Les titres du 16 avril 2012

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La Syrie sera surveillée de l'intérieur// Minsk relâche des prisonniers politiques// Duel Russie unie - Russie juste à Astrakhan// Koudrine, miroir de la crise du libéralisme russe

Kommersant
La Syrie sera surveillée de l'intérieur

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé la résolution sur la Syrie. Dans les jours à venir 30 "observateurs militaires non armés" seront envoyés dans ce pays pour s'assurer que les conditions du cessez-le-feu sont respectées, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Le projet de résolution adopté samedi soir après plusieurs jours de discussion est le premier document à n'avoir pas été contesté par les membres du Conseil de sécurité. Auparavant, toutes les tentatives des Etats-Unis et de la Ligue arabe, qui prônaient l'ingérence active dans le conflit armé qui dure depuis 13 mois, étaient bloquées par la Russie et la Chine.

Cette fois le vote a été également reporté de 24 heures. La Russie désapprouvait la partie du document stipulant que la principale responsabilité de l'escalade du conflit reposait sur le gouvernement syrien. Selon l'ambassadeur russe à l'Onu Vitali Tchourkine, le gouvernement et l'opposition doivent partager la responsabilité à part égale. Les projets d'aide financière aux rebelles avancés par les pays occidentaux ont également suscité des questions auprès de la délégation russe.

Par conséquent, la version finale a été significativement modifiée. De cette manière, l'affirmation portant sur les "crimes des forces gouvernementales" a été remplacée par la condamnation des "violations des droits de l'homme commises par les groupes armés". Sur l'insistance de la Russie et de la Chine, le document ne contient plus le paragraphe exigeant de Damas qu'il respecte le plan de paix proposé par l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe Kofi Annan. Au lieu de cela, l'énoncé du plan n'a été intégralement inclut que dans l'avenant au document.

La version finale de la résolution appelle les deux camps à "cesser immédiatement la violence sous toutes ses formes". Le Conseil de sécurité a également exigé des autorités syriennes qu'elles entament le retrait des troupes et du matériel lourd des villes. Selon Vitali Tchourkine, la résolution adoptée est "plus équilibrée et reflète pleinement la situation en Syrie".

La semaine dernière, Damas a annoncé que l'armée et les troupes d'opposition avaient réussi à s'entendre sur une trêve. Mais la situation est restée calme pendant à peine plus de 24 heures. Samedi, l'armée syrienne a repris les bombardements contre ville de Homs. La nouvelle escalade de la violence en Syrie a forcé beaucoup de membres du Conseil de sécurité à remettre en doute la volonté du gouvernement syrien de cesser le feu. "Nous sommes sans illusions, a déclaré Susan Rice, ambassadrice américaine à l'Onu. Les dernières actions de l'armée syrienne montrent à quel point le régime au pouvoir est réellement intéressé par la cessation de la violence". Quant à Vitali Tchourkine, il estime que la présence d'observateurs de l'Onu pourrait mettre un terme à la guerre civile.

Selon le plan, dans les prochaines 24 heures les six premiers observateurs militaires devraient arriver en Syrie. Dans la résolution il est précisé qu'ils ne seront pas armés, et avant le 18 avril jusqu'à 30 observateurs de l'Onu seront présents dans le pays.

Moskovskie Novosti
Minsk relâche des prisonniers politiques

L'ex-candidat à la présidentielle en Biélorussie Andreï Sannikov, en détention depuis décembre 2010, a été amnistié. Dmitri Bondarenko, l'un des dirigeants de son QG de campagne, a été également libéré. Les experts sont convaincus que le président biélorusse Alexandre Loukachenko a été forcé de relâcher ces détenus par nécessité politique: la "lune de miel" avec le Kremlin est terminée, et il est temps pour le dirigeant biélorusse de rétablir ses relations avec l'Occident, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti.

L'amnistie politique en Biélorussie n'était pas attendue avant l'automne. Les politologues estimaient que c'est à ce moment, à la veille des élections législatives, que les dirigeants du régime biélorusse commenceraient à "décrisper" les relations avec Bruxelles. Aujourd'hui, ces relations connaissent une crise profonde: les ambassadeurs des pays européens ont été rappelés de Minsk le 28 février, et Fonds monétaire international (FMI) a fermé son bureau en Biélorussie, l'Union européenne a renforcé les sanctions économiques contre Minsk et prévoit de les durcir davantage.

