Les titres du 26 mars 2013

© RIA Novosti . Ruslan Krivobok  / Accéder à la base multimédiaLes titres du 26 mars 2013
Les titres du 26 mars 2013 - Sputnik Afrique
S'abonner
Russie: bientôt un sous-marin doté d’un champ de vision de 600 km// Chypre troque son argent russe contre un crédit européen// L'économie russe chassée de Chypre// Syrie: vers une "balkanisation"?

Izvestia

Russie: bientôt un sous-marin doté d’un champ de vision de 600 km

L'état-major de la marine russe a décidé de concevoir un sous-marin capable de détecter en régime passif les navires, les sous-marins ainsi que les objets volant à basse altitude dans un rayon de 600 kilomètres. D'après une source de la marine, un tel dispositif est nécessaire pour contrôler l'espace maritime et aérien de l'Atlantique et du Pacifique, écrit mardi le quotidien Izvestia. "Le sous-marin doit être capable de détecter des objets jusqu'à 600 km et d'identifier le type de l'appareil, sa vitesse et sa direction dans un rayon de 100 km", explique la source du journal.

Selon cette dernière, l'analogue sous-marin du système de détection et de commandement aéroporté (SDCA) porte officiellement le nom de "sous-marin pour la surveillance hydroacoustique et la couverture de l'environnement sous-marin". Contrairement au système aéroporté, il fonctionne en régime passif, c’est-à-dire qu’il observe les signaux sous-marins sans émettre de signaux actifs et reste ainsi invisible pour l'ennemi.

D'après la source du journal, plusieurs instituts de recherche de la marine travaillent actuellement sur les nouveaux plans du sous-marin. Cette phase devrait être achevée d'ici fin 2013 et encore quelques années seront nécessaires pour développer puis faire approuver les projets et la construction du sous-marin. Pour l'instant, la marine prévoit de mettre en service un seul bâtiment de ce type.

"Le clou du projet est son sonar de haute sensibilité capable de détecter des engins à très longue distance. Ses observations ne doivent être influencées ni par les changements de température de l'eau ni par la direction des courants, ni les sons biologiques et sismiques ni même le bruit du sous-marin. Sachant que la précision du signal reçu doit permettre d'identifier la cible à coup sûr", explique le représentant de la marine.

Il a ajouté qu'on discutait actuellement la nécessité d'équiper d'un tel sonar un sous-marin déjà existant, ou construire un nouveau sous-marin spécialement pour celui-ci, car un sous-main de combat aurait besoin de modifications considérables de sa structure. Le sous-marin de reconnaissance doit également être muni d'antennes latérales conformes ainsi que d'une antenne rétractable située dans sa queue et pouvant être sortie en mouvement.

L'une des entreprises qui participera à sa construction a déclaré que l’expérience accumulée lors de fabrication des sous-marins existants serait utilisée pour sa conception.

"Le tout nouveau sous-marin Severodvinsk, du projet Iassen, est équipé du sonar Irtych-Amfora fabriqué par Okeanpribor, qui n'a rien à envier à ses concurrents. C'est le meilleur système qui existe en Russie à l'heure actuelle. On y empruntera quelques éléments mais dans l'ensemble il s'agira d'un tout nouveau concept", a déclaré le représentant de la compagnie.

L'expert militaire indépendant Maxim Tokarev a expliqué que la conception d'un sous-marin de reconnaissance impliquait que les tâches de la marine soient revues ces prochaines années.

"Un sous-marin de surveillance hydroacoustique est utile pour suivre les groupes aéronavals et les sous-marins stratégiques américains aux quatre coins du monde. Mais dans la doctrine navale actuelle, approuvée jusqu'en 2020, la principale mission globale de la marine russe - hormis la protection de ses eaux territoriales et ses forces nucléaires stratégiques - est la présence permanente en Méditerranée et périodique dans l'océan Indien. Or il n'existe aucune cible dans ces régions pour de tels sous-marins", a déclaré Tokarev.

