Proche-Orient: Moscou passe à la contre-offensive

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La Russie a lancé une offensive diplomatique pour normaliser la situation en Syrie, après la tournée du vice-ministre russe des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient Mikhaïl Bogdanov en Syrie, au Liban et en Turquie.

La Russie a lancé une offensive diplomatique pour normaliser la situation en Syrie, après la tournée du vice-ministre russe des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient Mikhaïl Bogdanov en Syrie, au Liban et en Turquie.

Son voyage s'est conclu par un entretien avec Bachar al-Assad à Damas, qui a réaffirmé son soutien aux efforts de la Russie visant à normaliser la situation politique dans son pays.

La résistance et la fermeté de Damas ont renforcé les positions de la Russie dans sa confrontation croissante avec les États-Unis et leurs alliés occidentaux. Cette dernière a agi avec détermination et appelé l'opposition syrienne à dialoguer, à Moscou, avec les autorités du pays. Si cette initiative devenait réalité, le Kremlin pourrait être crédité d'avoir renforcé l'unité syrienne.

Dans le cas contraire, c'est l'opposition qui serait tenue pour responsable de l'échec.

Bien évidemment, la Russie a également pris en compte l'opinion européenne concernant l'incapacité de l'opposition syrienne extérieure, formée par les Européens et les Américains, à proposer une alternative au régime politique syrien en place. A cela s'ajoute aussi, dans la région, la montée du terrorisme qui commence très sérieusement à menacer la sécurité et la stabilité de l'Europe. Cette dernière doit désormais reconnaître qu'il est impossible de contrer ce risque sans coopérer avec Moscou et Téhéran.

Bien sûr, la Russie a également attiré l'attention sur le désarroi et l'instabilité dans les rangs de l'opposition syrienne, aussi bien à cause de divergences internes que de la réduction du soutien occidental. Tout cela pourrait pousser les opposants à accepter les efforts de médiation de la Russie, mais il ne faut pas oublier les conditions inacceptables avancées par la "coalition d'opposition". Par ailleurs, on perçoit clairement derrière ces conditions la volonté de la Turquie, de l'Arabie saoudite, du Qatar et des USA, qui soutiennent les "combattants contre le régime", d'imposer des "zones de sécurité" ou des "couloirs sanitaires" sur le territoire syrien.

Au cours de son voyage, Mikhaïl Bogdanov n'a pas caché le fait que Washington a même "approuvé" l'activité diplomatique russe actuelle autour de la Syrie. Tout en soulignant que Moscou n'avait pas l'intention de "faire confiance aux Américains parce qu'ils sont capables de duperie". D'autant qu'en donnant son "accord", Washington doutait d'avance du succès de cette mission.

Tout cela pousse Moscou à s'abstenir soutenir les actions américaines concernant la Syrie en dehors du Conseil de sécurité de l'Onu, y compris la lutte contre l'État islamique.

L'activité actuelle de la Russie sur le dossier syrien est extrêmement importante et sollicitée, notamment sachant qu'elle est parallèle aux actions du représentant spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura, qui a suggéré de stopper les affrontements dans le pays. Ce dernier estime agir à l'unisson avec les efforts politiques de Moscou.

Cependant, la question est encore de savoir si Washington et ses alliés, tels que l'Arabie saoudite et la Turquie, sont prêts à soutenir les initiatives de la Russie après la réunion à Moscou.

A première vue, la réponse est affirmative. Mais malheureusement pour la Syrie, ce pays s'est retrouvé à l'épicentre d'une confrontation globale qui s'étend de ses frontières jusqu'à l'Ukraine.

On assiste aujourd'hui à un affrontement contre le monde unipolaire. Beaucoup dépendra de celui qui remportera la "bataille pour la Syrie".

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