Valeri Karbalevitch, expert du centre d'analyse Stratégie, est convaincu que les sanctions économiques contre les "portefeuilles du régime" (les hommes d'affaires proches de Loukachenko) ont joué un grand rôle dans la libération de Sannikov. Mais il ne s'agit pas seulement des sanctions de l'Occident. Le politologue indépendant Andreï Fedorov déclare que quelque chose va de travers dans les relations entre Minsk et Moscou ces derniers temps.

La troisième tranche du crédit de la Communauté économique eurasiatique (CEEA), qui devait arriver en Biélorussie en février, n'a toujours pas été fournie, et la compagnie aérienne Belavia a rencontré des problèmes "venus de nulle part", déclare l'expert. Selon le politologue, Loukachenko craint l'agressivité croissante du Kremlin: si Minsk ne dispose pas d'une alternative européenne, Moscou accélérera la mise en œuvre du concept de relations d'alliés, or cela constitue une menace pour le pouvoir personnel de Loukachenko.

Il existe également d'autres problèmes. En 2013, la Biélorussie commencera à rembourser la dette envers la Russie et le crédit du FMI. Le coût de la dette de Minsk avoisinera 2,6316 milliards de dollars, soit plus du double des paiements en 2012. Un nouveau crédit du FMI serait très opportun pour Minsk, mais le dialogue avec le Fonds est rompu.

Sannikov a refusé de parler de ses projets d'avenir. "Il faut réfléchir, s'habituer", déclare-t-il.

L'ex-candidat à la présidentielle Nikolaï Statkevitch et les jeunes activistes Dmitri Dachkevitch et Nikolaï Avtoukhovitch demeurent en prison. Les experts supposent que ces hommes politiques pourraient également être prochainement libérés.

Kommersant
Duel Russie unie - Russie juste à Astrakhan

La matinée de samedi dernier à Astrakhan a commencé par un meeting de soutien au maire élu Mikhaïl Stoliarov organisé par Russie Unie sur la place Kirov. Le parti avait décidé de réagir au rassemblement des partisans d'Oleg Cheïn (Russie Juste) prévu pour la même journée. En signe de protestation contre les résultats de l'élection, le membre de Russie Juste a décrété une grève de la faim (il a obtenu 30% contre 60% pour Mikhaïl Stoliarov). Pendant plusieurs jours, les sympathisants de l'opposant se sont rendus à Astrakhan pour le soutenir, écrit lundi le quotidien Kommersant.

"Défendons Astrakhan – défendons la Russie!", scandaient les partisans de Russie Unie, en demandant aux hôtes de Russie juste de ne pas s'ingérer dans la vie de la ville.

Selon les autorités de police locales, 5.000 personnes sont venues soutenir le maire. Les experts indépendants estiment qu'elles étaient à peine 1.000. Le maire Stoliarov a remercié les citadins pour leur soutient et a promis qu'avec lui la vie serait tranquille et confortable. Les citadins réagissaient activement, mais à la demande de se présenter et d'expliquer comment et pourquoi ils étaient venus au rassemblement, ils évitaient de répondre. "Vous pensez réellement qu'on est là de notre plein gré?", répondaient-ils.

Le rassemblement de l'opposition devait commencer sur la même place quelques heures plus tard. La fraction Russie Juste de la Douma (chambre basse du parlement) sous l'égide de Sergueï Mironov et du président du parti Nikolaï Levitchev, est spécialement venue au complet à Astrakhan pour y participer. Ils sont tombés des nues en arrivant sur la place de Kirov, lorsque les policiers ont refusé de les laisser traverser la place pour se rendre au bureau d'Oleg Cheïn.

Juste avant le début du rassemblement, il s'est avéré que la police ne laisserait pas les manifestants accéder à la place Kirov. Aux cris de "Chargez!", les manifestants se sont soudainement dirigés vers le parc Bratski sadik. 5-10 minutes plus tard, son centre était rempli de plusieurs milliers de personnes. Elles ont encerclé le monument à la mémoire des soldats de l'Armée rouge, tombés pour l'URSS, qui s'est en quelques secondes transformé en tribune improvisée.

