L'Ukraine n'est ni la Russie ni l'Europe

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Le nouveau parlement a enfreint la loi dès sa première décision. Cette dernière a été victime de slogans politiques. Dans un pays ou la forme est toujours plus importante que le fond, cet indice est révélateur du travail des députés dans le futur.

Le nouveau parlement a enfreint la loi dès sa première décision. Cette dernière a été victime de slogans politiques. Dans un pays ou la forme est toujours plus importante que le fond, cet indice est révélateur du travail des députés dans le futur.

On peut s'attendre à un carnaval législatif. Par exemple, il a déjà été annoncé que Kiev ne déclarerait pas la guerre à la Russie mais amenderait la loi sur la lutte contre le terrorisme pour légaliser l'utilisation d'armes chimiques, de matériel lourd et de l'aviation.

Après tout, il était tout de même gênant que jusque-là même les représentants de l'OSCE constataient l'utilisation de tout cet arsenal par l'armée ukrainienne et envoyaient leurs rapports au bureau central. Les autorités de Kiev, elles, baissaient pudiquement les yeux et avançaient des excuses inintelligibles. Et l'Europe éclairée devait mentir à la Russie en la regardant dans les yeux.

C'est pourquoi les autorités ont décidé de changer la loi sur lutte contre le terrorisme et d'autoriser l'utilisation de tout armement et matériel contre les habitants du Donbass.
Et d'envoyer aux instances internationales une lettre pour les informer de l'impossibilité de respecter les droits de l'homme dans cette région.

La coalition dirigeante installée jeudi - et ceux qui la soutiennent - a clairement affirmé son aspiration à intégrer l'Otan, tout en ayant conscience que le pays ne serait pas accepté au sein de l'Alliance pendant longtemps. Néanmoins, les autorités de Kiev sont prêtes à mettre en œuvre les réformes militaires nécessaires.

Inutile de parler d'une politique économique et sociale cohérente. Parce que premièrement, hormis la redistribution continue des biens sous des slogans pro-européens, il n'y a aucune explication économique claire sur les perspectives du pays. Deuxièmement, Kiev a proclamé un suivi à la lettre des directives du FMI et des normes de l'UE.

Par exemple, l'accord de coalition ne mentionne pas le moindre chiffre concernant le programme de protection des plus démunis ni même les étapes de la hausse des tarifs pour les services communaux. Une seule chose est clairement indiquée: leur niveau doit correspondre aux standards européens. Il n'y a plus qu'à essayer de deviner ce que cela représente en réalité.

L'accord de coalition prévoit la privatisation des biens publics. Kievenergo, Poltavaenergo, Zapadenergo sont les premiers sur la liste: il ne faut donc pas rêver de tarifs communaux honnêtes. Le texte implique aussi la privatisation des ports, des biens agricoles et des forêts. Bien évidemment avec des recettes minimales pour le budget sous couvert de créer un climat plus favorable pour les investisseurs.

Et l'argent pour le transit du gaz russe en Europe? Selon les rapports officiels de Naftogaz, la compagnie connaît des pertes colossales.

L'accord de coalition parle également de la vente des mines de charbon au secteur privé et de la fermeture des productions non rentables. La sidérurgie réduit ou cesse complètement sa production. L'industrie chimique est délibérément détruite en prétextant une lutte contre les "oligarques du régime criminel de Viktor Ianoukovitch". Et il en est ainsi dans tous les secteurs.

L'Europe ne veut pas d'Ukrainiens "démocratiques". Et les pays "amis", comme la Pologne, même avec toute la volonté du monde ne pourraient pas donner du travail à tout le monde. Une restriction significative des droits du travailleur est déjà annoncée dans la nouvelle version du Code du travail ukrainien.

Et inutile de parler d'adhésion à l'Union européenne. Le premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que son admission dans la "famille" n'était possible que si quelqu'un acceptait d'entretenir l'Ukraine. "Nous devons comprendre qui versera annuellement les 25 milliards d'euros nécessaires pour entretenir l'Ukraine. Tant que cette question restera ouverte, le thème de son adhésion à l'UE ne sera pas à l'ordre du jour", affirme Viktor Orban.

Ne reste plus qu'à demander au gouvernement russe. La Russie a-t-elle besoin des millions d'Ukrainiens, seigneurs du Maïdan, qui viendront à la recherche d'un emploi? Parce que ce sera le cas en l'absence de travail chez eux. L'apparition de nouveaux emplois n'est pas à prévoir et les emplois qui existent encore se réduiront inéluctablement. Au final, dans une situation économique difficile en Russie même, des centaines des milliers de citoyens ukrainiens pourraient débarquer sur le marché du travail. Avec tous leurs "principes démocratiques" dans la tête et prêts à travailler sur des conditions moins exigeantes que les Russes.

La Russie peut-elle se le permettre?

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