Il souligne toutefois que même si ce sous-marin n'avait pas de signification pratique, les recherches réalisées seraient utilisées pour la conception de sous-marins de cinquième génération.

Le sous-marin "sonar" devrait être construit par le chantier Sevmach et s'il était décidé de rééquiper un sous-marin déjà existant, les travaux seraient transmis au chantier Zvezdotchka.

RBC Daily

Chypre troque son argent russe contre un crédit européen

Chypre et la troïka des créanciers internationaux (UE, BCE, FMI) se sont entendus sur les conditions de l'aide financière à verser à l’île en crise, écrit mardi le quotidien RBC Daily. Le pays sera sauvé au détriment de l'argent des épargnants aisés. Chypre devra dire adieu à son statut de paradis fiscal et les capitaux russes fuiront vers des destinations plus prévisibles comme la Lettonie, prédisent les analystes.

Les autorités chypriotes ont accepté de mener une grande réforme du secteur bancaire, en particulier de liquider la deuxième plus grande banque du pays, la Banque populaire de Chypre (Laiki). Les comptes inférieurs à 100 000 euros - concernés par la réglementation européenne sur l'assurance des dépôts - seront transférés à la Bank of Cyprus. Les épargnes non assurées supérieures à 100 000 euros (4,2 milliards d'euros au total) et les fonds des détenteurs d'obligations de la banque seront gelés pendant la période de restructuration. Selon diverses estimations, les autorités pourront déduire entre 60 et 100% des actifs des clients fortunés de la banque. La Banque centrale du pays a déjà nommé un responsable pour la liquidation de Laiki.

La Bank of Cyprus connaîtra également une restructuration douloureuse. Selon le porte-parole du gouvernement Christos Stylianides, les épargnes supérieures à 100 000 euros seront gelées et plus tard, jusqu'à 30% de la valeur de ces dépôts pourraient être ponctionnés. De plus, la Bank of Cyprus prendra pour 9 milliards d'euros d’obligations de Laiki auprès des banques centrales de l'UE.

La réforme correspond presque entièrement au projet initial proposé par Berlin, à l'exception de deux points. Premièrement, les clients dont les comptes ne dépassent pas 100 000 euros ne seront pas concernés. "Ces dépôts resteront intacts, ce qui permettra de conserver la confiance dans le système d'assurance", déclare Jörg Krämer, analyste de Commerzbank.

Deuxièmement, Nicosie a réussi à sauver la Bank of Cyprus, que la troïka proposait de supprimer comme Laiki.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble est satisfait. Selon lui, le point clé concerne la fermeture et la restructuration des banques insolvables, chose sur laquelle insistait l'Allemagne dès le départ.

Dans l'ensemble, les mesures approuvées devraient permettre à Chypre de réunir plusieurs milliards d'euros afin de recevoir les 10 milliards supplémentaires de l'UE. Auparavant, la troïka voulait que Nicosie trouve lui-même 5,8 milliards d'euros mais par la suite, il a été décidé de renoncer à ce chiffre.

La Russie, qui avait refusé précédemment son aide financière à Nicosie, a décidé de soutenir la république. Le président Vladimir Poutine a chargé lundi le gouvernement et le ministère des Finances de se pencher sur la restructuration du crédit de 2,5 milliards d'euros délivré antérieurement. Selon le ministre des Finances Anton Silouanov, la prolongation du prêt de 5 ans et l'abaissement du taux d'intérêt de 4,5 à 2,5% reviendraient à une déduction de 10% de la dette pour cet emprunt.

L'aide financière de l'UE coûtera cher à l'économie chypriote, prédisent les experts. "Dès la levée des restrictions sur les transactions bancaires, Chypre perdra jusqu'à 40% des épargnes. Ce qui correspond à l'objectif de l'aide financière – réduire la taille du secteur bancaire local jusqu'à l'indice européen moyen. Actuellement le secteur bancaire dépasse 7 à 8 fois l'économie chypriote, tandis qu'en Allemagne ce rapport et de 4 contre 1", a déclaré l'analyste de Capital Economics Jennifer McKeown. Le total des épargnes dans les banques chypriotes s'élève aujourd'hui à 68 milliards d'euros, dont 38 milliards sont répartis sur des comptes supérieurs à 100 000 euros.