Les manifestants ont remercié Oleg Cheïn pour sa ténacité et l'ont appelé à cesser sa grève de la faim qui dure depuis un mois. Il a déclaré qu'il n'en ferait rien tant que le chef de la Commission électorale centrale Vladimir Tchourov ne tiendrait pas sa promesse de revoir conjointement les enregistrements des bureaux de vote (leur examen est prévu pour aujourd'hui), et ne communiquerait pas officiellement son opinion sur les vidéos.

Le rassemblement a duré près de 40 minutes, mais les manifestants ne se sont pas dispersés.
Ils se sont dirigés avec Oleg Cheïn vers les murs du kremlins d'Astrakhan. Les passants se sont joints à la marche. Finalement, les manifestants sont devenus encore plus nombreux. "C'est du chantage politique. En analysant les pourcentages de votes pour Russie Juste aux législatives, tout se remet en place (14,56%). Oleg Cheïn a perdu son électorat et cherche aujourd'hui à rehausser sa cote de popularité", a déclaré Leonid Ogoul, député de Russie Unie à la Douma. Selon lui, le membre de Russie Juste simule une grève de la faim et c'est la raison pour laquelle il a refusé de subir des analyses de sang.

Le politologue local Nikolaï Grichine estime au contraire qu'Oleg Cheïn est un homme politique exceptionnel et populaire proche de la population. "Il a été élu député à trois reprises au scrutin uninominal, en disposant du plus petit budget. La cause de sa défaite aux législatives ce sont également les nombreuses falsifications. Il est difficile de dire ce qui se passera après ce rassemblement, mais la psychologie des gens a indiscutablement changé", affirme l'expert.

Trud.ru
Koudrine, miroir de la crise du libéralisme russe

Une polémique a éclaté sur les pages du quotidien Moskovski Komsomolets entre l'ex-ministre des Finances Alexeï Koudrine passé du côté de l'opposition et le premier secrétaire adjoint du présidium du conseil général de Russie Unie Andreï Issaev, écrit lundi le portail Trud.ru.

Le 10 avril, dans l'interview "A un an de la fin du monde" Alexeï Koudrine a exposé le programme d'activité de son Comité des initiatives civiles. Samedi, le quotidien publiera l'article d'Alexeï Issaev "Le manifeste du chevalier avare", où il est dit que la position exposée dans l'interview est un "bon tableau clinique de l'état du libéralisme russe".

"Alexeï Koudrine illustre l'axiome bien connu selon lequel nos libéraux sont réticents à écouter qui que ce soit lorsqu'ils sont au pouvoir et deviennent les partisans les plus fervents de la démocratie dès qu'ils perdent ce pouvoir", constate M. Issaev en rappelant les actions de Koudrine au poste de ministre, tel que l'échec du ministère des Finances à mettre en œuvre la loi sur la monétisation des privilèges, ce qui a provoqué une vague de manifestations dans le pays. "A l'époque, Alexeï Koudrine n'était par partisan du dialogue avec les manifestants et ne proposait pas personnellement de jouer le rôle d'intermédiaire dans ce dialogue. Au contraire, il a fallu faire beaucoup d'efforts pour lui soutirer des fonds supplémentaires afin de régler les problèmes provoqués par l'avarice du ministère des Finances", écrit Issaev.

"A l'époque, Koudrine n'était pas partisan des discussions libres, et la présence de la majorité parlementaire, grâce à laquelle il cherchait à faire approuver ses propres décisions, lui convenait très bien. Et à chaque fois il était profondément indigné lorsque cette majorité n'approuvait pas quelque chose en s'en plaignant au président et au premier ministre", fait remarquer le premier secrétaire adjoint du présidium du conseil général de Russie Unie, en supposant que si Koudrine ou ses partisans se retrouvaient à nouveau au pouvoir, ils renonceraient à l'élargissement de la démocratie dont ils parlent aujourd'hui et mettraient en œuvre sans aucun dialogue les réformes annoncées à plusieurs reprises. Notamment, cela concerne l'augmentation de l'âge de la retraite, le refus de revaloriser les soldes et les retraites des militaires, la réduction du budget militaire, le refus de soutenir les producteurs nationaux et le gel des dépenses dans le secteur budgétaire.

"Tout cela provoquera inévitablement une vague de protestation. Je vous assure que Koudrine ne sera pas aussi clément avec ces protestations qu'avec les manifestations de la place Bolotnaïa et de l'avenue Sakharov à Moscou. Il aura à nouveau besoin d'une main de fer", affirme Alexeï Issaev.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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