La chancelière allemande étend la "menace russe" jusqu'aux Balkans

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A l'Institut Lowy pour la politique internationale de Sydney, la chancelière allemande Angela Merkel a laissé parler ses émotions. Après son entretien avec Vladimir Poutine à Brisbane, ses propos auraient même pu être interprétés comme des "confidences confidentielles".

A l'Institut Lowy pour la politique internationale de Sydney, la chancelière allemande Angela Merkel a laissé parler ses émotions. Après son entretien avec Vladimir Poutine à Brisbane, ses propos auraient même pu être interprétés comme des "confidences confidentielles".

"Il ne s'agit pas uniquement de l'Ukraine, mais aussi de la Géorgie et de la Moldavie. A ce rythme, la Serbie et les États des Balkans de l'ouest seront aussi concernés", a déclaré Merkel, élargissant ainsi l'étendue de la "menace russe" comme si elle avait obtenu cette information de première main. Même si, avec une précision géographique, elle n'a fait que tracer la ligne que l'Occident s'apprête à suivre pour se couper de la Russie.

Merkel n'a pas précisé pourquoi elle soupçonnait Moscou d'avoir de tels projets. Cependant, selon elle, le plus grand danger et que l'Europe et les USA se divisent. "L'Europe et les USA doivent se tenir à une ligne commune dans leurs relations avec le Kremlin", a-t-elle déclaré, répétant littéralement ce qu'Obama lui avait inculqué juste avant de rencontrer Vladimir Poutine. Et ce qui, à en juger par les manifestations anti-américaines dans les pays de l'UE, n'est plus un impératif pour le Vieux Continent.

En fait, Merkel personnifie les doutes de ses partenaires. Elle a appelé au dialogue avec la Russie et a reconnu que les sanctions étaient nuisibles. Elle s'est opposée à leur durcissement, ce qui a pratiquement prédéterminé l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. L'Allemagne, pour ne pas gâcher l'avant-goût de la visite à Moscou de Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères, ne pouvait en aucun cas laisser les ministres européens renforcer le régime de restrictions. Leur décision d'étendre les interdictions aux dirigeants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk est plutôt une voie de ralentissement, même si elle visait à montrer que l'Occident restait sur ses gardes et pouvait à tout moment remettre les gaz. Mais tout cela n'est pas tant un signal envoyé à Moscou qu'à Washington, pour ne pas être suspecté de lâcheté.

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C'est à Washington que s'adressent également les craintes de Merkel d'une expansion du conflit à d'autres territoires. Même si soudainement, la rusée Angela a consciemment décidé d'élargir l'étendue de la "menace russe" pour que l'Occident voie dans cette hyperbole le reflet de sa politique.

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