Les titres du 29 mars 2013

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Le commerce des armes sous le contrôle de l'Onu// Des missiles guidés par Gazprom// Bakou, Tbilissi et Ankara : une nouvelle alliance militaro-politique ?// La mafia russe accusée de la faillite des banques chypriotes

Nezavissimaïa gazeta

Le commerce des armes sous le contrôle de l'Onu

L'Assemblée générale des Nations unies devait adopter hier un traité réglementant le commerce international des armes. Le consensus a été rendu possible grâce à des concessions significatives faites aux plus grands exportateurs et importateurs d'armements. Au final, les pertes pour les exportations militaires russes seront insignifiantes, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Après sept ans de tentatives pour prendre le contrôle du marché des armes – qui représente un volume d’échanges de 70 milliards de dollars -, les Nations unies ont enfin atteint leur objectif. Dans une atmosphère d'optimisme modéré, on s'attendait hier à New York à l'adoption unanime du Traité sur le commerce des armes (TCA), qui en fixe pour la première fois les règles. Ce texte vise à protéger la population civile en interdisant la vente d'armes si celle-ci menace d’entraîner des violations des droits de l'homme, des crimes militaires, une aide au terrorisme ou au crime organisé.

On craignait que l'Iran, la Syrie et l'Inde ne soutiennent pas le traité. New Delhi et la Russie insistaient pour que le traité ne suspende pas les accords existants. "La Russie souhaitait que les contrats en vigueur prévalent sur toute conséquence humanitaire, a déclaré Steven Smith, représentant d'une ONG pour la lutte contre la violence armée. De mon point de vue, cela va à l'encontre de l'esprit qu'on cherche à imposer ici."

Le plus grand exportateur d’armes - les Etats-Unis - déclare vouloir soutenir le traité uniquement s'il ne contient aucune nouvelle exigence en termes de commerce des armes à feu dans le pays ou envers les exportateurs américains. Le lobby des armes et ses alliés au congrès craignent que le traité enfreigne le droit constitutionnel des Américains à porter une arme. La Maison blanche examine actuellement le document mais les spécialistes affirment qu'il correspond à la législation et à la pratique des USA. Toutefois, la National Rifle Association (NRA) a promis de bloquer la ratification du TCA au congrès.

Sergueï Denissentsev, expert au Centre d'analyse stratégique et technologique, estime que le progrès tant attendu a été rendu possible grâce à des concessions significatives faites aux plus grands exportateurs et importateurs d'armements. "Le principal facteur était le changement de position des Etats-Unis, a-t-il expliqué. Le TCA n'a pas été signé en juillet dernier car il était la cause de divergences fondamentales entre les démocrates et les républicains à la veille de l'élection. A l'époque, l'administration de Barack Obama avait décidé de suspendre le travail sur le traité pour s'assurer le soutien de l'électorat hésitant. Obama a été réélu et cette fois, il a les mains libres. Par conséquent, il peut parfaitement sacrifier quelques points de sa cote de popularité pour adopter le TCA."

Le traité devrait faire l’objet d’un consensus. "Il existe près de 20 grands exportateurs et près de 30 importateurs dans le monde. Les autres pays vendent ou achètent des armes occasionnellement et la signature de ce traité n'est pas primordiale à leurs yeux. Les principaux exportateurs et importateurs chercheront donc à empêcher le règlement non-consensuel de cette question du TCA", déclare Sergueï Denissentsev.

Selon l'expert, en cas d'adoption du traité, les pertes des exportateurs russes seraient insignifiantes. "La Russie a déjà perdu plusieurs marchés en raison des sanctions de l'Onu, par exemple en Iran. Ainsi, elle ne risque aujourd’hui de perdre qu’un nombre très réduit d'acheteurs à qui l’on reproche d'avoir des problèmes en termes de démocratie et des droits de l'homme, comme le Zimbabwe. Sachant qu'il ne peut y avoir aucune réclamation envers les principaux importateurs d'armements russes qui sont l'Inde, la Chine, l'Indonésie, le Vietnam, la Malaisie et l'Algérie", conclut-il.


Izvestia

Des missiles guidés par Gazprom

La marine russe a mis en service un nouveau système automatisé de contrôle des forces nucléaires stratégiques, écrit vendredi le quotidien Izvestia. Il permet de réorienter les missiles stratégiques Boulava en temps réel, même en vol, ainsi que de lancer un missile sans l'intervention de l'équipage du sous-marin.

Les satellites Yamal - gérés par la succursale Gazprom systèmes spatiaux - transmettront les coordonnées des objectifs et l'ordre de lancement.

"Le nom du système de contrôle automatisé est confidentiel. Il fonctionne actuellement uniquement sur le sous-marin nucléaire porteur d'engins (SNLE) Iouri Dolgorouki et avec les missiles Boulava. A terme, les autres sous-marins de classe Boreï seront connectés à ce système. On travaille également sur la compatibilité entre le nouveau système et les sous-marins 667 BDRM, dotés de missiles Sineva. Après cela, le système de contrôle sera global", a déclaré un officier de la marine.

