Les titres du 20 avril 2012

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L'erreur historique du Soudan// L'Otan console la Géorgie à défaut de l'intégrer// Irak: le pouvoir déstabilisé par les attentats contre les chiites

Moskovskie Novosti
L'erreur historique du Soudan

Un grave conflit est sur le point d'éclater entre Khartoum et Djouba, écrit vendredi le quotidien Moskovskie Novosti. Le conflit pour la région pétrolière de Heglig entre le Soudan et le Soudan du Sud pourrait dégénérer en guerre. La confrontation entre les deux Etats provoquera une réaction en chaîne à travers toute l'Afrique et conduira à la redéfinition des frontières, avertissent les analystes.

"Nous avons fait une erreur historique en permettant au MPLS (Mouvement de libération du peuple du Soudan, au pouvoir à Djouba) de gouverner le sud, mais nous allons corriger cette erreur et exterminer les dirigeants à Djouba comme des insectes. A partir d'aujourd'hui, notre devise sera œil pour œil, dent pour dent", a déclaré le président soudanais Omar el-Béchir à son peuple. Il a déclaré que Khartoum ne cédera pas un seul mètre carré de son territoire et "coupera la main de quiconque la tendra vers le Soudan".

Selon la décision de la Cour d'arbitrage de Stockholm, la région pétrolière de Heglig où les affrontements ont lieu, appartient à Khartoum depuis la division du pays. Selon la BBC, qui se réfère à sa source proche des négociations frontalières, avant l'acquisition de l'indépendance le Soudan du Sud n'avait jamais exprimé l'intention de s'emparer de ce territoire. Mais aujourd'hui, il a des prétentions non seulement sur celui-ci, mais également sur la région pétrolière voisine d'Abyei, qui appartient également au Soudan.

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré que le Nord mettrait fin à l'occupation de Heglig par tous les moyens, que ce soit la diplomatie ou la force. Comme l'ont annoncé au Conseil de sécurité des Nations Unies plusieurs missions diplomatiques au Soudan, les parties ne sont pas prêtes à négocier et suivent une "logique de guerre".

La Russie et la Chine maintiennent traditionnellement des relations avec Khartoum, mais Pékin a également quelques contrats de plusieurs milliards avec le Sud également. Dans les régions pétrolières contestées de Heglig et d'Abyei travaillent principalement les compagnies chinoises. Il est pour l'instant difficile de dire avec certitude de quel côté se mettra la Chine. Quant aux Etats-Unis, ils soutiendront très probablement Djouba.

"Si une guerre à part entière éclatait, la Chine et l'Occident (les Etats-Unis et la France) soutiendraient les deux camps, car ils ont des intérêts pétroliers dans les deux pays. La Chine arme déjà le Soudan du Sud. Mais elle a également des liens avec le Nord. Tandis que les pays arabes soutiendront certainement Khartoum par esprit de solidarité islamique. "Il est assez difficile de prédire l'issue du conflit", a déclaré Evgueni Satanovski, directeur de l'Institut d'études d'Israël et du Proche-Orient. Selon l'expert, l'Union africaine pourrait devenir le meilleur médiateur dans les négociations entre Khartoum et Djouba: "Elle est dans une situation difficile: aucun pays d'Afrique n'a besoin du séparatisme de Kordofan, du Darfour et du Nil Bleu, même ceux qui ont soutenu la division. L'Union africaine et neutre, et elle est le seul médiateur qui pourrait permettre de trouver un terrain d'entente, d'autant plus qu'il existe des différends au sein de l'élite du Soudan du Sud."

Bien que le ministre de l'Information du Soudan du Sud ait déclaré que les autorités de son pays étaient prêtes à négocier avec la médiation de l'Union africaine, personne n'est réellement prêt à le faire à l'heure actuelle, a ajouté Evgueni Satanovski.

Nezavissimaïa gazeta
L'Otan console la Géorgie à défaut de l'intégrer

Pendant la réunion de Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Otan, la Géorgie a réussi à concerter avec les Etats-Unis la déclaration finale du sommet de l'Otan à Chicago, qui se tiendra les 20-21 mai. Il ne s'agit pas de l'adhésion de la Géorgie à l'Otan, mais de la reconnaissance de son intégrité territoriale et de l'exigence du retrait des troupes russes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, considérées par les membres de l'Alliance comme des territoires géorgiens, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

On savait depuis longtemps que la Géorgie n'adhérerait pas à l'Otan pendant le sommet de Chicago. A la grande déception des autorités géorgiennes, elles n'entendent de la part de Bruxelles que des promesses et reçoivent des affirmations selon lesquelles la question de l'adhésion du pays à l'Alliance est réglée et que ce n'est qu'une question de temps. Irrité par une telle indétermination, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili s'est permis en avril pendant la visite du secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen à Tbilissi d'exercer une légère pression en rappelant que la Géorgie, qui envoie ses soldats et officiers dans les points chauds en Orient et qui remplit tous ses engagements, voudrait avoir plus de précisions concernant l'adhésion à l'Alliance. Mais la réponse de Rasmussen n'a certainement pas satisfait le dirigeant géorgien, car le secrétaire général a attendu le moment opportun pour parler du besoin de respecter les valeurs démocratiques et a déclaré que l'avenir de la Géorgie au sein de l'Otan dépendait directement du déroulement des législatives en automne dans le respect des normes occidentales.