De plus, Chypre perdra sans doute son statut d'offshore.

"Chypre a fait preuve d'incapacité à maîtriser la situation. On ne fera plus confiance au pays à moyen et long terme", pense le président de la banque UniCredit Mikhaïl Alexeev. "Les épargnants essaieront de transférer leur argent vers d'autres établissements et actifs, confirme une source d'une banque publique russe. Par ailleurs, Chypre conservera son statut de juridiction offshore avec une imposition privilégiée. La taxe chypriote est la plus basse d’Europe – 10-12%."

Rossiïskaïa gazeta

L'économie russe chassée de Chypre

Les ministres des finances de la zone euro se sont finalement entendus le 25 mars sur le sauvetage de Chypre, qui se trouve sous la menace d’un défaut de paiement. Cet accord signe aussi la fin du plus grand paradis fiscal d'Europe, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Chypre n'imposera pas un impôt confiscatoire sur les épargnes inférieures à 100 000 euros. En revanche, les riches devraient sentir cette décision passer. Les éventuelles pertes russes à Chypre sont estimées à 2-2,5 milliards d'euros. En effet, les comptes privés seront les premiers touchés et parmi eux, beaucoup sont détenus par des Russes – résidant à Chypre ou non – à la Bank of Cyprus. Il ne s’agit pas des gros portefeuilles russes figurant dans le classement de Forbes et gardant leurs milliards à Chypre, comme certains le pensent. Notamment parce que ces derniers préfèrent ne pas placer leur argent sur des comptes bancaires mais l'investissent plutôt dans des projets prometteurs, loin de l’île d'Aphrodite. Pour faire de l'argent…

A vrai dire c'est à Chypre, dans la ville de Limassol, qu'a été enregistrée la compagnie Montebella Holdings, via laquelle la société Interros du milliardaire Vladimir Potanine possède les actions du Norilsk Nickel. On y retrouve également la compagnie Gallagher Holdings Ltd, via laquelle Alicher Ousmanov possède 50% de Metalloinvest, l'un des plus grands producteurs russes d'acier. A proximité – le bureau de Globaltrans Investment PLC, propriétaire de la plus grande société de transport en Russie, Globaltrans. Dans le voisinage – des compagnies par lesquelles l'oligarque Viktor Rachnikov possède l'usine métallurgique de Magnitogorsk. A Nicosie se trouve la compagnie Fletcher Group Holdings, via laquelle un autre oligarque, Vladimir Lissine, possède 85% des actions de l'usine métallurgique de Novolipetsk.

Pour l'instant la crise chypriote n'affecte pas ce secteur mais elle porte atteinte à ce paradis fiscal où repose l’argent de Russie, mais également d'Europe, d'Amérique et d'Afrique.

Ces fonds se multipliaient et permettaient à leurs propriétaires d’investir dans des projets financiers, promettant de rapporter encore plus d'argent. En fait, on fabriquait de l'argent à partir de nulle part et ces bulles créaient l'illusion d’une prospérité infinie, basée sur l’aspiration du travail des autres.

Mais les bulles éclatent, parfois. Par exemple, les banques chypriotes ont acheté un grand nombre d'obligations grecques et la Grèce a annoncé un défaut de paiement: elles ont perdu près de 4 à 5 milliards d'euros. L'explosion d'un dépôt de munitions en 2011 à la base navale Evangelos Florakis, qui a détruit la centrale de Vasilikos fournissant de l'électricité à la moitié de l'île, a ajouté 2 milliards d'euros de pertes, soit près de 12% du PIB national. Après quoi il s'est avéré que l'île vivait au-dessus de ses moyens.