A l'heure actuelle, les coordonnées des cibles pour les missiles stratégiques des SNLE sont entrées manuellement avant la sortie en mer du sous-marin. Pendant la navigation, il est extrêmement difficile de réorienter les missiles.

"Il faut remonter la profondeur périscopique, sortir les antennes et établir le contact. L'état-major doit débloquer à distance le système de lancement, après quoi le capitaine, l'assistant supérieur pour l'armement et un officier spécial du FSB doivent entrer des codes spécifiques dans le système de contrôle. Enfin seulement, l'unité de combat chargée des missiles inscrit les nouvelles coordonnées. Elles sont reçues par un algorithme à part", explique l'officier.

Le nouveau système est plus simple : le sous-marin remonte à la profondeur périscopique, sort l'antenne, puis tout se déroule automatiquement - il faut simplement maintenir le cap et la profondeur.

Un officier des transmissions note que le positionnement des satellites Yamal sur l'orbite géostationnaire permettait d'assurer une liaison satellite stable dans les latitudes nord des régions où il est prévu de lancer des missiles stratégiques. Il ne s'agit que d'une solution provisoire, pendant que la base satellite du dispositif militaire n'est pas prête.

La société Gazprom systèmes spatiaux a expliqué que plusieurs opérateurs satellites étaient responsable des communications militaires – Rostelecom et Voentelecom.

Les essais du nouveau système ont commencé en 2009 mais en raison de l’incompatibilité des équipements, on ne parvenait pas à établir un canal de transmission ininterrompu entre l'état-major et le SNLE. C'est l'une des raisons de l'atermoiement autour de la mise en service des missiles Boulava sur les sous-marins de classe Boreï.

"Le sous-marin part en mer pour lancer Boulava. Il est prévu qu’il reçoive son ordre de mission et les coordonnées via le nouveau système automatisé de contrôle. Mais le canal ne fonctionne pas, le signal s'interrompt, le sous-marin et le système de lancement ne reçoivent pas les informations. Par conséquent, il faut rentrer au port", témoigne un officier de marine.

Selon lui, la situation a changé après le lancement du satellite Yamal-402 en décembre 2012. Après cela, les canaux de communications sont devenus stables et assuraient la vitesse nécessaire de transmission du signal.

Le satellite Yamal-402 a été fabriqué par la société française Thales.

Par ailleurs, Ivan Moïsseev, directeur de l'Institut de politique spatiale, a expliqué que l'utilisation des satellites de communication civils à des fins militaires était une pratique mondiale courante.

"Les Etats-Unis le font également. Si les militaires peuvent obtenir le résultat voulu grâce aux appareils spatiaux civils, alors ils doivent le faire", a expliqué Ivan Moïssev.

Le premier satellite de la gamme Yamal a été lancé en 1999. Sur les sept commandés, cinq ont été lancés. Toutefois, à l'heure actuelle, seulement trois fonctionnent - un satellite a été retiré du service et l'autre a cessé de fonctionner après un accident.

Les SNLE sont une arme de dissuasion. Grâce à leur furtivité et leur haute mobilité, ils assurent une destruction garantie de l'ennemi même après une attaque nucléaire contre la Russie.

Les forces nucléaires ont pour principale cible les grands sites militaires et industriels, les dispositifs armés, les bases militaires et les sites stratégiques.

Kommersant

Bakou, Tbilissi et Ankara : une nouvelle alliance militaro-politique ?

Les ministres des Affaires étrangères de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan et de la Turquie se sont réunis hier à Batoumi, écrit vendredi le quotidien Kommersant. Les pays signataires de la déclaration de Trabzon ont convenu d'approfondir leur coopération trilatérale : elle se traduira avant tout par une ligne ferroviaire Bakou-Tbilissi-Kars, reliant les trois pays en contournant le réseau ferroviaire de l'ex-URSS. Selon les experts géorgiens, la formation d'une alliance militaro-politique trilatérale pourrait être la prochaine étape de l'intégration.

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays - Maïa Panjikidze, Elmar Mamediarov et Ahmet Davutoglu - ont convenu de communiquer régulièrement dans ce format en juin dernier lors de la signature de la déclaration de Trabzon, prévoyant une coopération plus étroite entre les trois pays. Maïa Panjikidze a énuméré hier les domaines où il est prévu prochainement d'intensifier la coopération et de signer une série d'accords : les transports, l'énergie, le tourisme et la culture. "Hormis tout cela, il existe de nombreux autres secteurs intéressants et importants", remarque la ministre géorgienne.

Les ministres ont évoqué l’accélération de la construction de la ligne ferroviaire

Bakou-Tbilissi-Kars, reliant les trois pays en contournant le réseau ferroviaire de l'ex-URSS.

Les ministres ont confirmé leur volonté de terminer la construction cette année.