Contrairement au gouvernement, la déclaration de Rasmussen a enthousiasmé l'opposition géorgienne: elle peut compter sur une honnêteté relative aux législatives grâce aux yeux rivés de l'Occident. Contrairement aux autorités géorgiennes, qui accordent beaucoup d'importance à la déclaration concertée à Bruxelles, leurs opposants politiques ne considèrent pas le document qui sera rendu public à Chicago comme une réussite particulière. Et on peut les comprendre.
Les déclarations de ce genre, où les anciennes autonomies sont qualifiées de "territoires occupés" et comportant déclarations exigeant le retrait des troupes russes, ont été adoptées à plusieurs reprises. Mais cela n’a jamais eu aucun effet sur Moscou.De la même manière, il ne faut pas non plus s'attendre au retrait des troupes russes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud après l'adoption de cette nouvelle déclaration sur la Géorgie à l'issue du sommet de l'Otan à Chicago. De toute évidence, l'Occident, avant tout Washington, a plutôt décidé de consoler d'une certaine manière son partenaire dans le Caucase du Sud.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a donné son avis au sujet de la coopération entre la Géorgie et l'Otan à Bruxelles: "Nous sommes déconcertés par le fait que la Géorgie fait actuellement partie des "aspirants" à l'Otan, le processus de la remilitarisation de la Géorgie est rapide. Saakachvili a déclaré qu'il avait réussi à rétablir intégralement les fournitures militaires et à obtenir les promesses d'adhésion de la Géorgie à l'Otan. Tout cela nous préoccupe car on voudrait éviter une nouvelle déstabilisation dans le Caucase du Sud", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil Otan-Russie.

Kommersant
Irak: le pouvoir déstabilisé par les attentats contre les chiites

Difficile d'imaginer pire scénario d'évolution de la situation en Irak. Après le retrait des troupes américaines, le pays s'est retrouvé au seuil d'une guerre civile entre les chiites et les sunnites, ce que confirme la nouvelle série d'attentats perpétrés jeudi dans six villes. Ce sont les attentats les plus sanglants jamais commis dans les quartiers chiites de Bagdad, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Les attentats ont eu lieu hier pratiquement en même temps à Bagdad, Kirkouk, Samarra, Bakouba, Dibis et Taji. Cinq explosions ont retenti dans les quartiers chiites de la capitale, deux véhicules piégés ont explosé à Kirkouk. Les explosions ont fait 37 morts et plus de 150 blessés. Selon les services de renseignement, les attentats ont été perpétrés par la branche d'Al-Qaïda Etat islamique d'Irak. C'est elle qui a revendiqué la série d'attentats à Bagdad le 20 mars qui ont coûté la vie à 50 personnes.

L'hostilité entre les chiites et les sunnites est un phénomène normal pour l'Irak. A l'époque de Saddam Hussein, la minorité sunnite se trouvait au pouvoir (environ 20%de la population).
Les chiites se plaignaient de la discrimination dont ils étaient l'objet et se sont révoltés à plusieurs reprises. Ces rebellions étaient à chaque fois violemment réprimées par l'armée et les services de renseignement. Après l'invasion des troupes américaines et le renversement de Saddam Hussein la situation a beaucoup changé. Les chiites sont arrivés au pouvoir et leur leader Nouri al-Maliki occupe actuellement le poste de premier ministre et supervise tous départements de sécurité, le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Défense et les services de renseignement. Cette fois ce sont les sunnites qui parlent d'oppression en accusant al-Maliki d'utiliser des méthodes dictatoriales et de persécuter les opposants.

Nouri al-Maliki ne dialogue pas avec les leaders politiques sunnites. L'un d'eux, le vice-président Tarek al-Hachemi, a été accusé de complicité avec le terrorisme et est actuellement recherché. Al-Hachimi a fuit Bagdad vers les régions kurdes, puis à l'étranger – au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie.

Et ce n'est pas le seul exemple prouvant que d'autres pays s'ingèrent dans le conflit entre les chiites et les sunnites irakiens. Nouri al-Maliki est soutenu par l'Iran chiite, et les partis sunnites s'appuient de plus en plus sur leurs coreligionnaires dans les pays du Golfe et en Turquie.
Depuis le retrait de leurs troupes d'Irak, les Etats-Unis essayent de rester en dehors du conflit. Mais selon des sources diplomatiques occidentales, la politique du premier ministre irakien exaspère de plus en plus Washington. Les Américains sont préoccupés par la mise en place dans la région d'un axe Téhéran-Bagdad-Damas. La contrebande passant par l'Irak aide le président syrien Bachar al-Assad à surmonter les sanctions internationales. Et les agents iraniens se sentent en Irak comme chez eux.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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