Courrier des lecteurs JRM, 2014-04-18 15:49

En 1918, le Président Wilson a donné instruction à Clémenceau de morceler les Empires russe, allemand et autrichien. Au Château de Saint Germain, Clémenceau signait les Traités des deux mains. L'une pour la France, l'autre pour les Etats qui lui donnaient procuration, sur instruction de Washington (déjà). C'est ainsi que sont nés la Pologne (au traité de Versailles avec le polonais d'Ukraine Paderewski), la Tchécoslovaquie et que les frontières roumaines et italiennes ont débordé sur la Hongrie. Depuis cette époque, la doctrine des USA a été: diviser pour régner. C'est d'ailleurs pour cela que l'Europe n'a pas résisté à Hitler et a vu la moitié  de son territoire passer sous l'autorité soviétique. Voir aujourd'hui l'Europe se reconstituer est évidemment épouvantable pour les USA, lesquels usent de toute leur énergie pour rendre cette union européenne inefficace alors qu'elle est à la tête de pays européens qui lui ont abandonné à leur souveraineté. C'est bien pour cela que les exécutants européens des ordres de Washington ne veulent surtout pas d'une Europe fédérale: les pouvoirs nationaux pourraient y trouver une place et une cohérence qui compromettrait la paralysie actuelle et consécutivement l'hégémonie des USA sur l'Europe. De ce chaos, l'Allemagne émergée seule, conformément à sa tradition. Or, son passé lui interdit pour l'instant de piloter trop visiblement le continent. Le tandem qu'elle formait avec la France est orphelin, la France ayant rejoint le peloton des pays du sud. En fin de compte, cette Europe a beaucoup de fonctionnaires, mais peu de responsables, aucune politique de défense et aucune stratégie dans ses relations non seulement avec la Russie mais avec le monde. Elle se rallie aux positions prises par les Etats-Unis, faute de pouvoir réunir un consensus européen sur ses positions propres.  Les prochaines élections devrait permettre à l'Europe de revenir sur un terrain un peu plus cohérant où les nations seraient plus actives dans la position politique du continent. On ne fait pas l'Europe en fixant le prix du lait. Une telle Europe pourrait alors adopter l'Ukraine et la Russie, ce qui porterait ses frontières de Gibraltar à Vladivostok en contact direct avec l'Amérique. C'était d'ailleurs la seule vision admise par le Général de Gaulle.