Il existe aujourd'hui plusieurs pays européens au seuil du défaut de paiement. En juillet dernier seulement, la zone euro a accordé à l'Espagne 100 milliards d'euros pour le soutien des banques locales en difficulté après la délivrance effrénée de prêts immobiliers. Un an plus tôt, le programme d'aide grecque était mis en œuvre pour un montant total de 240 milliards d'euros. Cela a entraîné des troubles en UE car la population des pays prospères, avant tout d'Allemagne, refuse désormais d’entretenir les peuples qui font constamment la sieste.

Dans ces conditions, les accusations de laver l'argent sale russe - adressées depuis longtemps à Chypre - ont été très opportunes. Les banques chypriotes maintenaient également les taux d'intérêts les plus attrayants d'Europe pour attirer l'argent mais elles ne pouvaient l’utiliser de façon rentable.

Et voici qu'aujourd'hui, l'île subit un châtiment exemplaire en public, avec la confiscation d'une partie des épargnes qui lui avaient été confiées. L'objectif ne consiste pas seulement à punir mais également à réduire le secteur bancaire de Chypre, qui pompe des sommes très élevées à d'autres pays d'Europe. Autrement dit, on cherche sciemment à faire en sorte que les épargnants quittent volontairement ce pays avec un système bancaire en surchauffe.

Kommersant

Syrie: vers une "balkanisation"?

L'amiral James Stavridis s’est exprimé après l'élection du chef du gouvernement syrien d'opposition et l'utilisation de l'arme chimique par l'un des camps en conflit, écrit mardi le quotidien Kommersant.

"J'ai entendu une étrange explosion qui ne ressemblait pas aux autres puis j'ai vu de la fumée colorée. Dieu merci, cela s'est produit dans la zone contrôlée par Assad. Nous n'avons pas été touchés", ces propos d'un combattant de l'Armée syrienne libre (ASL) ont été cités la semaine dernière par toutes les agences de presse du monde après l’explosion d’un missile chimique dans une banlieue d'Alep.

Ce combattant a toutefois déclaré que ni son unité ni les unités de l'ASL situées à proximité n'étaient impliquées dans l'utilisation de cette arme. Pour les Syriens qui soutiennent Assad, tout est clair. "L'ASL a lancé un missile chimique contre nous", déclare une victime à Reuters, ce que soupçonne aussi le ministère russe des Affaires étrangères (MAE). Mais la majorité des experts occidentaux estime que l'explosion a été organisée par les troupes gouvernementales et que seul le hasard a entraîné cette explosion sur le territoire contrôlé par le régime. Auparavant le président américain Barack Obama avait déclaré que l'utilisation de l'arme chimique par le régime d'Assad déclencherait l'intervention des forces militaires des USA et de l'Otan.

Par ailleurs, Ghassan Hitto a été nommé premier ministre du gouvernement de transition. Etant donné que des dizaines de pays reconnaissent l'opposition syrienne comme représentante légitime du peuple, les USA et l'Otan ont également la possibilité d'obtenir l'accord du gouvernement "légitime" syrien pour leur intervention.

Selon l'amiral Stavridis, "la situation continue à empirer en Syrie. Il n'y a pas le moindre signe indiquant que cette guerre pourrait se terminer". Dans son discours devant les membres de la commission du Sénat pour la défense, il a affirmé que plusieurs pays de l'Otan étudiaient la possibilité d'une ingérence directe dans le conflit suivant le schéma déjà testé en Libye. Il serait question de livraisons d'armes et de l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne pour l'aviation syrienne. L’amiral a également indique au chef de la commission Carl Levin qu'on étudiait la possibilité d'attaquer la défense antiaérienne syrienne par les forces de l'Otan. En parlant de l'éventuelle participation de l’Alliance à cette guerre, l'amiral a également décrit comment il voyait l'avenir du pays. Selon lui, un mouvement de "balkanisation" attend la Syrie: "100 000 personnes ont été tuées dans les Balkans, 2 millions ont dû quitter le pays, deux grandes guerres ont eu lieu, en Bosnie-Herzégovine et en Serbie… Malheureusement, c'est l'avenir probable de la Syrie. Cela se produira après la chute du régime d'Assad. Je pense que les meurtres de vengeance et les conflits interreligieux sont très plausibles".

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала