Le congrès américain pourra financer les néonazis en Ukraine

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Le projet d'amendement interdisant de financer les néonazis ukrainiens est tombé aux oubliettes à Washington. Les États-Unis peuvent officiellement "sponsoriser" ceux qui combattent sous les drapeaux fascistes.

Le projet d'amendement interdisant de financer les néonazis ukrainiens est tombé aux oubliettes à Washington. Les États-Unis peuvent officiellement "sponsoriser" ceux qui combattent sous les drapeaux fascistes.

En mai le congressiste John Conyers, démocrate du Michigan, avait proposé un amendement au règlement de la commission de la Chambre des représentants, pour interdire le financement de groupes néonazis en Ukraine par les USA.

Aujourd'hui, ce texte est bel et bien enterré et ne sera jamais adopté. Presque personne n'a fait attention au fait même du rejet de l'amendement de John Conyers.

L'interdiction prévue dans le projet du congressiste aurait concerné le bataillon "Azov", qui utilise ouvertement des symboles nazis et glorifie les fascistes ukrainiens commettant des massacres.

Le régime de Kiev renforce ce bataillon aussi bien quantitativement que qualitativement en mettant des armements lourds à sa disposition. Une cérémonie spéciale organisée le 9 octobre au ministère de l'Intérieur à Kiev lui a été consacrée et la façade du ministère est traduite en anglais: de toute évidence pour que les conseillers de la CIA ne se trompent pas d'adresse.

Le chef de ce groupuscule criminel a été élu au parlement, son adjoint a été nommé chef de la police de Kiev, et les autorités comptent incorporer les néonazis du bataillon "Azov" au sein de la Garde nationale.

Le plan prévoyant de renforcer les rangs de la Garde nationale par plusieurs dizaines de groupes paramilitaires est examiné depuis longtemps à Kiev à divers niveaux. Par conséquent, l'aide financière des USA accordée aux militaires ukrainiens pourrait également servir à soutenir les nazis d'"Azov", qu'il sera pratiquement impossible de contrôler.

L'armée ukrainienne a montré toute son incapacité à reprendre le contrôle des régions de l'est et c'est pourquoi Kiev envisage sérieusement son adhésion à l'Otan pour que les troupes de l'Alliance puisse s'ingérer dans la guerre civile. L'organisation a déjà mené des manœuvres en Ukraine en septembre dernier, avec la participation de plus de 100 soldats américains.
Les USA ont également organisé plusieurs manœuvres navales en mer Noire, près des frontières russes.

L'encerclement actif de la Russie constitue une violation des accords convenus avec les
États-Unis - qui préconisent de ne pas envoyer des troupes et des armements de l'Otan près des frontières de ce pays - et représente une menace militaire flagrante.

Souvenez-vous de la réaction des USA à la perspective du déploiement de missiles soviétiques à Cuba en 1962. Le gouvernement américain était prêt à entrer en guerre, bien qu'il ait installé avant ça ses missiles stratégiques Jupiter à proximité des frontières de l'URSS. En 1983, les USA avaient envahi la Grenade sous prétexte que les autorités du pays avaient donné l'ordre de construire des pistes d'atterrissage pouvant être utilisées par des bombardiers soviétiques – alors que ce n'était absolument pas le cas.

Le déploiement de bases américaines en Ukraine, les nombreuses opérations pour encercler la Russie organisée ces dix dernières années, ainsi que les plans américains d'allouer 1 000 milliards de dollars pour moderniser l'arsenal nucléaire des USA représentent une menace très palpable pour la Russie. Certains politiciens américains ont même déclaré que si Moscou empêchait les USA d'établir leur contrôle sur l'Ukraine, cela pourrait constituer un casus belli.

L'histoire de l'Europe a déjà connu des exemples de dérive vers des guerres mondiales. Pendant de nombreux siècles elle a cherché à conquérir la Russie, que ce soit par les forces des tribus allemandes (Drang Nach Оsten), la France napoléonienne, les Anglais, les Américains en 1919, l'Allemagne de Guillaume ou d'Adolf Hitler. La Russie n'a jamais conquis ces pays. Cependant, on entend déjà des tambours militaires envoyant le "parti de la guerre" sur ce même chemin historique.


* Russ Bellant (Detroit, USA), chercheur américain et activiste, auteur du livre " Old Nazis, the New Right, and the Republican Party " consacré au rôle des collaborationnistes ukrainiens et autres venus aux USA après la guerre et sur leurs liens avec le Pentagone et la CIA.

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