parvenir à acheter un produit trop cher et sans avenir! Cela fait, ils devront tout recommencer lorsque la production de gaz de schiste s'interrompra. Merci Bruxelles! Mes amis, vendez les actions des sociétés qui investissent dans cette restructuration ou le duo US-EU se replie sur lui-même. Car vous risquez de ne pas revoir vos deniers avant longtemps...