Les experts géorgiens estiment que l'aspiration de Tbilissi à accélérer la réalisation de ce projet s'explique par l’indifférence de Moscou à l'idée de rétablir les communications ferroviaires entre la Russie et la Géorgie via l'Abkhazie. L'initiateur du débat sur la question, Paata Zakareichvili, ministre pour la réintégration, a déclaré que l'absence d'une réaction positive de Moscou l'avait déçu. Dans l'impossibilité de s'entendre sur la question, Tbilissi aurait décidé de s'orienter vers un projet alternatif avec la participation de l'Azerbaïdjan et de la Turquie.

A l'issue de la réunion de Batoumi, les ministres ont adopté un plan d'action pour 2013-2015. Bien qu'il ne mentionne pas la coopération dans le secteur de la défense et de la sécurité, les experts pensent que cela ne devrait pas tarder. Le recteur de l'Académie diplomatique géorgienne Iossif Tsintsadze a déclaré qu'un bloc militaro-politique Azerbaïdjan-Géorgie-Turquie pourrait apparaître dans le Sud-Caucase.


Rossiïskaïa gazeta

La mafia russe accusée de la faillite des banques chypriotes

Les mesures bolchevistes prises à Chypre pour remédier à la crise remettent en question la qualité de la politique européenne et ses priorités, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta. Pourquoi l'Union européenne n'a-t-elle pas voulu empêcher la crise chypriote et n'a fait que l'aggraver en proposant un remède sans précédent, qui a effrayé les épargnants du monde entier ? Pour éviter ce genre de questions on se sert de la "version mafieuse" : la crise serait survenue en raison de l'affluence d'argent douteux russe sur l’île.

Les Américains et les Européens pourront découvrir aujourd'hui dans la presse que l'Europe vient de sauver Chypre de l'argent sale russe, accumulé dans les banques de l'île.

Ces publications sur la mafia russe passent sous silence les causes initiales de la crise bancaire. Et on comprend bien pourquoi. Après tout, il est impossible d'expliquer comment un afflux d'argent dans les banques est tout à coup devenu la raison de leur faillite. La provenance douteuse de l'argent russe à Chypre ne pouvait pas causer leur perte - car cela ne concerne que les relations fiscales entre leurs détenteurs et les autorités russes. On peut traiter l'argent russe déposé à Chypre de "sale", "mafieux", "douteux" ou "public". Mais cela n'explique pas l'origine de la crise chypriote.

La faillite actuelle est due directement au programme de sauvetage des obligations grecques, convenu avec les autorités de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) l'an dernier. En mars 2012, les plus grandes banques de Chypre ont accepté de participer au programme de restructuration des obligations grecques pour 4,7 milliards d'euros. Après la perte de plusieurs milliards d'euros, la faillite des banques était pratiquement inévitable. Et si les autorités européennes voulaient éviter d'aggraver la crise, elles auraient pu le faire il y a un an et à un prix bien moindre. Sur fond d'aide générale au profit de la Grèce pour plus de 130 milliards d'euros, la somme nécessaire pour le soutien de Chypre paraît dérisoire. Ainsi, on peut difficilement soupçonner les autorités européennes d'avoir voulu ou cherché à aider Chypre.

Les banquiers russes pensent que cette nouvelle taxe bancaire, confiscatoire sur les épargnes, n’a pas été mise en place à Chypre pour des raisons économiques mais géopolitiques. "Il est tout à fait plausible que les autorités européennes détournent l'attention sur la Russie pour éviter de se faire accuser d'avoir provoqué la crise. De plus, il est étonnant d'entendre parler de la culpabilité de la Russie sachant qu'il y a beaucoup de comptes britanniques à Chypre", a déclaré Ivan Kibardine de la banque Intercommerz.

"La responsabilité de la crise chypriote devrait être équitablement répartie entre les pays qui ont sciemment créé la zone euro avec des défauts de construction, provoquant des phénomènes de crise. Si les responsables des banques chypriotes n'avaient pas concentré presque 40% des obligations de la Grèce en respectant le principe de diversité, alors les actionnaires des banques n'auraient pas à se mordre les coudes aujourd'hui - et les épargnants ne s'arracheraient pas les cheveux", déclare Mikhaïl Koroliouk de la société Solid.

Toutefois, ces arguments n'empêchent pas que l'économie chypriote a été "gâtée" par l'argent russe. Cependant, ce n'est pas l'argent en soi qui est responsable mais les actions déraisonnables des autorités chypriotes. Chypre était une "île de banquiers", où le secteur financier s’est développé au détriment d'autres secteurs économiques.

Les compagnies russes de Chypre sont devenues la cible de l'Union européenne, déclare à Reuters Antis Natanael, directeur de l'Association de coopération Chypre-Russie. Il souligne que les déclarations de la presse, notamment en Allemagne, disant que Chypre servait de base pour le blanchiment d'argent russe étaient fausses.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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