CCG: de nouvelles adhésions nuiraient à la cohésion (expert)

© RIA Novosti . Rafael DaminovConseil de coopération du Golfe
Conseil de coopération du Golfe - Sputnik Afrique
S'abonner
L’adhésion de la Jordanie et du Maroc au Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui réunit six monarchies dont Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis, Oman et l’Arabie saoudite, pourrait affaiblir l’organisation.

L’adhésion de la Jordanie et du Maroc au Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui réunit six monarchies dont Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis, Oman et l’Arabie saoudite, pourrait affaiblir l’organisation.

Mardi, une réunion des dirigeants du CCG s’est tenue à Riyad, la capitale saoudienne. A l’issue de la réunion, le secrétaire général de l’organisation Abdellatif Ziani a déclaré que le Maroc et la Jordanie pouvaient parfaitement adhérer au Conseil. La nouvelle de l’adhésion de ces deux pays au CCG a surpris les commentateurs politiques dans les pays arabes.

L’aspiration de la Jordanie et du Maroc à devenir membres du CCG est tout à fait naturelle. Premièrement, le Maroc et la Jordanie sont des monarchies liées avec les dynasties du CCG par des liens stratégiques de longue date.

Deuxièmement, le Conseil, créé il y a 30 ans, a traversé avec succès toutes les crises économiques et politiques, contrairement à d’autres organisations régionales. L’appartenance à l’organisation est devenue particulièrement attirante après le début des protestations populaires qui ont submergé le monde arabe.

Les événements qui ont commencé à la charnière des années 2010-2011 (les révoltes) ont montré que le Conseil était une organisation stable et puissante. Ses membres ont adopté une position unanime concernant les questions importantes, telles que l’aide au peuple frère du Bahreïn, le règlement de la situation au Yémen et en Libye et les décisions [du Conseil] sont mises en œuvre.

Cependant, l’adhésion de nouvelles monarchies, selon les prévisions de l’expert saoudien, ne pourrait qu’affaiblir l’organisation. A l’avenir les nouveaux membres apporteront des contradictions dans les questions nécessitant une approche unanime. De plus, on ignore le rôle de la Ligue des Etats arabes dans un proche avenir car le CCG prendra sa place de facto.

Nous voulons qu’à l’avenir la Jordanie devienne membre du CCG, cependant d’autres pays voudront également y adhérer. La Tunisie, l’Egypte, le Yémen et d’autres. Le CCG est devenu une organisation puissance pour une simple raison: la convergence des positions des pays membres au niveau économique et politique. Or si cette unité disparaissait et que de nouveaux membres de l’extérieur apparaissaient, cela conduirait à l’augmentation des divergences. On se demande quel sera alors le rôle de la Ligue des Etats arabes.

A l’heure actuelle, le CCG réunit six monarchies du Golfe: Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis, Oman et l’Arabie saoudite.

En mars, le contingent militaire du CCG, connu sous le nom du "Bouclier de la Péninsule", a été introduit à Bahreïn. Le monarque de l’Etat insulaire Hamad Ben Issa al-Khalifa a demandé à l’organisation de l’aide afin de réprimer les émeutes civiles. Les manifestants, majoritairement musulmans chiites, ont été dispersés.

Les émeutes populaires de masse qui ont commencé à la fin de l’année dernière ont englobé pratiquement tout le monde arabe et ont renversé les régimes en Tunisie et en Egypte. A l’heure actuelle, les troubles se poursuivent au Yémen et en Syrie. En Libye, les émeutes ont dégénéré en affrontements armés entre les rebelles et l’armée.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала